Présidentielle 2020 : Les 13 candidats ont voté !

Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré: "Je demande aux Burkinabè d’aller voter".

Les 13 candidats à la présidentielle ont voté, hier dimanche 22 novembre 2020, qui à Ouagadougou, qui dans son fief à l’intérieur du pays ou à l’étranger.

Les 13 prétendants à la magistrature ont voté à divers endroits sur le territoire national et à l’extérieur, la plupart en présence de la presse. Le candidat du Mouvement patriotique pour le salut (MPS), l’ancien Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, en exil au Canada, a voté dans son pays d’accueil, selon ses proches. « Il a voté normalement au Canada « , a lancé l’un d’entre eux, ajoutant qu’il n’a pas voulu faire du tapage autour de son acte. Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, candidat à sa propre succession, a voté au

Le candidat de l’ADF-RDA, Me Gilbert Noël Ouédraogo : « Il y aura des surprises ».

bureau de vote n°1 à l’école primaire publique quartier Patte-d’oie de Ouagadougou.

Après avoir accompli son devoir civique, il a invité tous ses compatriotes à se rendre dans les urnes. « Je suis venu poser un acte patriotique et citoyen qui est celui de voter. J’appelle tous les Burkinabè, de quelque tendance qu’ils soient, à ne pas faire preuve de paresse parce qu’il s’agit de la démocratie au Burkina Faso, du développement et de la paix du pays. Il est important que chaque Burkinabè aille voter et choisisse celui qui dirigera le pays demain », a-t-il déclaré face aux journalistes. Sur les suspicions de fraude soulevées

Ablassé Ouédraogo de Le Faso Autrement s’est dit confiant pour la victoire.

par l’opposition, le président Roch Marc Christian Kaboré a répliqué que l’heure est  » aux votes et non à la politique « .

« Les polémiques, c’est pour un autre jour. On a fait la campagne, chacun a parlé et aujourd’hui c’est le vote », a-t-il précisé. Dans l’établissement où le chef de l’Etat a voté, plus d’une dizaine de bureaux de vote ont été installés. Le « champion » du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR), l’ex-ministre de la Culture, Tahirou Barry, a également voté à Ouagadougou, précisément au bureau de vote n°2 de l’école Nonglom dans l’arrondissement n°4, à 9h 30 minutes.

Le candidat du CDP, l’ex-parti au pouvoir, Eddie Komboïgo : « J’ai foi que nous allons gagner ces élections ».

« Je suis heureux d’avoir accompli mon devoir civique. J’invite l’ensemble des citoyens burkinabè à faire autant en mesurant tous les enjeux. Je prie Dieu pour qu’Il sécurise le processus électoral et fasse en sorte qu’à l’issue du scrutin, tous les acteurs s’accordent sur la fiabilité de ce processus », a-t-il déclaré. Le candidat du MCR a ajouté : « Nous n’avons pas encore fait le point, mais, s’il y a des informations d’alerte, nous allons nous concerter avec certains candidats de l’opposition pour porter à l’attention de l’opinion nos observations ».

L’appel de la « Yennenga de l’éducation »

Le chef de file de l’opposition et candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Zéphirin Diabré, a rempli son devoir à l’école franco-arabe de Zogona, dans l’arrondissement n°5 de Ouagadougou, aux alentours de 10 heures. « Je viens d’accomplir mon devoir civique. C’est un grand jour pour notre démocratie. J’invite l’ensemble des Burkinabè à sortir massivement pour exprimer leur volonté et leur choix », a-t-il déclaré. Toutefois, les candidats signataires de l’Accord politique de l’opposition (APO), a-t-il poursuivi, sont inquiets au regard d’un certain nombre de faits d’achat de cartes d’électeur, de conscience et de modification de la carte électorale.

Le candidat du Soleil d’avenir, Pr Abdoulaye Soma, a invité ceux qui ont l’intention de frauder à se raviser.

« Gorom-Gorom (Oudalan) et Liptougou (Gnagna) sont des cas illustratifs. Le ministre de la Défense et ses services auraient procédé à la suppression de plusieurs endroits favorables à l’opposition, et autorisé le vote dans les endroits où il ne devait pas en principe avoir de scrutin », a affirmé le président Diabré. Pour lui, il est inadmissible d’assister, à 24 heures du vote, à des « appréhensions frauduleuses savamment orchestrées » pour empêcher l’opposition d’engranger des résultats positifs. Le candidat de l’UPC a exhorté les Burkinabè à aller assister, dans la soirée, au dépouillement dans les différents bureaux de vote. « L’accès à la salle est libre et autorisé par la loi « , a-t-il souligné.

