Présidentielle de 2020 : Dô Pascal Sessouma promet de démilitariser le Burkina

Le président de Vision Burkina, Dô Pascal Sessouma, compte travailler avec les Burkinabè les moins « pourris ».

Vision Burkina – Parti pacifiste a organisé, le samedi 13 juin 2020 à Ouagadougou, sa rentrée politique au cours de laquelle, son président, l’ancien journaliste, Dô Pascal Sessouma, a officialisé sa candidature à la présidentielle de novembre prochain.

Créé en janvier dernier et reconnu en avril, Vision Burkina – Parti pacifiste affiche de grandes ambitions pour le pays des Hommes intègres. Avec pour devise « Pain-paix-patrie » et pour slogan, « Un Burkina pour tous », ce parti de l’ancien journaliste de la télévision nationale, Dô Pascal Sessouma, projette de démilitariser le Burkina Faso, « une fois la guerre actuelle contre les bandits et groupes armés terminée ». « Nous sommes convaincus que dans très peu de temps, le Burkina Faso pourra vaincre le terrorisme et retrouver sa quiétude.

Si nous retrouvons la paix, il n’y aura plus de ministère de la Défense et d’achat de chars, parce que nous considérons que les chars ne sont pas des outils de développement … », a clamé le président du parti, lors de la rentrée politique, le samedi 13 juin 2020 à Ouagadougou. Devant Zéphirin Diabré (UPC / CFOP), Jean Hubert Bazié (Convergence de
l’espoir) et Pascal Zaïda (société civile) notamment, M. Sessouma a annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle et son investiture en début juillet prochain, au cours d’un congrès de Vision Burkina à Bobo-Dioulasso. Dans son projet de société, il prend sept engagements avec les Burkinabè.

Il s’agit du rétablissement de la paix et de la sécurité sur l’ensemble du territoire et la démilitarisation du Burkina Faso, la réorganisation de l’exercice du pouvoir d’Etat, la réforme totale de l’appareil judiciaire, la refondation de l’administration publique, le refus absolu de la corruption, la déconcentration de la gouvernance d’Etat et, la reconnaissance et l’encadrement de la chefferie coutumière. Sur le rétablissement de la paix et de la sécurité sur l’ensemble du territoire, Vision Burkina estime qu’on peut gagner une guerre sans gagner la paix, qu’il n’est pas interdit de négocier avec l’ennemi et que le Burkina Faso a plus besoin de sécurité intérieure que de défense nationale.

« Vivre pour la patrie sera la règle et mourir pour la patrie, l’exception », a-t-il signifié, précisant que dans le monde, 25 pays comme la Suisse, le Costa-Rica et l’île Maurice n’ont pas d’armée et n’ont jamais été attaqués. Prenant l’exemple du Costa-Rica, il a expliqué que ce pays « aux ressources limitées » est aujourd’hui plus riche qu’un pays producteur de pétrole comme le Mexique, tirant la conclusion que la paix est rentable. « Le budget du ministère de la Défense ira aux secteurs vitaux comme la santé et l’éducation et une autre partie servira à améliorer les conditions de vie et de travail de la police et de la gendarmerie pour qu’elles soient de véritables gardiens de la paix », a-t-il ajouté.

« Toutes nos armes de guerre seront revendues… »

Le logo du parti symbolise la pacification du pays.

La démilitarisation du pays, a précisé M. Sessouma, se fera sur une base volontaire avec indemnisation et ceux qui voudront rester dans l’armée seront dans un bataillon spécial dédié à la surveillance du territoire et à la protection civile, tout comme le bataillon Laafi qui sera maintenu comme la contribution du Burkina Faso aux opérations de maintien de la paix dans le monde. « Toutes nos armes de guerre seront revendues sur le marché international ou détruites … Tous les camps militaires seront parcellisés et vendus aux citoyens en quête de logement en privilégiant les militaires eux-mêmes », a-t-il soutenu.

La mise en œuvre de cette démilitarisation, a promis le président de Vision Burkina, est conditionnée par deux référendums dont un à l’échelle nationale (50% des voix) et l’autre, dans les casernes (60%). Le 2e engagement portant sur la réorganisation de l’exercice du pouvoir d’Etat, consistera, foi de M. Sessouma, en une gouvernance par rotation du pouvoir par zone géographique (Centre, Est, Ouest, Nord, Sud-Ouest) « pour empêcher toute velléité de monopolisation du pouvoir par un groupe ethnique ou une région ».

Concernant la réforme totale de l’appareil judiciaire, il a proposé entre autres, la présidence du Conseil supérieur de la magistrature par le président du Faso, la possibilité pour des juges africains à juger leurs confrères burkinabè pour faute grave « parce que les loups se protègent entre eux, les juges aussi ». Au titre des autres engagements, Vision Burkina envisage la délocalisation pour un an du siège du gouvernement dans chacune des régions, la prestation de serment des ministres, la suppression du poste de Premier ministre et la reconnaissance de 8 chefs coutumiers comme interlocuteurs exclusifs de l’Etat en leur accordant officiellement, le titre de protecteur de la paix, apolitique et sans droit de vote.

Il s’agit du Moogho Naaba, du Dima de Zoungrantenga, de celui de Boussouma, de l’Emir du Liptako, du chef suprême des Bobo Mandarè, de Naaba Kiiba, du chef du Gulmu et du chef de canton de Dédougou. « Ces chefs seront rétribués par les populations vivant sur leur territoire qui paieront un impôt coutumier prélevé sur les frais d’une taxe de résidence qui sera obligatoire », a-t-il conclu.

Jean-Marie TOE

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