Lutte contre le VIH/SIDA au Burkina : les acteurs en concertation pour mieux agir

Les partenaires de la réponse nationale à l’infection à VIH-SIDA au Burkina Faso tiennent du 13 au 15 juillet 2021 à Koudougou, leur retraite conjointe. Une occasion pour les acteurs œuvrant dans le domaine de réfléchir à une stratégie pour faire face aux défis.

Les acteurs intervenant dans le domaine de la lutte contre le VIH-SIDA au Burkina Faso sont réunis autour de l’ONU-SIDA à Koudougou pour réfléchir aux moyens d’harmoniser leurs actions en vue de faire face aux défis de la lutte contre la maladie. C’est à la faveur de la retraite conjointe des partenaires de la réponse nationale à l’infection à VIH-SIDA au Burkina Faso qui se tient du 13 au 15 juillet 2021 dans la « Cité du cavalier rouge ». Selon le Secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le SIDA et les IST (SP/CNLS-IST), Pr Smaïla Ouédraogo, cette rencontre offre une opportunité de concertation entre les principaux acteurs qui œuvrent dans le domaine de la lutte contre le VIH-SIDA et les infections sexuellement transmissibles.  Il s’agit notamment, a-t-il précisé, pour ces acteurs de voir comment les actions prévues dans le cadre de la lutte contre le VIH-SIDA peuvent être mises en œuvre de façon efficace, c’est-à-dire, coordonner leurs interventions sur le terrain pour répondre efficacement aux attentes des populations-cibles. Il a rappelé les défis du pays en lien avec la question.

« Le Burkina s’est aligné sur la dynamique globale qui est que d’ici à 2030, 95% des Burkinabè atteints de VIH doivent connaître leur statut et que parmi ces derniers, il y ait au moins 95% qui soient sous traitement. Enfin, que 95% de ceux qui sont sous traitement soient à des charges virales indétectables, c’est-à-dire qu’ils vivent normalement avec leur VIH comme vivrait un patient diabétique avec son diabète équilibré », a relevé le Pr Ouédraogo. De son avis, en ce qui concerne la première étape, le Burkina Faso n’a pas encore atteint 90% et pour la troisième le pays peine même à savoir où il en est. « Malgré la volonté du président du Faso qui a décidé la session passée que l’examen de la charge virale indétectable et les autres examens parallèles qui constituaient des frais pour les personnes vivant avec le VIH-SIDA soient gratuits, des difficultés existent », a fait savoir le SP/CNLS.

Atteindre les trois zéros

Le taux national est en-dessous de 1%, ce qui montre que des efforts sont faits par le gouvernement et ses partenaires. Mais le travail doit se poursuivre parce qu’il y a des poches au niveau de la population tels que les prisonniers, les travailleurs de sexes où le taux de prévalence reste encore élevé. La directrice-pays de l’ONUSIDA au Burkina, Félicité Nsabimana Ndimira, a fait savoir que la stratégie de son institution 2021-2026 intitulée : « Mettre fin aux inégalités, mettre fin au SIDA », donne des orientations pour mettre fin à l’épidémie du SIDA d’ici à 2030.

Cette stratégie mondiale de lutte contre le SIDA se fixe pour objectif de mettre fin aux inégalités qui empêchent de progresser vers la fin du SIDA. « Nous espérons que nos réflexions autour des priorités de la riposte et des stratégies au cours de cette retraite vont nous permettre d’atteindre nos objectifs », a-t-elle souhaité. Au cours de cette rencontre, elle fait savoir qu’il sera question de passer en revue le pas franchi en 2020 et les efforts à fournir en 2021 jusqu’en 2025 pour accélérer la mise à échelle de la prévention, du traitement et de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Mme Ndimira a salué l’ensemble des acteurs nationaux et internationaux impliqués dans la riposte au VIH/SIDA pour leur dévouement avant de les inviter à s’engager davantage en vue d’atteindre les objectifs des trois zéros « Zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès lié au SIDA ». Pour le président de la Coalition des réseaux et associations burkinabè de lutte contre le VIH/SIDA et la promotion de la santé (CORA), Edouard Diappa, cette rencontre était très attendue par les associations oeuvrant sur le terrain. Pour éradiquer le VIH/SIDA au Burkina Faso d’ici à 2030, comme objectif, il fallait un tel cadre de concertation afin d’exposer les difficultés rencontrées par chaque acteur de la chaîne et accorder les
violons.

Beyon Romain NEBIE
beynebie@gmail.com

 

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