Paludisme au Burkina Faso : Le Sud-Ouest en tête avec 39% des cas

Pour la membre de l’équipe technique, Laure Bayala, les résultats de l’EIPBF sont représentatifs pour l’ensemble du pays.

L’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a présenté, le vendredi 5 juillet 2019 à Ouagadougou, les résultats définitifs de l’enquête sur les indicateurs du paludisme au Burkina Faso, réalisée du 27 novembre 2017 au 15 mars 2018.

Réalisée du 27 novembre 2017 au 15 mars 2018 sur 6370 ménages, par une équipe de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), l’Enquête sur les indicateurs du paludisme au Burkina Faso (EIPBF) révèle que le taux de prévalence de cette maladie chez les enfants de 6 à 59 mois est de 17% au niveau national.

Il est de 5% en milieu urbain et 19% en milieu rural. Ces résultats ont été présentés, le vendredi 5 juillet 2019, aux représentants du programme national de lutte contre le paludisme et d’instituts et centres de recherche sur la pathologie. Au niveau régional, c’est au Sud-Ouest que la maladie sévit le plus, 39% contre 7% au Centre.

S’agissant de la prévention, l’étude fait cas de 87% de femmes qui savent que dormir sous une moustiquaire est un moyen efficace. Elles le savent grâce aux centres de santé (40%) et par la radio (31%). Ce sont 75% des ménages enquêtés qui possèdent une Moustiquaire imprégnée d’insecticide (MII). Le plus fort taux de possession est enregistré dans la région des Cascades, 87%, et le plus faible dans le Sud-Ouest, 58%.

Cette carte montre que la région du Sud-Ouest enregistre le plus fort taux de prévalence du paludisme, 39%, chez les enfants de moins de cinq ans.

De la présentation faite par Laure Bayala, membre de l’équipe de l’INSD, il ressort aussi que 84% des ménages obtiennent le dispositif anti-moustiques des campagnes de distribution massive, alors qu’une frange de 7% constituée de femmes la reçoit lors des visites prénatales et 3% des éléments de l’échantillon l’achète au marché. Dans les familles ayant des MII, il y a au niveau national 54% des enfants de moins de cinq ans qui les utilisent. Ils sont 76% dans les Cascades et seulement 29% dans le Sud-Ouest.

Enquêter avec les technologies mobiles L’EIPBF visait à fournir des estimations actualisées des indicateurs démographiques et de santé de base liés au paludisme. Cela devrait aider les responsables politiques et les gestionnaires de programmes à évaluer et mettre en œuvre les stratégies pour améliorer l’état de santé de la population, aux dires des auteurs de l’étude. Les quatre mois d’enquête ont, d’après la présentatrice des résultats, connu des difficultés relatives surtout au retard dans la mobilisation des ressources financières, à la lourdeur dans la gestion de ces fonds.

Laure Bayala a, par ailleurs, regretté la non-validation du protocole de test par le comité d’éthique du ministère de la Santé ainsi que la collecte des données hors de la saison de haute transmission du paludisme pour des raisons procédurales et de nombreux changements de management de l’INSD. L’insécurité dans la région du Sahel a également été une entrave. A l’avenir, l’INSD souhaiterait qu’une régie financière soit mise en place pour gérer les fonds alloués aux enquêtes.

L’institut envisage collecter les données au moyen de technologies mobiles au cours des enquêtes. Troisième du genre (après celles de 2010 et 2014), l’EIPBF 2017-2018 a été réalisée avec l’aide d’organismes américains (Democratic and Health Survey, USAID), du Programme national de lutte contre le paludisme, du centre national de recherche et de formation sur le paludisme et du programme d’appui au développement sanitaire.

Jean Philibert SOME

Boureima GANSONRE (Stagiaire)

Laisser un commentaire