Lutte contre la Dengue : intégrer un module de formation dans les écoles de santé

Face à l’épidémie de la dengue qui fait des ravages depuis 2013, plusieurs solutions sont envisagées pour prévenir la maladie. D’autres sont mises en œuvres notamment la campagne de démoustication lancée par le ministère de la santé. C’est cet esprit qui a animé l’équipe de recherche Equité en Santé au Burkina à réaliser une vidéo pour sensibiliser populations et agents de santé sur les causes, les modes de contagion, les symptômes et surtout les modes de prévention.
  L’épidémie de la dengue a fait environ 11 morts sur les près de 4000 cas enregistrés dans les formations sanitaires. Si la maladie sévie, cela est en partie dû à plusieurs facteurs. D’abord, il y a la méconnaissance de la dengue par les populations et même des agents de santé. Les symptômes de la dengue étant similaires à ceux du paludisme, face à ce genre de cas, les agents de santé font un test de palu. Si le test est négatif, ils prescrivent tout de même un traitement antipaludéen. Or, le diagnostic de la dengue devrait également être posé. Dans un contexte où patients et certains agents de santé ne maitrisent pas correctement la maladie.
C’est pourquoi, le programme Equité en santé au Burkina, un programme de recherche Canadien relevant de la ‘’Chaire Realisme’’ du Pr Valéry Ridde de l’Université de Montréal a réalisé une courte vidéo de 4mn 56. Cette courte vidéo éducative sur le virus de la dengue, qui est en pleine expansion au Burkina Faso et ailleurs dans le monde, présente quelques faits sur le virus à savoir son diagnostic, sa transmission et les idées fausses les plus répandues à son sujet. Selon le Pr Christian Dagenais, chercheur principal à l’Université de Montréal et responsable de l’axe ‘’transfert de connaissance’’, l’idée de cette vidéo est partie du fait que depuis la flambée de 2013 de la dengue jusqu’à nos jours, le constat est que ladengue n’est pas intégré dans le programme de formation des agents de santé d’une part et d’autre part, malgré la présence démontrée de la dengue, les agents de santé ne reçoivent pas de renforcement de capacité sur la thématique, d’où une difficulté pour poser non seulement le diagnostic, mais  aussi une prise en charge efficace de la maladie.
Ainsi, entre septembre 2014 et février 2017, plusieurs activités de recherches sur la dengue (avec des partenaires nationaux et internationaux) ont été menées dans la ville de Ouagadougou précisément dans le quartier de Tampouy. Il s’est agi notamment de la surveillance passive de la dengue dans 5 CSPS, des enquêtes de séroprévalence et de séroconversion de la dengue, une surveillance entomologique et une enquête entomologique et une intervention communautaire de lutte contre la dengue.
Visiter le lien http://www.equitesante.org/dengue-burkina-faso/
À la fin de ces recherches, une capsule sur la vidéo comme outil de transfert de connaissance pour les agents de santé dans le cadre de la lutte contre la dengue a été produite. Cette vidéo a été largement diffusée auprès des agents de santé en collaboration avec le ministère de la santé. Ainsi les agents de santé pourront la télécharger et l’avoir sur leur téléphone. D’ores et déjà la vidéo est mise en ligne sur le site d’Equité à l’adresse suivante :http://www.equitesante.org/dengue-burkina-faso/Le Pr Christian Dagenais a saisi l’occasion pour insister sur la nécessité de toujours poser le diagnostic de la dengue face à un cas de palu négatif. « Quand on a la dengue et que l’on prend un traitement anti-palu, cela peut être dangereux pour le patient.
Ça peut provoquer des hémorragies et aggraver la maladie », a soutenu Pr Dagenais. Et d’ajouter : « Il ne faut pas prendre de l’aspirine y compris tous les produits qui contiennent de l’aspirine. Il ne faut pas prendre de l’ibuprofène, des anti-inflammatoires non stéroïdiens comme le diclofenac. Le moustique qui transmet la dengue ne pique pas la nuit comme celui qui transmet le palu qui pique le jour. Celui de la dengue pique au levé et au coucher du soleil. Il vit en milieu urbain et se reproduit dans l’eau propre. Ce n’est pas dans l’eau stagnante comme le moustique qui transmet le palu. Il faut donc éliminer les eaux qui s’accumulent dans notre entourage ». Il n’y a pas un médicament pour la dengue. « Mais il y a le Paracétamol qui permet de soulager.
En cas de dengue, l’on peut prendre ce comprimé, boire beaucoup d’eau et se reposer », a-t-il conseillé. Il faut préciser que les symptômes de la dengue sont une forte fièvre, des rougeurs et des douleurs musculaires et articulaires. Les cas graves peuvent être caractérisés par de sévères hémorragies avec choc septique, potentiellement mortelles. Les personnes atteintes peuvent présenter des douleurs au niveau de l’abdomen, l’arrière des yeux, les articulations, le dos, les muscles ou les os. Parfois, le malade a une fatigue générale, la chair de poule, la fièvre ou la perte d’appétit, des vomissements ou des nausées.
Gaspard BAYALA
gaspardbayala87@gmail.com

Laisser un commentaire