Lutte contre le terrorisme : Chefs traditionnels et religieux en première ligne

Les leaders traditionnels et religieux se disent conscients de leurs apports dans la lutte contre l’extrémisme violent.

La Fondation Konrad Adenauer (FKA) a organisé une conférence régionale, les 7 et 8 décembre 2018 à Ouagadougou sur le thème : «Le rôle des chefs traditionnels et religieux dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent».

Dans le souci de créer un espace de dialogue à travers lequel la cohésion sociale et le lien entre la société et l’Etat se renforcent, la Fondation Konrad Adenauer (FKA) a organisé une conférence régionale, les vendredi 7 et samedi 8 décembre 2018 à Ouagadougou. Ayant réuni les chefs traditionnels et religieux des pays membres de la Force conjointe G5 Sahel, la rencontre s’est penchée sur leur rôle dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

L’objectif de la conférence, selon la Fondation, est de mettre en exergue quelques-uns des facteurs locaux de l’extrémisme violent dans les pays du G5 Sahel, de dresser une liste des initiatives concrètes et mécanismes de lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation par les leaders traditionnels et religieux de la région. La rencontre visait également  à dresser une liste d’initiatives locales de prévention et de lutte contre l’extrémisme et la radicalisation dans la région et à faire des recommandations pertinentes à l’attention des décideurs politiques de la région et de la communauté internationale.

Selon les analyses de la FKA, certaines zones sont plus exposées aux menaces et plus touchées que d’autres. C’est le cas par exemple de la région du Liptako-Gourma, du bassin du Lac Tchad et, dans une moindre mesure, de la zone Est de la Mauritanie. Pour le directeur général du programme régional de la FKA, Thomas Schiller, la présence de l’Etat étant quasi inexistante dans ces zones, les populations sont animées d’un sentiment d’exclusion et de marginalisation et font face à de la violence qu’elles tentent de gérer à l’aide de mécanismes traditionnels de régulation des tensions.

Le DG du programme Sahel de la Fondation Konrad Adenauer, Thomas Schiller : « les chefs religieux et traditionnels des différents pays du G5 Sahel montrent leurs intérêts pour les problèmes auxquels ces pays sont confrontés ».

Il est donc urgent, a-t-il souligné, de renforcer la résilience de ces communautés elles-mêmes afin qu’elles s’approprient leur propre sortie de crise et parce qu’étant les mieux placées pour identifier les besoins et comprendre les mécanismes de stabilisation de leurs régions. D’où l’importance de l’appui des chefs traditionnels et religieux. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentration, Siméon Sawadogo, a salué l’initiative de la FKA.

«Vu le nombre d’adeptes des différents chefs religieux et traditionnels, leurs voix sont plus porteuses que la nôtre», a-t-il affirmé. L’extrémisme, d’après ses dires, se nourrit du manque d’information. En étant bien informés, a-t-il précisé, les leaders traditionnels et religieux permettront à leurs adhérents et à leurs adeptes d’être des personnes capables d’avoir un langage de paix et aux communautés de vivre ensemble dans la quiétude.

Aminata Cheick TALL
(Stagiaire)

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