L’Afghanistan interpelle !

L’Afghanistan interpelle toutes les consciences démocratiques. Le pays sous coupe réglé des Talibans depuis le dimanche 15 août 2021, est la preuve que l’hydre sait attendre son heure. Et tel un Phoenix qui renaît de ses cendres, ne démord jamais même quand vous croyez l’avoir étêté. Vingt ans après avoir été chassés de Kaboul, la capitale, les Talibans sont de nouveau maîtres d’un pays qu’ils ont déjà dirigé dans les années 1980. A deux semaines du départ des G’I s américains, les Talibans ne se sont pas laissés prier pour reprendre ce qu’ils avaient perdu, avec en prime, les exigences qui accompagnent un pays où la Charia sera la boussole.

L’empressement des Occidentaux pour rapatrier leurs ressortissants prouve certainement que les prochains jours verront « définitivement » s’établir les Talibans comme maîtres absolus. Les Etat Unis d’Amérique qui sont en plein retrait de leurs troupes, auront-ils le toupet de retarder ou de revenir, rien n’est sûr.
Ce qui par contre l’est, c’est bien cet échec cuisant dans la volonté des puissances occidentales qui n’ont pas souvent su se départir de ce qui ressemble à un diktat.
En 2001, en venant dans ce territoire enclavé de 655 000 km carrés, Bush père, au lendemain des attentats du 11 septembre, voulait bien faire payer les Talibans de leur refus de remettre un certain Ben Laden, considéré comme le premier responsable des attentats.

Il y était parvenu et pour protéger le nouveau pouvoir, les Américains ont dû établir leur base. Oubliant certainement que vingt ans plutôt, une autre puissance, l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) avait essayé de soumettre les mêmes Talibans sans succès. Depuis, une guerre oubliée avait germé dans ce pays.
Les Russes passant le relais aux Américains ou pas moins de quatre présidents ont dû intégrer cette donne dans leur politique extérieure, jusqu’à Trump qui avait fait le pari de quitter ce bourbier. Joe Biden y avait adhéré fixant au 31 août prochain, le départ des GI’S. Ainsi, à seulement deux semaines du retrait, cette nouvelle actualité remet au goût du jour, une question que le monde occidental traîne comme un boulet sans
« solution ».

La prochaine étape, sera-t-elle une autre guerre d’Afghanistan quand déjà le président élu Ashraf Ghani a pris la poudre d’escampette « abandonnant » sa population ?
Les nouveaux maîtres de Kaboul n‘ont pas encore dévoilé leur intentions, que le peuple « orphelin » du président rue vers l’extérieur comme pour marquer son désaveu d’une idéologie reposant sur des « valeurs » aux antipodes de la liberté. L’Afghanistan interpelle alors toutes les consciences, parce qu’ il y a bien d’autres Afghanistan si la communauté internationale, les puissances militaires surtout ne jouent pas franc-jeu. On a bien envie de dire à qui le tour ? Avec cynisme certainement, mais en obéissant à une logique.
Tout le Moyen Orient demeure cette poudrière qui peut s’inspirer du cas de l’Afghanistan.
La Libye en Afrique en est un exemple. La Syrie en Orient également.

Peut-être en sourdine, les pays du G5 Sahel. Dans la mesure où dans ce conflit entre « l’obscurantisme », et les Etats démocratiques, la question qui n’a jamais trouvé une réponse est bien, qui arme ces fous ?
Ceux qui indexaient le même Afghanistan, qui serait la pourvoyeuse des armes, et le Sahel comme une zone de repli des Talibans, doivent aider à poser les vraies questions.
Maintenant que Kaboul est entre les mains des Talibans, que les Occidentaux ne se préoccupent que de leurs ressortissants, que pourront les « petits » pays du G5 Sahel, avec au maximum cent mille soldats « bien » formés peut-être, mais mal équipés, face aux hordes de Talibans qui pourront prêter main forte aux terroristes.

Jean Philippe TOUGOUMA

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