Lynchage d’agents du CCVA à Banlo : Des campagnes de sensibilisation en perspectives

Le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Emmanuel Zongo : « Si nous n’agissons pas, nous risquons de tomber dans la stigmatisation ».

Le gouverneur du Sud-Ouest, Emmanuel Zongo, a rencontré, le lundi 30 août 2021 à Gaoua, les maires et les élus nationaux de la région en vue d’échanger sur la crise qui prévaut à la suite du lynchage des agents du CCVA à Banlo. A cet effet, des mesures ont été annoncées afin de prévenir de tels actes dans la région.

Le lynchage des agents du Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) à la suite d’un accident mortel, le vendredi 27 août dernier, est condamné par l’opinion publique et les autorités de la région du Sud-Ouest. Mais au-delà et malgré la poursuite du processus judiciaire, les premiers responsables veulent donner un signal fort afin que de tels actes ne se reproduisent plus. C’est pourquoi, le gouverneur du Sud-Ouest, Emmanuel Zongo, a initié une rencontre avec les maires, les élus nationaux et les hauts-commissaires de la région dans l’après-midi du lundi 30 août 2021 à Gaoua.

« Nous vivons une situation de choc, une véritable tragédie qui nous recommande de prendre des mesures. Ce crime a touché plus d’un et nous sommes en train de tout faire pour que les coupables subissent des sanctions exemplaires. Celles-ci doivent être diffusées le plus loin possible pour donner une leçon », a lancé le gouverneur Zongo. Et pour cela, il a estimé qu’il est important que les élus notamment les maires s’engagent et s’unissent pour sortir de cette crise. D’ores et déjà, le premier responsable de la région a souligné que l’arrestation des deux présumés auteurs dans le cadre de l’enquête judiciaire permettra de rendre justice et dissuader ceux qui voudraient commettre des actes pareils.

En outre, il a été recommandé que les maires des communes traversées par la Route nationale 12 (RN12) prennent des mesures pour déguerpir les commerces et autres activités commerciales aux abords de la voie. Reconnaître collectivement leur acte Les maires ont dit leur engagement à mettre en œuvre les mesures mais aussi à prendre des initiatives notamment communicationnelles allant dans le sens de la prévention. Des participants ont suggéré d’entamer une démarche auprès des populations du village impliqué afin de les amener à reconnaitre et à regretter collectivement leur acte.

Le maire de la commune rurale de Bouroum-Bouroum, Koko Momo, a salué la démarche du gouvernement visant à sortir de cette crise survenue dans sa circonscription. « Je suis dépassé par cet acte ignoble et je me pose toujours des questions sur les raisons qui ont poussé les auteurs », a laissé entendre l’édile de Bouroum-Bouroum. Il a confié qu’il a déjà pris des mesures pour dégager la voie, mais la mise en œuvre a posé problème à cause de l’opposition des occupants. Mais à l’issue de cette rencontre, il espère avoir un accompagnement nécessaire afin d’aller jusqu’au bout.

Par ailleurs, Koko Momo a relevé que les accidents sont fréquents au niveau du village de Banlo, ce qui avait amené la population à exiger des ralentisseurs. « Avec la Direction régionale des infrastructures, nous avons sensibilisé la population et fixé un panneau de limitation de vitesse », a informé le maire. Il a confié avoir eu des informations selon lesquelles, la population en voulait également à sa personne quand l’accident est survenu. Après les élus, c’était autour des transporteurs, des organisations de la société civile et des jeunes d’échanger, le mardi 31 août 2021, avec le gouverneur sur la question.

Joseph HARO

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