Lettre à Sankara

Thomas Sankara, un sempiternel contredit au destin contradictoire mais sans discrédit cherche repos éternel de fortune dans la tombe des contradictions inopportunes de pauvres vivants in-concilliants. C’est révoltant ! L’homme au poing levé mérite-t-il vraiment ce supplice de plus dans son errance et sa transe ? Cet écrit n’est pas qu’une chronique ; c’est un appel aux uns et aux autres à la tolérance, gage de sagesse au nom de l’intégrité de l’homme.

Thomas Sankara, comme cent carats, de mille feux, tu brilles au firmament

Comme une étoile filante tu as illuminé ta patrie de tes rêves en diamant

Tu n’étais pas le parfait Thom, tu étais juste mieux fait que ceux qui t’ont défait

Tu n’étais sans méfaits, que de hauts faits, sans forfait, seul ton crime était parfait Thomas Sankara, sans apparat, tu étais la grandeur dans toute sa sublime pauvreté

Tu étais le riche démunis sans toit abrité à l’ombre du grand idéal dans la sobriété

Pour les autres et même contre toi, tu te battais avec le sourire pour tromper le pire

Sans être ange, sans ailes, tu avais du zèle pour voler au secours des victimes des sbires Sankara, par-delà monts et rivières, sans trêve, ton rêve irradie de la crête des mille collines

Les quatre coins de l’Afrique exaltent tes quatre ans, dans le giron de l’espoir qui câline

A Harlem, tu as fait des problèmes des Noirs la tâche noire du monde, Blanc sur Noir

A l’ONU, tu as mis à nu les tares d’un monde saugrenu qui crie victoire sur ses déboires Sankara, de ton nom a germé d’éphémères renoms à la bouche et aux poches pleines

Sans aplomb, certains peinent a soulevé le poids de leur poing face aux points de l’aubaine

Ta renommée est orpheline de ton héritage bradé dans le trou noir des égos de la fratrie Entre « la patrie ou la mort, nous vaincrons » et « pour la patrie, nous vaincrons » crie ta furie

Entre Dagnoën et ton monument, le choix de ta sépulture est une triste aventure en balade

D’atermoiements en ressentiments, de contradiction à opposition, en larme, ton âme est malade Entre ta fratrie meurtrie et ta patrie flétrie, de qui es-tu, où veux-tu dormir Capitaine-Président ?

De quoi seras-tu digne pour ton deuil, au-delà du cercueil et de nos écueils ô immortel grand ?

Repose en paix malgré nos coquines querelles intestines et mesquines pour ton ultime citadelle

Repose en paix loin de nos intimes trahisons et nos infimes compromissions de gloutons mortels

Garde à vous Capitaine, va enfin où ton âme reposera, de ta mémoire renaîtra le rêve inachevé !

Garde à vous Président, pardonne-nous et dors peu importe où, dans nos cœurs tu restes gravé !

Clément ZONGO

clmentzongo@yahoo.fr

Laisser un commentaire