Lutte contre l’extrémisme violent : Le ministre Sango préconise le respect des valeurs culturelles

Le ministre Abdoul Karim Sango (milieu) : « Nous avons l’impérieuse nécessité d’enseigner notre culture à nos enfants».

Le ministère de la Culture, des arts et du tourisme a organisé, le samedi 11 juillet 2020 à Manga, une conférence sur la diffusion des résultats du colloque national sur l’extrémisme violent et les valeurs de référence.

Face à l’intolérance et à l’extrémisme violent, le ministère de la Culture, des arts et du tourisme (MCAT) souhaite le retour et l’attachement aux valeurs culturelles positives. Le département l’a fait savoir, le samedi 11 juillet 2020 à Manga, aux acteurs de la région du Centre-Sud. C’était à l’occasion d’une conférence sur la diffusion des résultats du colloque national sur l’extrémisme violent et les valeurs de référence, organisée grâce à l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

L’attaché culturel à la Direction provinciale en charge de la culture (DPCA) du Zoundwéogo, Athanase Kinda, a expliqué dans sa communication, qu’au Centre-Sud, les valeurs endogènes pour entretenir le vivre-ensemble harmonieux (tolérance, solidarité, goût du travail bien fait et respect des aînés) comprennent également la parenté à plaisanterie à l’image de celle de Manga-Kaya, des symboles comme le pic de Nahouri ou le chapeau de Saponé. Il a cité, dans le même ordre d’idées, les institutions de gestion des conflits comme le conseil des sages, l’arbre à palabre, le neveu utérin et la communauté des forgerons.

Dans les échanges, les participants ont salué l’initiative du MCAT de valoriser l’héritage culturel. Pour eux, le département doit multiplier les actions dans ce sens, notamment en travaillant à l’intégration de l’enseignement de la culture dans les curricula des élèves de toutes les couches d’apprentissage. Selon le ministre en charge de la culture, Abdoul Karim Sango, l’extrémisme violent dont la « forme barbare » est le terrorisme qui est aujourd’hui, une plaie pour la société burkinabè et une entrave aux perspectives de développement.

Si la réponse militaire engagée par le gouvernement s’avère nécessaire et salutaire, a-t-il dit, elle ne peut, à elle seule, constituer la solution pérenne au problème. «La question doit être réglée de façon holistique comme l’a dit le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré», a souligné le ministre Sango.

Des valeurs culturelles positives

Des représentants de groupes sociaux ont reçu des exemplaires de documents contenant
les résultats du colloque de Dori.

Dans cette optique, le chef de département en charge de la culture a partagé l’avis du Moogho Naaba Baongho qui, s’adressant au Haut conseil pour la Réconciliation et l’Unité nationale (HCRUN), avait appelé « à enseigner la culture aux enfants pour que la société se mette à l’abri des secousses». Il faut sensibiliser également, a-t-il ajouté, les adultes autour des valeurs culturelles positives pour qui les référents culturels constituent des substrats efficaces contre l’intolérance et l’extrémisme.

Aux jeunes qui ont pris part à la rencontre, le ministre Abdoul Karim Sango les a appelés, particulièrement, à faire un retour sur eux-mêmes. «C’est la meilleure manière d’affronter l’avenir », leur a-t-il lancé. Sur la question cependant, il s’est voulu plus explicite en signifiant qu’il ne s’agit pas de revivre comme le faisaient les aïeux. « La culture comme l’a dit le professeur Joseph Ki-Zerbo, n’est pas quelque chose de statique. Nous sommes dans un monde ouvert. Mais, nous voulons rester dans ce monde ouvert avec ce qui nous caractérise et fait notre identité. Les autres sont fiers de leur culture et nous devons nous aussi être fiers de la nôtre », a-t-il fait savoir.

La conférence de Manga est la douzième et l’avant-dernière de la série des rencontres initiée par le MCAT dans le cadre de la dissémination de la feuille de route sur la contribution de la culture dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et la promotion de la cohésion sociale au Burkina Faso. Cette action découle des recommandations issues du colloque national y relatif, tenu en novembre 2018 à Dori.

Mamady ZANGO
mzango18@gmail.com

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