Politique pénale : Le ministère en charge de la justice se dote d’un plan d’actions

Le DG de la justice pénale et des sceaux, Hamadou Kantarba : «Le document de politique pénale sera destiné à résoudre les problèmes qui minent l’efficacité de la justice».

Le Programme d’appui à la politique nationale de justice (PAPNJ) et le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique ont organisé un atelier de validation d’un document de politique pénale, le mardi 19 février 2019 à Ouagadougou.

Le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique veut mieux orienter sa politique pénale. Pour ce faire, il a élaboré en 2018, un plan d’actions. La validation du document matérialisant ledit plan de politique pénale est intervenue, le mardi 19 février 2019 à Ouagadougou, lors d’un atelier co-animé par le Programme d’appui à la politique nationale de la justice (PAPNJ) et le ministère en charge de la justice.

Au cours de la rencontre, il s’est agi pour les magistrats, greffiers en chef, officiers de la police judiciaire et Gardes de sécurité pénitentiaire (GSP), de passer au crible le document de politique qui retrace les grandes orientations et vision du ministère en matière pénale. A entendre le Directeur général (DG) de la justice pénale et des sceaux, Hamadou Kantarba, cette politique permettra le renforcement de la lutte contre les atteintes aux droits des personnes par une attention particulière portée à la problématique de la lutte contre le terrorisme et la criminalité imposée.

En outre, elle conduira à l’amélioration des traitements de plaintes des auteurs de violences notamment à l’encontre des Forces de défense et de sécurité (FDS). Selon M. Kantarba, les acteurs de la chaine de pouvoirs pourront désormais prévenir la délinquance des mineurs et les infractions à l’égard des femmes et des filles en favorisant le recours aux alternatives de poursuites pour les mineurs en conflit avec la loi dans le but de favoriser leur prise de conscience.

Ledit document, a-t-il poursuivi, permettra aussi de juger, dans des délais raisonnables, les infractions plus graves commises par des récidivistes. A écouter l’inspecteur divisionnaire de la GSP, Pascal Yabré, cette politique pénale a pour vocation de réduire les longues détentions préventives et de désengorger, un tant soit peu, les prisons. Pour l’expert en développement et la réforme de la justice en Afrique, Pierre Vincke, la définition d’une politique pénale dans ce contexte d’insécurité au Burkina Faso aidera à rendre plus performante la justice aux yeux des populations.

Socle d’une justice efficace

Durant la réunion, il est ressorti que l’efficacité et la crédibilité de la justice dépendent d’une politique pénale bien définie dont les orientations permettent aux parties chargées de sa mise en œuvre de bien conduire une politique d’action publique en phase avec les principales préoccupations du moment. «Le sentiment de justice ne pourra être davantage ressenti que si le pays se dote d’une politique pénale claire qui donne des orientations sur les objectifs que poursuit l’Etat face au phénomène grandissant de la criminalité», a souligné le DG de la justice pénale et des sceaux.

Pour l’expert en développement et réforme de la justice
en Afrique, Pierre Vincke, l’organisation du service public
est la base de son fonctionnement.

Selon lui, la justice qui est au cœur de la résolution des problèmes de toute nature connaît des dysfonctionnements qui nécessitent que l’on s’y penche afin d’y remédier d’urgence au risque de susciter des sentiments de justice privée, prenant par moment des allures de vengeance pénale. Ainsi, à l’égard de l’évolution préoccupante de la criminalité dans le pays des Hommes intègres, il est plus que nécessaire de définir une politique pénale prenant en compte les spécificités institutionnelles, économiques et financières, a expliqué le DG Kantarba.

Dans l’optique d’établir des responsabilités dans la mise en œuvre de ce plan d’actions et des ressources, il a vivement recommandé aux participants à l’atelier, d’apporter leurs amendements au document soumis à validation afin de le parfaire et de le mettre en phase avec les aspirations des Burkinabè.

Hadofini Clotilde BICABA
(Stagiaire)

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