La justice et les autres pouvoirs : A la recherche de la complémentarité

Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a présidé la rencontre statutaire annuelle du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), le jeudi 25 février 2021 à Ouagadougou.

N’ayant pas pu se tenir en 2020, à cause du calendrier électoral, la rencontre statutaire annuelle du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a eu lieu hier jeudi 25 février 2021, sous la houlette du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire. L’objectif, à travers ce cadre d’échanges, a fait savoir le président du CSM, Mazobé Jean Kondé, a été de faire le point sur le rendement des juridictions au cours de l’année écoulée afin de permettre à la justice de mieux jouer son rôle. Cette année, la rencontre avec le chef de l’Etat a été placée sous le thème : « La justice burkinabè entre besoin d’indépendance et besoin de complémentarité avec les autres pouvoirs ».

Pour le président du CSM, l’année judiciaire 2020 a été marquée par des actions ayant conduit à l’arrêt du fonctionnement des activités judiciaires, avec des conséquences sur les justiciables. C’est pourquoi, il a souhaité que le prochain quinquennat du président Roch Marc Christian Kaboré qui s’entame, soit celui de la consolidation des acquis de la magistrature en termes d’indépendance et de performance. « L’année judiciaire écoulée a été tumultueuse et a vu s’installer la défiance, la méfiance, sinon la belligérance entre les syndicats des magistrats et le ministère de la Justice », a regretté M. Kondé. Mais, pour l’année en cours, a-t-il rassuré, les acteurs judiciaires se sont engagés à se consacrer à leur sacerdoce et à rendre la justice aux Burkinabè. Selon lui, pour que l’état de droit fonctionne correctement, il y a un besoin de complémentarité entre les pouvoirs constitutionnels. Toutefois, a-t-il ajouté, l’indépendance, pour mieux s’affirmer, a besoin qu’elle soit accompagnée par les autres pouvoirs. Pour ce fait, a confié M. Kondé, le dialogue se poursuivra pour l’atteinte des résultats probants.

Travailler avec les autres institutions

Qu’à cela ne tienne, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire, a salué les performances de l’ordre judiciaire de l’année dernière, en dépit des difficultés. La rencontre, selon le chef de l’Etat, a été une occasion pour trouver les solutions les plus appropriées pour permettre à la justice de pouvoir jouer son rôle. « Nous pouvons nous féliciter et féliciter les magistrats pour le travail qui a été abattu, nonobstant les difficultés aussi bien sur le plan sécuritaire que social », a déclaré le président Kaboré. Revenant sur la thématique de la rencontre relative à la question du besoin d’indépendance et celui de la nécessité de travailler avec les autres institutions, le président du Faso a indiqué qu’elle est une préoccupation majeure.

Car, a-t-il soutenu, la consécration de l’indépendance de la justice ne doit pas être comprise comme s’il y avait « une muraille de Chine » qui la sépare des autres institutions. C’est pourquoi, a laissé entendre le chef suprême de la magistrature, que les réflexions doivent se poursuivre afin de corriger les imperfections et crédibiliser chacun des pouvoirs pour mieux construire l’état de droit et une justice équitable. « Nous devons pouvoir nous parler pour faire des critiques constructives qui nous amènent tous à adopter les pratiques de l’état de droit, chacun en ce qui concerne son domaine», a signifié le président du Faso. Et d’ajouter que tous les acteurs du système judiciaire se sont engagés à travailler dans l’intérêt du Burkina Faso et de la cohésion sociale pour la consolidation de l’état de droit.

Soumaïla BONKOUNGOU

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