Lutte contre l’extrémisme violent : Le G5 Sahel mise sur la culture

Le ministre en charge de la culture, Abdoul Karim Sango (milieu) : « L’ignorance culturelle pousse la frange jeune à la violence ».

Les travaux de la Conférence des ministres en charge de la culture des pays du G5 Sahel ont débuté, le mercredi 15 janvier 2020 à Ouagadougou, sous le thème : « Contribution de la culture à la prévention et à la lutte contre l’extrémisme violent au Sahel ».

Le Burkina Faso abrite, du 15 au 17 janvier 2020, la Conférence des ministres en charge de la culture des pays du G5 Sahel, sous le thème « Contribution de la culture à la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent au Sahel ». En prélude au conclave des ministres de la Culture du G5 Sahel qui se tiendra, le vendredi 17 janvier 2020, la réunion des experts s’est ouverte, hier mercredi 15 janvier 2020 à Ouagadougou.

Selon le président du comité d’organisation, Lassina Simporé, cette conférence constituera un cadre pour identifier les systèmes de valeur en partage dans le Sahel, susceptibles de garantir la cohésion sociale et le vivre- ensemble. Aussi, une déclaration, a-t-il dit, assortie d’une feuille de route, en vue de la prise en compte du secteur de la culture dans la résilience de l’extrémisme violent, sera adoptée. A l’entendre, les travaux préparatoires comportent deux phases dont la première est la réunion des experts du G5 Sahel, et la seconde est la conférence des ministres qui déclinera les conclusions.

« Les experts travailleront en plénière et en ateliers. La somme des idées et propositions vont contribuer à la rédaction du projet de déclaration de Ouagadougou », a-t-il précisé. Cette rencontre est une aubaine pour les acteurs culturels de repenser la vision stratégique du G5 Sahel. Il s’agit, entre autres, d’un espace économiquement intégré, culturellement riche, où la sécurité et la paix règnent durablement, a fait savoir le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina, Abdoul Karim Sango.

Affronter les problèmes fondamentaux

Les acteurs du monde de la culture ont été invités à l’union des forces.

Selon lui, il sera question d’adopter des politiques et des mesures de soutien de l’action culturelle afin de chercher à guérir l’humanité du fléau de la guerre par des méthodes appropriées. « Dans une approche holistique, le président du Faso a souhaité l’intégration des questions de développement économique, social et culturel, tout en enseignant les valeurs cardinales, de sorte à réduire la violence », a-t-il indiqué. La naissance des mécanismes de l’extrémisme violent est, à ses dires, parfois due à la méconnaissance ou au mépris des systèmes de valeurs locales, en raison de l’influence extérieure. Pourtant, a rappelé le ministre Sango, la société africaine traditionnelle est fondée sur la solidarité et l’entraide mutuelle.

A son avis, pour combattre efficacement l’hydre terroriste, les pays du G5 Sahel doivent initier une gouvernance intégrée du patrimoine culturel et artistique. « Si la culture est marginalisée, non intériorisée, il manquera assurément à nos sociétés, la possibilité d’affronter les problèmes fondamentaux liés à l’insécurité et au développement durable », a-t-il martelé. Il a souligné que son département, de concert avec le Programme des Nations unies pour le développement(PNUD), a organisé une série de conférences impliquant l’ensemble des forces vives des régions du pays Hommes intègres sur la problématique.

Le ministre a invité, par ailleurs, les artistes, écrivains et créateurs, à faire de leurs œuvres, des creusets de vertus exaltées et des sources de vie régénérées au profit des populations. Ce premier jour des travaux a été marqué par deux panels, à savoir « Les systèmes de valeurs en partage dans les communautés : fondements de la paix et de la cohésion sociale » et la « Contribution de la culture à la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent au Sahel ».

Frank POUGBILA
(Collaborateur)

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