Nour Al-Ayatt Ouédraogo, président de l’Interprofession lait : « Les acteurs bénéficient des retombées de la filière »

Selon le président de l’Interprofession lait, Nour Al-Ayatt Ouédraogo, l’introduction des produits laitiers dans des cantines scolaires va contribuer à la réussite de l’initiative présidentielle.

Chaque 1er juin, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale du lait. Cette année, le Burkina Faso commémore cette journée en différé le 17 juin 2021, conjointement avec le lancement officiel de l’initiative du président du Faso « Assurer à chaque enfant en âge scolaire, au moins un repas équilibrer par jour ». A cette occasion, le président de l’interprofession lait du Burkina Faso, Nour Al-Ayatt Ouédraogo, a accordé une interview à Sidwaya.

Sidwaya (S) : Comment se porte la filière lait local au Burkina Faso ?

Nour Al-Ayatt Ouédraogo (N.A.O.) : Le lait local se définit comme étant le lait d’origine animale produit sur le territoire national. Quant à la filière, elle se porte bien et fait partie des filières prioritaires au Burkina Faso. Elle est animée par des acteurs très engagés à relever le défi de son développement par une forte contribution à l’amélioration de la productivité, à l’accès au marché et à la lutte contre la malnutrition ainsi que la pauvreté.
Selon les statistiques, elle contribue fortement à l’économie nationale, les acteurs bénéficient aussi des retombées de la filière.

S : Les potentialités de cette filière sont-elles suffisamment explorées et exploitées au Burkina Faso ?

N. A. O. : La zone de libre échange est faiblement exploitée, pour preuve la quantité de lait produit est faiblement transformée du fait de l’insuffisance liée à sa collecte.

S : Quelles sont les principales contraintes au développement de la filière lait local au pays des Hommes intègres ?

N. A. O. : Les contraintes sont nombreuses, parmi lesquelles l’absence d’une production continue en toute saison et un faible marché en saison hivernale. A cela s’ajoute une faible organisation des acteurs ; c’est ce à quoi s’attelle à relever l’interprofession lait.

S : La communauté internationale célèbre chaque 1er juin la Journée mondiale du lait. Quel sens faut-il donner à cette commémoration ?

N. A. O. : La zone de libre-échange est d’une grande importance pour nous en tant qu’acteurs de la filière, car elle marque un arrêt pour réfléchir aux enjeux liés au développement du lait local dans notre pays. A l’occasion de cette journée, les acteurs se concerteront avec les décideurs publics, le monde de la recherche ainsi que les fournisseurs et prestataires de services divers.

S : Quel est le thème de la célébration de cette journée en 2021 ?

N. A. O. : Cette année, cette journée est particulière, parce que nous avons l’honneur de la célébrer avec le lancement de l’Initiative de Son Excellence le Président du Faso intitulée : « Assurer à chaque enfant en âge scolaire, au moins un repas équilibré par jour ». En phase donc avec cette initiative fortement louable, nous avons choisi le thème suivant ; « Lait et produits laitiers locaux dans le menu des cantines scolaires, qu’elles stratégies pour accompagner l’initiative du président du Faso ? ».

S : Comme vous le soulignez, cette année, le Burkina Faso commémore en différé, la Journée mondiale du lait, conjointement avec le lancement officiel de l’initiative présidentielle. Pourquoi un tel attelage ?

N. A. O. : La zone de libre-échange est engagé à améliorer les conditions d’éducation des enfants burkinabè en renforçant le menu alimentaire dans les cantines scolaires. La filière lait pourrait fortement contribuer à la réussite de cet engagement par l’introduction des produits laitiers dans le menu des cantines scolaires et cela est une bonne chose, car le lait est un aliment complet.

S : Visiblement, les producteurs et transformateurs du lait local fondent beaucoup d’espoir sur cette initiative présidentielle. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de ce projet ?

N. A. O. : La zone de libre-échange est l’accès au marché institutionnel, notamment la fourniture des produits laitiers dans les écoles et bien d’autres entités publiques.

S : Outre cette initiative présidentielle, quelles actions fortes faut-il engager pour un véritable développement de la filière lait local au Burkina Faso ?

N. A. O. : La zone de libre-échange est le développement de la filière lait local et passe impérativement par le professionnalisme des acteurs. Cela passe aussi par un accompagnement technique et financier, dont les acteurs ont besoin.

S : Cette année, cette commémoration coïncide avec l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continental africaine (ZLECAf). Ce marché africain constitue-t-il une opportunité ou une menace pour la filière lait local au « pays des Hommes intègres » ?

N. A. O. : La zone de libre-échange est une opportunité à saisir pour l’ensemble des acteurs de l’économie nationale. Cependant, la filière lait étant sur la voie de son développement pourrait bénéficier de ce marché, si toutefois le professionnalisme est mis en avant par les acteurs que nous sommes.

Interview réalisée par
Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com

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