Le candidat du MCR, Tahirou Barry : « Je prie Dieu pour qu’il sécurise le processus électoral ».

La seule femme candidate à la présidentielle du Mouvement pour le Renaissance du Burkina (MRB), Yéli Monique Kam, a voté, peu après 13 heures, au bureau de vote n°2, dans l’enceinte du complexe scolaire « Les Grâces » au quartier Gounghin de Ouagadougou. La « Yennenga de l’éducation » a confié que ces consultations électorales interviennent dans un contexte difficile, en raison de la crise sécuritaire et sanitaire. « Nous avons voulu prendre part à ces élections pour remettre notre pays en marche. C’est une occasion pour le peuple de s’exprimer.

J’appelle le peuple à sortir massivement pour s’exprimer », a relevé Mme Kam, espérant des élections apaisées et des résultats acceptés de tous. Le candidat indépendant, Dr Claude Aimé Tassembedo, a accompli son vote au bureau n°2 à la crèche maternelle Kangourou à Ouagadougou aux environs de 10h 15 minutes. « J’ai retrouvé mon nom, et

Me Ambroise Farama, candidat de l’OPA-BF, a appelé les électeurs à voter massivement.

tout s’est déroulé convenablement », s’est-il réjoui, tout en se félicitant du dispositif mis en place pour permettre aux populations de voter. Pour lui, le Burkina est « à la croisée des chemins », au point que l’homme ou la femme qui sera appelé à présider à la destinée du pays, « doit être à la hauteur des enjeux ».

M. Tassembedo a par ailleurs appelé les populations à sortir massivement voter, car « le scrutin est une occasion de s’exprimer », tout en les invitant à éviter « les pratiques mafieuses ». Défendant les couleurs du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à la présidentielle, Eddie Komboïgo a voté aux environs de 11h à l’école Bogodogo Est dans l’arrondissement n°5 de Ouagadougou, en compagnie de son épouse et quelques militants. « Je viens d’accomplir un devoir patriotique, voter nos dirigeants de 2021- 2025. C’est ce que nous avons souhaité, qu’il n’y ait pas d’exclusion.

L’ancien Premier ministre, Kadré Désiré Ouédraogo, a voté à Kaya.

J’ai foi que nous allons gagner ces élections. J’invite le peuple burkinabè à massivement voter pour la paix, la stabilité, la réconciliation nationale et la relance économique du Burkina Faso », a-t-il fait savoir. S’exprimant sur les velléités de fraude, Eddie Komboïgo a fait comprendre que le CDP est « un parti légaliste qui ne promeut pas la violence. Nous sommes prêts à accepter les résultats à condition que ce soit la vérité des urnes », a-t-il lancé.

La tradition des fiefs respectée

Des candidats à la présidentielle ont préféré voter dans leurs fiefs. Sont de ceux-là, le candidat de Le Faso Autrement, Ablassé Ouédraogo qui a accompli son devoir citoyen à l’école primaire publique de Dabaré, son village natal, dans la commune rurale de Pabré. Il se dit confiant pour la victoire. «  Il faudrait que tous les Burkinabè comprennent que c’est une chance qu’ils ont ce jour pour apporter le changement dans les cinq années à venir », a fait remarquer M. Ouédraogo. Il s’est dit convaincu qu’il y aura ce changement, eu égard aux cinq années de « calvaire » que la population a vécu. « En 2015, les Burkinabè avaient opéré un choix qui ne leur a pas donné satisfaction.

Le chef de file de l’opposition et candidat de l’UPC, Zéphirin Diabré, a exhorté les citoyens à aller assister au dépouillement.

Aujourd’hui, ils ont l’opportunité de rectifier le tir en votant autrement », a martelé le président de Le Faso Autrement. Le candidat du mouvement Soleil d’avenir, Pr Abdoulaye Soma, a accompli son devoir civique à 7 heures 15 minutes au bureau de vote n°5 de l’école primaire publique de Toungouéna au secteur n°5 de Banfora, chef-lieu de la région des Cascades. « J’ai voté à l’école primaire publique mixte de Toungouéna où j’ai fait mes études primaires. J’ai voté dans la classe de CPI ; et j’ai commencé par là. C’est tout un symbole pour moi. Je vote au milieu des miens ; c’est également un symbole », a d’emblée confié le plus jeune des candidats.

