Le Ramadan et la famille (Fin) : Ramadan, mois de miséricorde

Au nom d’Allah, Clément et Miséricordieux.
Louanges à Allah, le tout Miséricordieux, le très miséricordieux pour avoir envoyé ce message de miséricorde (Islam) à un Prophète de miséricorde destiné à un peuple de miséricorde pour qu’il puisse vivre la miséricorde. Que la paix et les bénédictions d’Allah se déversent abondamment sur Son Bien-Aimé Mouhammad, sur sa famille, ses compagnons et sur l’ensemble des croyants de tous les temps.

L’un des moyens pour le musulman de bénéficier de la miséricorde d’Allah est de faire preuve de miséricorde au profit de son environnement. Dans cette chronique, il est question de l’expression de la miséricorde au sein de la famille. Le Prophète a tant exhorté les musulmans à avoir une présence de miséricorde surtout auprès des leurs.
Il faut, pourtant, déplorer que certains musulmans comprennent mal les choses et ont tendance à inverser les priorités. Combien sont-ils dont on ne parle que de leur générosité dehors alors que leurs familles croupissent dans la famine et la misère ?
Ils sont les premiers à se soucier du bien-être des autres dehors, prompts à payer la facture quand le service est fait au restaurant. Pendant ce temps, la bonne dame, à la maison, doit négocier pendant plus d’une semaine le sac de riz, l’ordonnance du petit enfant malade reste impayé et cela, c’est sans évoquer le cas de la scolarité. Elle ne sera soldée qu’après plusieurs renvois des enfants de l’école.

Ils sont injustes dans leurs comportements tant ils foulent des pieds le principe « Tu la nourris quand tu te nourris ». Pour toute la famille, ils sont prêts à laisser 200F CFA pour le petit déjeuner (bouillie, sucre et galette) et ils s’arrêtent au bord de la voie pour prendre le riz à 300 F, la moitié d’un poulet à 1500F qu’ils font accompagner du gros bidon de Zoom koom à 500F. Le soir, en rentrant, ils s’arrêtent au restaurant à nouveau pour prendre, sur place, de la soupe de carpe ou de poulet en plus du yaourt et de la sucrerie. Une fois à la maison, pour justifier le fait de ne pas manger la sauce de gombo sans viande ou poisson préparée par les femmes, ils vont crier sur elles disant que la nourriture n’est pas bonne. La conscience de la responsabilité voudrait que l’on fasse manger à la famille ce que nous mangeons nous-mêmes. Allah est juste et aime ceux qui sont justes.

Le manque de miséricorde dans le comportement d’autres fait qu’ils ne savent rien apprécier dans le sens positif chez eux à la maison. A chaque fois qu’ils ouvrent la bouche, c’est pour se plaindre. Une sœur m’est venue avec des plaintes à l’égard de son mari parce qu’il ne sait rien apprécier dans le sens du bien par rapport à tous les efforts qu’elle fournit. Approché, le mari me fait savoir qu’elle doit savoir que c’est bien quand il ne dit rien. Un tel comportement n’a rien avoir avec l’Islam. Laissons-nous éduquer par cette belle religion de miséricorde.

Anas nous rapporte qu’il a servi le Prophète pendant dix (10) ans mais jamais une seule fois il ne lui a dit
« Anas, pourquoi as-tu fait telle chose ? Pourquoi n’as-tu pas fait telle autre chose ? ». Combien sommes-nous, dès que la porte de la concession franchie, à ne savoir que se plaindre à tel point que ceux qui doivent nous accueillir avec amour et miséricorde nous fuient ?

Prenons l’habitude d’apprécier les bonnes choses autour de nous. Cela aura pour avantage de galvaniser les auteurs mais aussi de nous rapprocher d’eux. C’est même un principe divin. « Quant au bienfait d’Allah, proclame-le », nous dit Allah. Nous devons même aller au-delà pour récompenser le bienfait des membres de nos familles afin qu’ils comprennent que « Quelle récompense pour le bien si ce n’est le bien » ? Cela est bien logique dans la mesure où Allah nous dit que : « Si vous êtes reconnaissants envers Moi, j’augmenterai Mes bienfaits sur vous ».

En outre, l’un des soucis majeurs de celui qui aime se plaindre et ne reconnaît pas les bienfaits posés par les membres de sa famille est qu’il risque de manquer de reconnaissance et d’être ingrat par rapport aux bienfaits d’Allah conformément aux paroles du Prophète :
« Si vous n’êtes pas reconnaissants des bienfaits des autres, vous ne serez pas reconnaissants des bienfaits d’Allah ».
Seigneur Allah, louanges infinies à Toi pour Tes innombrables bienfaits.
Fais de nous des reconnaissants et préserve-nous de l’ingratitude sous toutes ses formes.

Dr Inoussa COMPAORE
Imam à l’AEEMB et au CERFI

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