Nuits atypiques de Koudougou : l’autonomisation du festival préoccupe les acteurs

La clôture du colloque organisé en marge de la 25e édition des Nuits atypiques de Koudougou sur le thème « NAK, 25 ans d’existence : état des lieux, perspectives » est intervenue le vendredi 27 novembre 2020. Les participants ont recommandé la création d’un comité autonome pour la gestion du festival.

Les travaux du colloque tenu à l’occasion de la 25e édition des Nuits atypiques de Koudougou (NAK) ont accouché de plusieurs recommandations formulées à l’endroit du comité d’organisation pour un meilleur rayonnement du festival à l’international. Il s’agit, entre autres, de l’institutionnalisation des NAK, à travers la création d’un statut juridique doté d’une autonomie de gestion, la séparation des NAK, des activités de l’association Bénebnoma et la création d’un modèle économique avec service commercial visant à assurer aux NAK une certaine autonomie dans la prise en charge des dépenses liées à l’organisation du festival. Cela implique, selon le rapport, de développer des produits et services culturels rentables, de développer des services commerciaux annexes, de valoriser les investissements, d’investir dans des secteurs-porteurs (salle de cinéma, production musicale, espace multimédia…), et de renforcer le réseau infrastructurel (salles de conférence, espace loisirs enfants, bibliothèque…) ; Les participants ont également recommandé que l’association poursuive l’œuvre de service public. Le fondateur des NAK doit, toutefois, jouer un rôle consultatif au sein de l’équipe chargée du pilotage du festival.

Des défis à relever

Cela afin d’améliorer la gouvernance des NAK qui doit s’articuler autour de la mise en place d’une équipe forte et professionnelle. Le rapport préconise, en outre, le développement d’un partenariat avec l’université Norbert-Zongo en vue de l’organisation d’activités scientifiques régulières sur les NAK (mémoires, articles scientifiques).
Selon le directeur du colloque, Vincent Koala, la rencontre a mobilisé des intelligences issues de l’équipe du festival, des représentants des artistes, des artisans, des associations culturelles, des promoteurs de festivals, des entreprises de commerce, des restaurants, des universités, de la commune de Koudougou, du ministère de la Culture des Arts et du Tourisme, des sponsors et mécènes, des partenaires techniques et financiers, de la chefferie coutumière et de personnes-ressources.

Toutes ces réformes visent à conférer, dit-il, aux NAK sa nouvelle orientation, qui est de devenir dans les 25 prochaines années « une manifestation citoyenne qui assure la promotion de l’offre culturelle nationale et confère un rayonnement international au Burkina Faso, tout en renforçant la contribution de la culture au développement local et à la cohésion sociale ». Le bilan des NAK a révélé des acquis, des insuffisances et des défis auxquels les NAK doivent faire face. En termes d’acquis, il y a l’adhésion des populations de la commune de Koudougou et des environs aux idéaux des NAK, la tenue régulière du festival et sa contribution dans le développement de la culture et du tourisme de la Cité du cavalier rouge.

Les insuffisances concernent la communication, la faible implication des services administratifs déconcentrés et décentralisés ainsi que du système éducatif et universitaire dans l’organisation. Le document fait ressortir également l’atténuation du caractère atypique de la manifestation et la non- disponibilité de mémoire archivistique et de documentation dédiés aux NAK. Le promoteur, Koudbi Koala a dit prendre bonne note des réformes proposées et s’est engagé à les mettre en œuvre. « Nous allons les étudier et voir ce qui peut être fait dans l’immédiat pour améliorer le festival dès la prochaine édition et exécuter le reste progressivement », a-t-il promis.

Beyon Romain NEBIE
beynebie@gmail.com

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