Le journaliste Dô Pascal Sessouma a magnifié la symbolique
de voter à N’Dorola.

Il s’est par ailleurs prononcé sur les suspicions de fraude. « Nous avons des informations claires que certains candidats et certaines coalitions de partis politiques ont entrepris des démarches à cet égard. Je lance un appel démocratique pour qu’ils se ravissent, parce que le jeu démocratique doit être transparent « , a affirmé Pr Soma. Le candidat de l’Organisation des peuples africains-section du Burkina Faso (OPA-BF), Segui Ambroise Farama, a accompli son devoir civique au bureau n°1 du secteur n°3 de Loropéni dans la province du Poni, région du Sud-Ouest.

Se disant confiant quant à sa victoire, il a estimé s’être plié à l’exercice en retard, notamment après 6 heures et demie.
« Le processus n’a pas démarré à l’heure. J’étais dans mon bureau de vote à 6 heures moins 2 minutes et je n’ai pu accomplir mon vote qu’après 6 heures 30 », a rapporté Me

Le candidat du MPS, Yacouba Isaac Zida, a voté au Canada selon ses proches.

Farama. Au sujet des suspicions de fraude, le candidat de l’OPA-BF dit avoir été informé vendredi et samedi dernier, que le parti au pouvoir a organisé des « opérations d’achat de cartes d’électeur dans de  nombreuses  localités ».

« Nous n’accepterons pas que notre victoire soit volée », a-t-il prévenu, appelant les électeurs à sortir massivement pour aller voter. Le candidat à la présidentielle du mouvement Agir ensemble pour le Burkina, l’ancien Premier ministre, Kadré Désiré Ouédraogo (KDO), a voté chez les siens au bureau de vote n°5 à la garderie populaire,

La « Yennenga de l’éducation », Yéli Monique Kam, dit espérer des résultats acceptés de tous.

située au secteur 4 de Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord. « Aujourd’hui est un grand jour pour la démocratie au Burkina Faso, car les élections sont la façon pour le peuple de s’exprimer quant au choix de ses dirigeants », a indiqué M. Ouédraogo à sa sortie du bureau de vote.

Il a souhaité, que le scrutin soit paisible et transparent, saluant au passage la bonne tenue de la campagne électorale. « Avec les candidats, nous avons eu une campagne très fair-play. Je souhaite que cela continue jusqu’au bout en respectant le pacte de bonne conduite », a-t-il commenté, appelant de tous ses vœux à des élections de paix, de tolérance et de respect mutuel.

« Si nous constatons des fraudes…. »

Le président du parti de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/ Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), Gilbert Noël Ouédraogo, a voté à 7 heures, dans le bureau de vote n°2 de l’Aviation sud de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord. « Aujourd’hui, c’est en toute humilité, que je suis venu accomplir mon devoir citoyen. J‘ai une pensée profonde pour tous les Burkinabè décédés du fait du terrorisme, des personnes déplacées et de celles qui ne peuvent pas voter du fait de l’insécurité », a-t-il affirmé.

Le candidat indépendant, Claude Aimé Tassembedo, a invité les populations à éviter les pratiques mafieuses.

Me Ouédraogo a invité ses compatriotes à faire le bon choix afin que le pays soit fort, réconcilié et prospère. « Il y aura des surprises lorsqu’on va commencer à faire le décompte des voix », a-t-il précisé. Pour le candidat de l’ADF-RDA, «  Si nous constatons des fraudes, nous prendrons des dispositions pour que la vérité des urnes soit respectée ». Le journaliste, Dô Pascal Sessouma, candidat de Vision Burkina, a rempli son devoir civique dans son village à N’Dorola, dans la province du Kénédougou.

« C’est un acte hautement citoyen que je viens d’exercer », s’est-il félicité avant d’ajouter : « C’est la première fois que je vote à N’Dorola. D’habitude, j’ai toujours voté à Ouagadougou dans mon lieu de résidence. Cette fois-ci, j’ai tenu à venir voter chez moi pour montrer mon attachement aux miens. C’est d’une grande symbolique pour moi, peu importe les résultats », a mentionné M. Sessouma. C’est dans cette école, a-t-il rappelé, qu’il a fait ses premiers pas de scolarisation en 1963.

 

Synthèse de la rédaction

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