Livre, « Moah le fils de la folle » : Un hymne à la compassion

L’écrivain Clément Zongo (milieu): “Les véritables fous sont ceux qui rusent avec l’intelligence des autres pour les maintenir dans la boue”.

L’écrivain et chroniqueur, Alexis Yaméogo, plus connu sous le nom de Clément Zongo a dédicacé son roman « Moah le fils de la folle », le samedi 19 juin 2021, à Ouagadougou.

Premier prix du Grand prix national des arts et des lettres (GPNAL) à la XIXe édition de la Semaine nationale de la culture (SNC), le roman «Moah, le fils de la folle » est du poète, écrivain et chroniqueur, Alexis Yaméogo, alias Clément Zongo. A la faveur de sa réédition, ladite œuvre a été présentée et dédicacée, le samedi 19 juin 2021, à l’Institut français de Ouagadougou. « En juin 2016 dans un marché de la place, j’ai aperçu un enfant de deux ou trois ans qui pleurait à chaudes larmes dans les mains des femmes du marché. Sa génitrice ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. La scène était à la fois déplorable et choquante. Lorsque je suis rentré, j’ai médité sur ce qui s’était passé et j’ai décidé d’écrire, à travers ce roman, pour lancer un appel aux uns et aux autres à venir en aide à ceux qui vivent dans le dénuement », a expliqué Clément Zongo.

L’ouvrage dépeint une société en quête d’humanisme.

Moah est un innocent enfant “collé” à sa mère comme un vêtement. Les deux se nourrissent des restes de repas ou fouillent dans les poubelles des bourgeois tels des chiens errants. Au Gomboland, la compassion agonise. Mais, l’espoir est encore permis. Des cœurs de chair, il en existe encore dans ce pays qui croule sous le poids d’une implacable dictature. Baba, Docteur De La Croix, Madame Bino et sa sœur jumelle, Gorandi Amy, le catéchiste Jacques Zen et son épouse, etc., n’hésiteront pas, en effet, à ouvrir les bras à Moah, et à sa petite sœur. Après la
« disparition » de sa mère, Moah et sa sœur sont recueillis et adoptés par Jacques Zen dit Jacques le Barbu. Moah Chris Zen va se révéler être un brillant élève. Grâce à une bourse, il se retrouve en Angleterre pour poursuivre des études de Psychiatrie. Onze années après, le jeune homme est de retour au pays et travaille à l’hôpital national où il s’occupe, dans son centre d’accueil, de toutes les personnes qui « ont mal à la tête ».

Séduit par son parcours à la fois atypique et inspirant, les gombolais le « contraignent » à briguer la magistrature suprême. Il est élu, passant ainsi, comme le relève le titre du dernier chapitre, «De la poubelle à la citadelle ». En route pour son investiture, il retrouve sa mère parmi la foule de ses admirateurs… Au-delà de la fiction, « Moah, le fils de la folle » est en somme et sans conteste un message d’espoir, une leçon de vie, et une perle de sagesse : « Tu peux être ministre et même président de ton pays demain. Mais tout se trouve dans le creux de ta main, dans ta tête et dans ton cœur (…) Ceux qui te crachent aujourd’hui sur la figure te pousseront à bout, mais c’est au cœur du succès qu’ils t’auront acculé. Ne te lamente jamais sur ton sort. Avant d’être du fer, la roche doit subir l’épreuve du feu, du marteau et de l’enclume. Accepte, mais refuse de céder ». A travers “Moah, le fils de la folle”, l’auteur, Clément Zongo invite les lecteurs à faire fi des différences de couleurs de peau ou de religion afin de bâtir une société meilleure et ouverte. Pour lui, “les véritables fous sont ceux qui rusent avec l’intelligence des autres pour les maintenir dans la boue”.
Vendu à 4 000 F CFA l’unité, le roman est disponible auprès de l’auteur, aux librairies Jeunesse d’Afrique et Mercury.

Irène Laure YAMEOGO
(Stagiaire)

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