Méningite: Protéger les enfants

La ministre de la Santé, Pr Léonie Claudine Lougué avait fait au Conseil des ministres du 6 février 2019, une communication orale relative à la mort de 27 personnes dans la commune de Botou dans la Tapoa. Ces décès enregistrés sont dus à une épidémie de méningite au méningocoque C. Pour éviter la maladie des mesures s’imposent.

La méningite est une grave infection des fines membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. Des épidémies de méningite saisonnières sont fréquentes dans les pays de «la ceinture de la méningite» en Afrique sub-saharienne pendant la saison sèche de décembre à juin. Elles déclinent rapidement avec l’arrivée des pluies.

Le Burkina Faso se situant dans cette zone, il fait face à des épidémies. Même si, l’épidémie de Botou est sous contrôle, selon la ministre de la Santé, il convient d’insister sur les facteurs de risques et d’observer certaines précautions. Mais avant, il faut savoir que les sérogroupes, généralement responsables des épidémies, sont les A, C et W135.

La transmission bactérienne de la méningite s’opère de personne à personne par des gouttelettes de sécrétions respiratoires ou pharyngées. Un contact étroit et prolongé, c’est-à-dire, baiser, éternuement et toux rapprochée ou la promiscuité avec une personne infectée, c’est-à-dire, la vie en dortoir, la mise en commun des couverts ou des verres sont autant de facteurs qui favorisent la propagation de la maladie.

Une maladie dont la période d’incubation est en moyenne de quatre jours, mais elle peut être comprise entre 2 et 10 jours. La méningite à méningocoques est associée à un fort taux de létalité et lorsqu’elle n’est pas traitée, le taux de létalité dépasse 50%. Même si, le patient bénéficie de soins, il y a des séquelles sévères d’une fréquence supérieure à 10%.

Des symptômes de la méningite

Il faut par ailleurs préciser que Neisseria meningitidis ne s’attaque qu’aux humains et il n’y a pas de réservoir animal. De l’avis des spécialistes, les bactéries peuvent être présentes dans le pharynx et, pour des raisons non encore complètement élucidées, submergent parfois les défenses de l’organisme, permettant ainsi à l’infection de se propager dans la circulation sanguine et d’atteindre le cerveau.

Les médecins estiment qu’entre 10 et 20% des gens sont porteurs de Neisseria meningitidis en temps normal et ce taux peut être plus élevé en cas d’épidémie. Certains symptômes permettent de soupçonner des cas de méningite. Parmi ces symptômes, il y a une raideur de la nuque, une fièvre élevée, la photophobie, l’état confusionnel, les céphalées et les vomissements.

Même si la maladie est diagnostiquée très tôt et qu’un traitement approprié est institué, entre 5 et 10% des malades décèdent, en général dans les 24 à 48 heures qui suivent l’apparition des symptômes, préviennent les spécialistes. La méningite bactérienne peut entraîner des lésions cérébrales, une perte auditive ou des troubles de l’apprentissage.

Des conseils

Les médecins préconisent, en plus de la vaccination, certaines solutions dites médicales pour minimiser les risques de contagion. L’on peut conseiller aux parents d’utiliser des gouttes physiologiques nasales vendues dans les pharmacies. Le beurre de karité est également conseillé pour humidifier les narines notamment des enfants pour éviter les plaies au niveau nasal.

Un autre moyen de prévention est de traiter précocement tout ce qui concerne les infections des voies respiratoires comme les rhumes et les infections respiratoires. Cela empêche le germe de la méningite de trouver un terrain favorable pour infecter les méninges et même passer dans le sang.

On préconise également, au niveau des districts sanitaires, d’isoler systématiquement tout cas suspect dans une salle réservée aux malades de méningite pour éviter la contamination par promiscuité. La consultation précoce est donc un des éléments pour prévenir la propagation des épidémies.

Gaspard BAYALA
gaspardbayala87@gmail.com

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