Les défis de Joe Biden

Le mercredi 20 janvier 2021, le 46e président américain qui répond au civil de Joseph Robinette Biden Jr., dit Joe Biden sera investi des pleins pouvoirs pour gouverner les Etats-Unis d’Amérique. Agé de 78 ans, celui-ci est un « vétéran » de la politique américaine qui a su attendre son heure de gloire. Ce qui devait passer comme lettre à la poste, parce que constitutionnellement codifié, est devenu un champ de désastre. La passation de charges entre Joe Biden, président élu et son prédécesseur Donald Trump a malheureusement vêtu une camisole de crises, de débats désintéressants. L’histoire devra écrire de la plus vilaine des manières, cette sortie d’un président qui était parvenu au pouvoir grâce aux grands électeurs, alors que le peuple avait fait le choix d’une Hilary Clinton, favorite des sondages. Au nom de cette histoire et des turpitudes qui ont émaillé cette élection, peut-être faudra-t-il que le peuple américain et ses législateurs aient le courage de revisiter leur Constitution qui fait leur particularité dans la victoire de leur président.

Ce matin, c’est assurément un Joe Biden rayonnant, qui prend possession du bureau ovale à la Maison Blanche. Les feux de l’actualité dans leur volet « In » dresseront alors le portrait d’un grand homme au sens plein du terme, qui a su attendre son heure dans les méandres de l’histoire politique de son pays. 40 ans dans l’antichambre, que le président Binden roule sa bosse dans la politique. Vice-président de Barack Obama de 2009 à 2017, le moment de gloire sonne pour lui et lui donne l’occasion de dresser sa vision de la politique pour ses compatriotes. L’humanité, témoin oculaire et gêné des soubresauts du président Trump et de ses « boys », croise les doigts et appelle de toute son espérance que le nouveau président américain rétablisse la grande Amérique dans ce qu’elle a toujours laissé entrevoir : le pays du gigantisme, la première puissance économique et militaire.
Maintenant que Biden a pris sa chose, les Africains qui se sont montrés solidaires envers lui contre un Trump exubérant, devront quitter le sentimentalisme pour le réalisme. L’avènement de Barack Obama, le fils du continent, avait fait construire des châteaux en Espagne. Les Africains, croyant venu le moment où ils auront un défenseur absolu, se sont rendus compte que Obama est d’abord citoyen américain, élu par les américains pour les américains.

Sans jeter l’Afrique dans les oubliettes, assurément le continent qui a manqué l’occasion de donner une leçon, même factice de démocratie aux américains, pour se faire entendre, devra patienter encore un peu. Joe Biden, juste après son investiture, est attendu comme tous les présidents africains sur le triptyque Réconciliation, Santé et Sécurité, les RSS qui embellissent tous les pays.

D’abord, c’est l’une des rares fois dans l’histoire récente de ce pays, qu’une investiture se déroule sous très haute surveillance de la Garde nationale venue en renfort aux policiers. Ensuite, c’est quasiment la première fois que le président prête serment, l’esprit concentré sur une pandémie, la COVID-19 qui donne du fil à retordre avec des chiffres effarants de 396 468 décès et 23 886 207 de cas positifs. Enfin et pas des moindres, c’est l’une des rares fois qu’un président élu devra travailler à remettre ses concitoyens dans une dynamique du vivre-ensemble en appelant à la Réconciliation. A voir de près, Biden aura les mêmes soucis que nos chefs d’Etat en Afrique. A la différence que les africains ont intérêt à ce que l’Amérique ne sombre pas, et surtout que Biden enterre ce Trumpisme qui n’est pas sans rappeler cette Amérique où un certain John Monroe confessait à brûle-pourpoint : « L’Amérique aux américains ».

Jean Philippe TOUGOUMA

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