Lu pour vous : La mystérieuse clé du petit Michel

L’œuvre est une autobiographie romancée de l’auteur, Alain Mabanckou.

Le roman “Demain j’aurai vingt ans” est une autobiographie de l’écrivain franco-congolais, , avec pour décor le Prix Georges Brassens, le Congo des années 1970-1980.

Paru en 2010 et réédité en 2012, le roman autobiographique “Demain j’aurai vingt ans” de l’écrivain franco-congolais, Alain Mabanckou, met en scène le “petit Michel”, dans le Congo des années 1970-1980. A Pointe-Noire, capitale économique du pays, le gamin âgé d’une dizaine d’années fait l’apprentissage de la vie, de l’amitié et de l’amour, tandis que le Congo vit sa première décennie d’indépendance sous la houlette du chef charismatique marxiste, Marien Ngouabi.

Enfant unique et choyé d’un père, réceptionniste dans un grand hôtel et une mère “belle, coquette, sévère et excellente cuisinière”, le jeune homme grandit entre les discours anti-capitalistes de son père et la passion de son oncle pour des grandes figures communistes tels Lenine, Marx, Engels. Quant au leader révolutionnaire, Marien Ngouabi, déjà à la tête du Congo Brazzaville, il mettra tout en œuvre pour installer en Afrique un grand Etat communiste.

Le communisme congolais n’avait rien d’effrayant, souligne le narrateur incarné par le personnage de Michel. Au cours de cette période, il fera le distinguo entre les notions du bien et du mal à travers les catégories de pauvre et de riche. Le communisme à la sauce congolaise n’a pas non plus éliminé les croyances locales, ni la religion chrétienne. La religion est l’ “opium du peuple” est cependant l’injure préférée de sa mère. Quant à l’école, Michel le narrateur la mentionne à peine. Pour cause, élève moyen, les bancs ne l’ont jamais intéressé.

Mais il y rencontrera Caroline, âgée, elle aussi, de 10 ans. A ses côtés, il découvre la séduction, la jalousie, les caprices féminins, la rancune, l’espoir, la joie des retrouvailles. A côté de cette histoire d’amour aux allures enfantines, Michel évoque la deuxième femme de son père et ses sept enfants qui habitent de l’autre côté de la ville, avec en toile de fond la souffrance de sa mère de n’avoir eu qu’un seul fils ; et les mille remèdes employés pour en avoir d’autres.

Malheureusement, l’intervention d’une voyante en rendra Michel mystérieusement responsable de cette stérilité maternelle. La trame de “Demain j’aurai vingt ans” se veut donc la quête d’une clé supposée ouvrir le ventre de la mère du personnage principal afin de permettre à un autre enfant de voir le jour.

Le petit Michel est vraisemblablement la personne qui détient cette clé cachée quelque part après avoir verrouillé à double tour la porte au moment où il sortait lui-même du ventre de sa mère… Composé de 416 pages, le livre est disponible dans les librairies de la place au prix unitaire de 5 000 F CFA.

W. Aubin NANA

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