Manifestations contre les réformes scolaires : Le MPP appelle à la reprise des cours

Le président du MPP, Simon Compaoré a fustigé l’attitude des élèves qui protestent depuis plusieurs jours.

La direction politique nationale du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) était face à la presse, le lundi 17 mai 2021, à Ouagadougou, pour donner son analyse des 100 premiers jours du second mandat du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

Après le Chef de file de l’opposition politique burkinabè (CFOP), c’est la direction politique nationale du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) qui a donné son analyse des 100 premiers jours du second mandat du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. C’était au cours d’une conférence de presse, animée par le Président du parti, Simon Compaoré, le lundi 17 mai 2021, à Ouagadougou.

Contrairement au CFOP qui a peint un tableau en noir, le parti au pouvoir a salué les efforts entrepris par le chef de l’Etat pour conduire le pays vers le développement. Le premier point positif relevé par Simon Compaoré est la mise en place d’un ministère chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale. Pour lui, il s’agit d’un pas significatif vers la réalisation d’un des plus grands défis du moment. Il a salué les démarches déjà entreprises par le ministre d’Etat, Zéphirin Diabré, qui consacre à son avis, son engagement et celui de l’ensemble du gouvernement, de voir aboutir le processus de réconciliation nationale chère à l’ensemble des Burkinabè.

De ce qu’il a dit, le MPP a initié des réflexions dont les conclusions seront versées au dossier à titre de contribution.
Le second point positif relevé par M. Compaoré est la résolution prise par les membres du gouvernement de donner le meilleur d’eux-mêmes dans l’exercice de leurs fonctions. A ses dires, ces derniers ont signé des contrats de performance et seront évalués périodiquement par le Premier ministre sur la base de critères « clairement définis ». Grâce à cet engagement de l’exécutif, le conférencier s’est dit convaincu que le nouveau référentiel qui est en cours d’élaboration atteindra les résultats escomptés.

L’autre point positif que la direction politique nationale du MPP a mis au compte des 100 premiers jours du second mandat du président Kaboré est la réforme des examens scolaires. Bien que ces innovations suscitent une levée de boucliers chez certains élèves, le MPP a apprécié positivement cette démarche du gouvernement qui participe, selon lui, à l’amélioration du système éducatif national. Pour ce faire, il a condamné l’attitude des élèves qui tentent à son avis d’inverser les rôles. Il s’est également insurgé contre les « approches irresponsables» d’une partie de la classe politique qui ne favorisent pas une sortie de crise. Simon Compaoré a enfin appelé les associations de scolaires à une reprise des cours dans les meilleurs délais.

De la recrudescence des attaques terroristes

L’aspect non reluisant des 100 jours du second mandat de Roch Marc Christian Kaboré relevé par le président du MPP et ses camarades est la recrudescence des attaques terroristes qui sèment la mort et la désolation dans certaines localités du pays. Loin d’être pessimiste, M. Compaoré s’est réjoui des opérations de ratissage entrepris par les Forces de défense et de sécurité (FDS) dans le cadre de l’opération « Houné » qui ont abouti au démantèlement de certaines bases des groupes armés. Il a par ailleurs invité le gouvernement à poursuivre ses efforts dans le renforcement des capacités opérationnelles des FDS et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) auxquels le parti a réitéré ses encouragements pour leur œuvre patriotique au péril de leur vie.

Concernant la vie du parti, Simon Compaoré, a annoncé la tenue prochaine d’un congrès qui consacrera à ses dires, le renouvellement des membres de la direction politique nationale du parti. En attendant cette date, il a indiqué que les premiers responsables du MPP resteront sur la brèche non seulement pour accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre du programme présidentiel mais aussi pour imprimer la marche de la vie du parti.

Les journalistes sont revenus sur l’exclusion de certains membres pour manquements graves aux textes fondamentaux. Questionné sur le fait que certaines de ces sanctions, notamment celle à l’encontre du maire de l’arrondissement 10 de la commune de Ouagadougou qui n’a pas obtenu l’assentiment de la justice, Simon Compaoré a indiqué que la discipline est la seule force d’un parti politique. Pour lui, ces sanctions étaient nécessaires eu égard à la gravité des actes posés par certains camarades exclus. « Il y a des gens qui se disaient membres de notre parti et qui sont pourtant allés battre campagne pour d’autres partis politiques.

C’est le summum de la gravité des actes qu’un camarade puisse poser et de ce fait, ces gens se sont exclus d’eux-mêmes du parti », a-t-il déclaré. Quant à la décision de justice qui enjoint le gouvernement de suspendre d’abord les mesures prises à l’encontre de certains, le président du MPP a indiqué que ce n’est pas une affaire close. « Nous allons suivre cette question de très près et nous allons faire ce qu’il faut. Mais ce qui est sûr, on ne peut pas travailler pour deux partis à la fois », a-t-il prévenu.

L’autre point d’actualité évoqué par les journalistes est l’inquiétude émise par la famille de Thomas Sankara, qui redoute que la réconciliation nationale ne fasse obstacle à la justice à la suite de la visite de Zéphirin Diabré à l’ancien président Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire. Sur ce point, Simon Compaoré s’est voulu rassurant. « Chaque pays a sa façon de concevoir sa réconciliation nationale. Et chez nous, notre vision c’est celle de la vérité d’abord puis de la justice, avant la réconciliation nationale. Nous voulons rassurer ceux qui craignent que la réconciliation ne se fera pas en dehors du cadre classique et du cahier des charges qui a été confié au ministre de la réconciliation », a-t-il soutenu.

Nadège YAMEOGO

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