Poste de péage moderne de Tenkodogo : « On est passé au double des recettes journalières », le régisseur Abdoul Kader Zong-Naba

Le nouveau péage moderne de Tenkodogo fait la fierté du pays.

Dans le cadre de la réfection du tronçon Koupela-Tenkodogo-Bittou frontière du Togo, le poste de péage de Tenkodogo a été reconstruit et modernisé. Depuis le 24 janvier 2019, il est fonctionnel. Pour mieux faire connaître cette infrastructure, la première du genre au Burkina Faso, une équipe de Sidwaya est allée à sa découverte, le mercredi 20 mars 2019.

Cela fait déjà deux mois que le poste de péage moderne de Tenkodogo est fonctionnel. Situé sur l’axe Koupéla-Tenkodogo-Bittou, une voie très empruntée, chaque jour, ce nouveau poste grouille de monde. Difficile d’avoir un entretien avec le préposé de péage, Lassané Yaméogo. Ce sont des milliers de passagers qui, pour présenter le ticket de péage, afin de pouvoir continuer le trajet qui, pour s’en procurer.

« Et c’est ainsi chaque jour, nous travaillons 24/24 de 8h du matin à 16 h et de 16 h à 8h car on se relève», affirme le préposé. C’est dire donc que ce poste contribue énormément aux recettes du pays. Selon le régisseur, Abdoul Kader Zong-Naba, par jour, ce sont plus de 300 000 francs CFA qui sont collectés au bénéfice des caisses de l’Etat. «Comparativement à l’ancien poste, on pouvait passer toute la journée sans avoir 150 000 FCFA. On est passé du simple au double des recettes », souligne-t-il.

La particularité de ce péage est qu’il est moderne en ce sens qu’il comporte des barrières fonctionnelles. « Cela nous permet de contrôler les passagers et les obliger à s’arrêter pour se conformer à la règlementation », renchérit-il. Ainsi donc, une fois au poste, le passager présente son ticket à l’agent, s’il en a, au cas contraire, il en achète auprès de l’agent à la guérite. Les quotités varient selon le gabarit du véhicule. Ainsi, les gros camions de 10 roues paient 2500 F CFA le tronçon et les 6 roues 1500 F CFA.

Les véhicules de 30 places payent 300 F CFA, plus de 30 places, 500 F CFA et moins de 30 places, 200 F CFA. Le préposé vérifie si le ticket est conforme à la date. Ensuite, il ouvre la barrière grâce à un bouton automatique pour le laisser passer. «Alors, plus besoin de sortir ou d’avoir une autre personne pour ouvrir la barrière comme à l’ancien temps », précise M. Zong-Naba. Le passager Pierre Nana apprécie cette nouvelle infrastructure.

« Elle oblige les citoyens à s’acquitter de leurs droits pour le voyage. C’est une manière pour tout un chacun de contribuer au développement du pays», confie-t-il. Ainsi, aux dires du directeur du projet, Achoop Abbdjelil, avec ce péage moderne, les agents travaillent dans un cadre bien aménagé et à l’abri du soleil. En effet, le poste comporte quatre guichets. Deux pour les véhicules poids lourds, deux pour les poids légers et pour chaque direction, il y a deux guichets.

Premier du genre au Burkina Faso

C’est avec ces deux boutons que le préposé de péage, Lassané Yaméogo, fait descendre ou lever la barrière pour le passage.

La chaussée pour le poids légers fait 3 m, 3,5 m pour les poids lourds, et en plus deux voies an-nexes de 2 m chacune pour les cyclistes ou motocyclistes. «L’intérieur a été construit en terres pleines centrales en vue d’assurer sa durabilité. En plus, il y a un grand hangar de 100 m2 avec une très grande hauteur qui couvre tout le poste », explique le directeur du projet. A cela s’ajoute des bâtiments administratifs et techniques pour la surveillance du péage.

Un local pour la police, un pour la batterie, car l’infrastructure est équipée de plaques solaires pour son éclairage, un château d’eau de 500 m et des toilettes. Bien qu’il soit bien équipé, des difficultés subsistent pour son bon fonctionnement. Il s’agit, entre autres, du manque de personnel. « Nous sommes quatre préposés de péages et quatre surveillants pour un poste qui fonctionne 24/24. Le travail est très fatigant pour nous », affirme M. Yaméogo.

De l’avis du régisseur, ce problème a été signalé aux supérieurs. Pour l’heure, il faut faire avec ces moyens. «Sinon, on aurait besoin de huit préposés pour que le poste puisse bien fonctionner 24/24 », déclare le chef du péage. En plus, il arrive parfois de faire face à des passagers qui refusent de payer la taxe. « On essaie de les sensibiliser, car pour eux c’est toujours l’ancienne réglementation qui est en vigueur.

Le péage par kilométrage, en raison de 100 km. Pourtant, le nouveau système est le tronçonnage et c’est en fonction des gabarits des véhicules que la taxe est fixée », soutient le préposé de péage. Sans oublier qu’il arrive très souvent de voir des personnes qui empruntent les voies, autre que la leur, notamment les cyclistes et les véhicules personnels. «Depuis l’ouverture, on a enregistré au moins quatre accidents.

Ce sont des motocyclettes qui ont percuté les barrières tout simplement parce qu’ils ne savent pas où circuler. J’invite donc les usagers à emprunter les voies qui leur sont réservées. Une fois à l’entrée du poste, le passager doit savoir automatiquement où passer et aussi accepter payer la taxe de paysage », indique le premier responsable du poste de péage.

Fleur BIRBA

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