Le pari de la jeunesse

Au terme des travaux de son deuxième congrès extraordinaire des 24, 25 et 26 septembre 2021, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a porté à sa tête Alassane Bala Sakandé, par ailleurs président de l’Assemblée nationale. Après 46 ans d’activisme politique intense, du campus en France à la Révolution en passant par les partis politiques, l’ODP-MT, le CDP et le MPP qu’il a créé avec 75 autres camarades démissionnaires, puis une campagne électorale victorieuse pour son parti en 2020, Simon Compaoré n’a pas fait mystère de son désir de passer la main, de continuer à servir autrement son parti.

Partira, partira pas ? Cette question a trouvé réponse depuis hier dimanche 26 septembre. Puisque dans la foulée, un autre ténor a pris les rênes du parti présidentiel avec, autour de lui, un bureau exécutif assez équilibré entre anciens et jeunes, en droite ligne de la relève politique que d’aucuns ont appelée de leurs vœux dans le Burkina Faso post-insurrection. Membre fondateur du MPP en 2014, Alassane Bala Sakandé, a aussi été de tous les combats politiques dans le prolongement de son engagement au sein des mouvements estudiantins.

Conseiller municipal de la ville de Ouagadougou, élu député et président du groupe parlementaire MPP en 2015, ce cadre supérieur de banque est arrivé très jeune aux responsabilités. Il a vite acquis, auprès de la jeunesse notamment, la réputation d’un homme de conviction à la parole libre. C’est lui qui sera désigné pour terminer le mandat du défunt président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, en 2017.

A coup d’innovations, d’actions taxées de populistes par ses contempteurs (il n’a pas manqué d’y répondre), il a achevé le mandat de son prédécesseur à la satisfaction de tous. Ce qui lui a valu sa reconduction à la tête de la Représentation nationale pour la mandature en cours. Désormais président du MPP, il a la lourde charge de conduire les affaires du parti suivant la ligne dont elle s’est dotée, à savoir « incarner les aspirations profondes du peuple à la paix, à la démocratie, à la cohésion nationale, à la dignité, à l’intégrité, à la justice, au progrès social et à la solidarité ».

Tant il est vrai que tout ce qui touche au parti majoritaire impacte négativement ou positivement la vie nationale. Il faut dire que les conclusions issues de ce congrès vont remodeler le paysage politique avec la montée en puissance de la jeunesse. Un indicateur de ce que sera la présidentielle à venir. Au-delà des conjectures, le nouvel appareil du parti devra œuvrer au renforcement de l’esprit partisan et de la cohésion interne pour s’ancrer durablement sur la scène politique. La principale préoccupation du MPP et de tous les Burkinabè restant la lutte sans merci contre les terroristes.

Dans cette optique, la contribution des cadres du parti doit être plus grande sur le terrain de la conscientisation des citoyens. Allez vers les masses populaires pour relever avec elles les défis du développement. Le président Bala Sakandé semble avoir pris toute la mesure de ces enjeux, promettant notamment dans un discours rassembleur, d’être digne de l’héritage de ses devanciers et de placer son magistère sous le triptyque : respect, considération et inclusion, pour le rayonnement du MPP.

Pour le « rôle historique » qu’il a joué dans la création et l’enracinement du parti, les « qualités exceptionnelles » de Simon Compaoré ont été saluées par ses camarades qui l’ont élevé à la dignité de président d’honneur du parti. Une reconnaissance de son combat politique…

Par Mahamadi TIEGNA

mahamaditiegna@yahoo.fr

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