Le Ramadan et la famille : le jeûne, un excellent éducateur

Louanges infinies au Maître et Seigneur de l’univers pour Ses grâces incommensurables au nombre desquelles cette chance, à nous donner, de vivre, une fois de plus, le mois de miséricorde, Ramadan. Puisse Allah déverser Sa paix et Ses bénédictions sur notre bien-aimé Prophète Mohammad ainsi que sur sa famille, sur l’ensemble des hommes et des femmes qui l’ont accompagné dans l’accomplissement de sa mission et sur toutes celles et tous ceux qui ne l’auront pas vu physiquement mais donneront foi et suivront son message.

Allah, exalté soit-Il, nous dit : « Oh vous portez la responsabilité de la foi, Nous vous avons prescrit le jeûne comme Nous l’avons prescrit à ceux d’avant vous afin que vous acquérez la piété ». Sourate 2 verset 183. Par ce verset, il est clair et évident que le jeûne a pour finalité de rendre le Jeûneur pieux et digne de la grâce et miséricorde de son Créateur, miséricordieux par essence et par excellence. Le musulman, en privant son corps de la nourriture, de la boisson et du commerce charnel avec son épouse, apprend à dompter et à maitriser sa partie animale quand on sait que « l’homme est ange et bête » aux dires de Blaise Pascal.

Malgré la souffrance, la chaleur ardente du soleil, le jeûne éduque le musulman en lui apprenant à dire non à ce qui, en temps ordinaire, lui est permis et licite c’est-à-dire sa nourriture, sa boisson, sa femme ou son époux. Il cesse, par cela, de vivre selon ses penchants, ses désirs et ses passions. Il apprend à se libérer de leur emprise pour n’être que le serviteur de son Créateur. Il n’est esclave que de Lui et non de tout autre.
En acceptant cette épreuve et en ne trichant pas, le jeûneur prend conscience de la présence de Dieu quels que soient le lieu et le moment parce que « vous serez, ensuite, ramenés à Dieu qui connait le visible et l’invisible et Il vous informera de ce que vous faisiez ». Sourate verset …

Comment le Jeûneur bien éduqué ne pourrait-il pas dire ‘’NON’’ à l’argent de la corruption, à la femme qui n’est pas sienne, c’est-à-dire l’infidélité, à la fornication ou à l’adultère, à l’incivisme, à la violence, au mensonge puisqu’il sait que son Seigneur l’observe.
Le musulman bien éduqué prend conscience qu’il porte non seulement sa responsabilité mais aussi celle de sa famille pour laquelle il sera, sans nul doute, interrogé par son Seigneur, « Oh vous qui portez la responsabilité de la foi, préservez-vous et vos familles d’un feu ardent (…) », nous dit Allah.

Combien sont les parents qui ont fui, qui ont abdiqué face à l’éducation de leurs familles. Il ne faut cesser de rappeler que « la famille est la cellule de base de la société ». Quand une société devient malade, il faut soigner sa cellule familiale. Telle semble être la situation que nous vivons aujourd’hui. A regarder certains d’entre nous, enfants, sortir, on a l’impression que soit nous ne sommes pas sortis d’une famille, soit que nous n’avons pas de parents. Et pourtant, c’est bel et bien au vu et au su de nos parents que nous sortons.
Ils sont combien, ces parents qui pensent que s’occuper des enfants, c’est comme les élever comme on élève les animaux. Pour les animaux, on leur donne de quoi manger, de quoi boire et où dormir et quand ils sont malades, on appelle le Vétérinaire. C’est exactement ce que se passe dans bon nombre de nos familles. Et il est bien courant d’entendre « tel élève son enfant comme s’il va le vendre au marché ».
Tel le jeûne nous éduque par la maîtrise de soi à travers le contrôle de la nourriture, de la boisson, et du commerce charnel, nous devons, également, prendre conscience que la bonne éducation de nos familles ne saurait se limiter à apporter de la nourriture, de la boisson et un toit à nos familles.

A suivre

N’oublions jamais que la foi musulmane est

une foi active qui nous impose un devoir de présence.

Dr Inoussa COMPAORE
Imam à l’AEEMB et au CERFI.

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