L’autre urgence

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a prêté serment, le 16 février 2022 en qualité de Président du Faso, Chef de l’Etat.

A bientôt un mois de la prise du pouvoir par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), pas besoin d’être un grand clerc pour convenir avec les nouvelles autorités que la priorité absolue demeure la restauration de l’intégrité du territoire national et le retour des déplacés internes dans leur patelins.

La dissolution du gouverne-ment, de l’Assemblée nationale et des collectivités territoriales élève la nécessité de la mise en place rapide des organes de la Transition, au rang d’une autre urgence intimement liée à la première.

En effet, la réorganisation des Forces armées nationales à travers la création du Commande-ment des opérations du théâtre national (COTN) par ordonnance, le 02 février 2022, devrait permettre d’améliorer le maillage du territoire ainsi que la complémentarité des différentes entités des FDS.

Si le commandant du COTN et son adjoint ont été nommés illico et aperçus aux côtés du président Damiba, pour remobiliser et remonter le moral des troupes, il va falloir attendre qu’un certain nombre de détails opérationnels puissent être réglés par des arrêtés interministériels prévus dans certaines dispositions.

La commission technique d’élaboration de projet de textes et de l’agenda de Transition, qui a, entre autres attributions, la proposition d’une charte de la Transition, sa durée et sa feuille de route, devrait donc se hâter, mais à des pas sûrs, pour permettre aussi rapidement que possible, la mise en place du gouvernement qui donnera au COTN de tous les espoirs, les moyens de sa pleine opérationnalité.

C’est indiscutablement la préoccupation de l’heure, mais la lutte contre le terrorisme s’accompagne de la prise en compte d’autres défis importants pour la relance effective de la machine administrative nationale, circonscrite pour le moment « aux affaires courantes ». C’est la quintessence de certains messages délivrés lors des manifestations de soutien aux nouvelles autorités, organisées le 19 février 2022 dans plusieurs villes du pays.

A Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Fada N’Gourma ou encore Tenkodogo, les marcheurs ont encouragé le MPSR à agir pour une sécurisation « totale » du territoire national, conformément à sa déclaration de prise de pouvoir le 24 janvier 2022.

Au-delà des préoccupa-tions domestiques, l’actualité sous régionale marquée par le départ annoncé de l’opération Barkhane du Mali, à coup d’actes unilatéraux entre les deux partenaires stratégiques dans la lutte contre le terrorisme, interpelle les nouvelles autorités du pays.

Le Burkina Faso et le Mali partagent plus d’un millier de kilomètres de frontière, la même menace transfronta-lière et le même engagement dans la régionalisation des efforts de lutte dans le cadre du G5 Sahel.

Par Mahamadi TIEGNA

mahamaditiegna@yahoo.fr

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