Mali : La « petite » victoire d’Assimi Goïta

La phase nationale des assises nationales de la refondation s’est ouverte le lundi 27 décembre 2021, à Bamako, au Mali. Cette dernière étape va permettre à l’ensemble des forces vives de se pencher sur les préoccupations soulevées lors des concertations locales et régionales.

Tout en saluant la mobilisation lors des rencontres à l’intérieur du pays, le président de la Transition malienne, Assimi Goïta, a fait le constat que le pays traverse une crise multidimensionnelle. Au-delà de la question sécuritaire connue de tous, le chef de l’Etat a indiqué que le pays vit un malaise profond qui étreint tous les compartiments de la société. Les assises nationales de la refondation offrent à ses yeux une occasion idéale pour appréhender le mal profond que vit le Mali depuis une décennie.

Il faut poser un diagnostic sans complaisance sur « l’état de déliquescence », (l’expression est du président Goïta), de la nation afin qu’elle puisse repartir sur de nouvelles bases. Oui, il faut bâtir un Mali nouveau débarrassé des ravages de la corruption, des clivages communautaires, des revendications territoriales et des groupes terroristes qui écument une bonne partie du pays.

C’est dans cette perspective que le président malien attend que les réformes qui seront proposées à l’issue de ces concertations nationales puissent embrasser à la fois les questions inhérentes à la gouvernance, la sécurité, la santé et l’éducation et connaitre une mise en œuvre imminente. Le rapport final des travaux devrait aussi permettre de dérouler le calendrier définitif de la Transition devant aboutir à des élections que la CEDEAO et d’autres puissances somment d’organiser au plus vite.

Déjà, la tenue de ces assises nationales est une petite victoire pour les autorités de la Transition d’autant plus qu’il a fallu batailler pour convaincre certains leaders politiques et de la société civile de leur nécessité. Il reste maintenant à s’approprier avec force conviction le contenu du rapport final tant attendu pour espérer le renouveau, appelé de tous les vœux. De la mise en œuvre efficiente des recommandations issues des assises nationales dépendra le véritable nouveau départ pour le Mali.

Ce cycle de l’instabilité qui a emporté des milliers de vies et balloté l’avenir de plusieurs Maliens doit prendre fin. Personne ne saura vivre dans la quiétude dans un Mali éternellement enlisé dans un océan de maux. Autant les assises ont eu du mal à se tenir, autant les participants devront afficher une volonté commune qui permette de dessiner les sillons d’un avenir de paix, de sécurité et de développement pour tous. L’issue de ces concertations nationales devrait également donner la latitude aux autorités maliennes de définir clairement la dernière ligne droite de la Transition. Il y va aussi de leur honneur !

Karim BADOLO

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