Lutte contre le grand banditisme : quatre réseaux de présumés délinquants démantelés

Le Service régional de la police judiciaire du Centre a présenté à la presse, le vendredi 11 février 2022, à Ouagadougou, quatre réseaux de présumés délinquants avec leur butin. Ces réseaux étaient spécialisés dans les attaques à main armée, les agressions et les vols d’engins à deux roues, l’escroquerie, le stellionat et la corruption.

Le chef du SRPJ du Centre, le commissaire principal de police Sayibou Galbané (milieu), a expliqué les modes opératoires…

Le Service régional de la police judiciaire (SRJP) du Centre a mis fin aux activités de quatre réseaux de présumés délinquants qui sévissaient dans la ville de Ouagadougou et environnants. Des membres de ces réseaux et leur butin ont été présentés à la presse, le vendredi 11 février 2022, à Ouagadougou. Selon le chef du SRPJ du Centre, le commissaire principal de police Sayibou Galbané, le premier réseau est spécialisé dans les attaques à main armée dans les lieux de commerce tels que les boutiques Orange money, les stations-service et les alimentations. Cette bande, méconnue des fichiers de la police judiciaire, est composée de six membres dont les âges varient entre 20 et 50 ans. Il s’agit de B.A, K.A, D.A, B.H, B.A et un certain Alpha. Les deux derniers cités sont toujours en cavale. Ces présumés malfrats, a-t-il indiqué, opéraient de jour comme de nuit, à moto dans des lieux préalablement ciblés, vêtus de blousons et portant des casques. Sous les casques, a-t-il affirmé, ils portaient des cagoules. Ils dissimulaient leurs armes sous les blousons afin de passer inaperçus jusqu’au moment de l’acte.

« Une fois sur les lieux du crime, le groupe se scinde en deux. Une partie pénètre à l’intérieur du lieu ciblé tandis que l’autre reste à l’extérieur pour couvrir les arrières tout en intimidant les usagers et les riverains à l’aide de multiples tirs de sommation », a signifié Sayibou Galbané. A l’intérieur de leurs lieux de forfait, a confié l’Officier de police judiciaire (OPJ), ils maîtrisent les occupants à l’aide de leurs armes à feu et n’hésitent pas à tirer en cas de résistance. « Ils vident les caisses et se retirent des lieux en tirant de multiples coups de feu », a-t-il souligné. Le dernier forfait de cette bande remonte au 7 janvier 2022 quand deux membres, munis d’une kalachnikov et d’un Pistolet automatique (PA), ont braqué une boutique de transfert d’argent à Kalgondé aux environs de 18h30 en emportant la somme de 15 millions F CFA. Pris en chasse par une équipe de la Brigade anti-criminalité (BAC) en patrouille dans la zone, il s’en est suivi des échanges de tirs au cours desquels, un membre blessé a été arrêté. Admis à l’hôpital, celui-ci a été entendu par les enquêteurs avant de succomber à ses blessures. Le second a réussi à s’échapper avec le butin. La suite des investigations a permis l’arrestation de trois suspects et une saisie d’armes. Le butin ainsi saisi est composé d’une kalachnikov, trois chargeurs garnis et six autres vides, 286 munitions de kalachnikov, un PA de calibre 7,65 mm et 31, de ses munitions, quatre motos dont 2 « Scooters ».

Chef de bande à 22 ans

Le 2e réseau, moins violent que le premier, selon l’animateur du point de presse, spécialisé dans les agressions et vols à main armée d’engins à deux roues, est composé de huit membres. Il s’agit de N.F alias vieux, âgé de 22 ans et chef du groupe, K.C.H, 18 ans, N.A, 19 ans, G.A.N alias El Bass, 19 ans, T.I, 23 ans, T et W alias Sayo, deux receleurs en cavale. La 8e personne a été relaxée pour des raisons de santé. Ce groupe, a expliqué le commissaire Galbané, opérait tard dans la nuit en binôme motorisé et ciblait principalement les personnes qui causent aux abords des voies et devant les domiciles. A l’en croire, armés de couteaux, de machettes et portant des casquettes, des masques, ils sillonnent les artères de la ville en quatre, scindés en deux binômes motorisés à la recherche de potentielles victimes.

« Une fois la victime repérée, ils évaluent l’environnement avant de prendre la décision soit de l’agresser sur place ou de la suivre jusqu’à un endroit propice. Là, ils avancent et la tiennent en respect à l’aide de leurs couteaux. Ils récupèrent son engin et la spolient de tous ses biens (numéraires, téléphones portables, etc.) », a-t-il laissé entendre. Si la victime refuse de céder à la menace, a-t-il poursuivi, ils l’assènent de coups de poing jusqu’à ce qu’elle abandonne son engin en prenant ses jambes à son cou. Aux dires de Sayibou Galbané, les engins volés sont vendus soit au Burkina ou au Ghana, via des receleurs qui ramènent de la drogue aux présumés délinquants pour leur propre consommation et pour la vente, soit utilisés pour commettre leurs forfaits. Les objets saisis des mains de ce groupe sont entre autres, six motos, deux couteaux et six casques. La plupart des membres de cette bande sont des repris de justice.

Des autorités municipales interpellées

Bien organisé, le 3e réseau commettait des actes d’arnaque depuis des années dans plusieurs pays. Il est composé de deux Burkinabè (S.Y, 34 ans et C.F, 39 ans), d’un Guinéen résidant à Lomé (D.O.B, 34 ans), d’un Togolais domicilié à Dapaong (A.Z, 32 ans) et d’un élève malien domicilié à Koutchala au Mali (T.K, 19 ans). Le mode opératoire consiste à cibler des voyageurs des pays voisins et leur faire croire qu’il y a une affaire alléchante qui leur ferait gagner assez d’argent.

Il s’agit d’un système de lavage de billet de banque. En sa possession, foi du commissaire Galbané, il a été saisi un lot de coupures de papiers noirs en forme de billets de banque peints en francs CFA et en euro, estimé à 4,735 milliards F CFA, deux petits flacons contenant du mercure, un petit seau, deux paires de gants… Le quatrième réseau est spécialisé dans les faits de stellionat et de corruption. D’après M. Galbané, son service a été saisi par le parquet du Tribunal de grande instance Ouaga II par rapport à ces deux faits en vue de mener une enquête approfondie. A l’écouter, à l’issue de celle-ci, des autorités municipales d’un arrondissement de Ouagadougou qui se sont adonné avec des sociétés immobilières à des formes de stellionat ont été arrêtées. Une société immobilière, a-t-il expliqué, aurait acquis un terrain et d’autres sont passées par des moyens de corruption en donnant des parcelles et des sommes d’argent à des conseillers et à des autorités municipales pour pouvoir acquérir le même espace. Les personnes interpellées, a-t-il confié, vont être présentées au parquet.

Sidgomdé

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