Programme d’urgence pour le Sahel:des goulots d’étranglement à lever

Le Cadre de concertation régional du Sahel (CCRS) a tenu sa première session ordinaire de l’année, le vendredi 13 novembre 2020 à Dori. Les échanges ont porté sur la mise en œuvre du Programme d’urgence pour le Sahel dont les taux d’exécution physique et financière sont respectivement de 28,2% et 20,38%. Il ressort que plusieurs difficultés ont entravé sa mise en œuvre.

Le Cadre de concertation régional du Sahel a tenu sa première session ordinaire de l’année, le vendredi 13 novembre 2020 à Dori. Il a été essentiellement question de la mise en œuvre du Programme d’urgence pour le Sahel (PUS). Selon le directeur régional de l’économie et de la planification du Sahel, Tayoub Ould Targui, à la date du 30 septembre 2020, le taux d’exécution physique est de 28,2%. Sur 1527 actions projetées, a-t-il déploré, seules 123 ont été entièrement réalisées et 503 sont en cours d’exécution. Quant au taux d’exécution financier, il a précisé qu’il est de 20,38% à la même date. De son avis, ces résultats s’expliquent par le fait que plusieurs difficultés ont entravé la mise en œuvre du PUS. M. Targui a évoqué d’abord l’urgence sanitaire liée à la COVID-19 avec son corolaire de mesures de restriction pour limiter la propagation de la maladie et l’adoption tardive du décret d’allègement de la procédure de passation des marchés intervenue pratiquement en milieu d’année et de son arrêté d’application. Ensuite, il a fait cas du retard de paiement des avances et des décomptes qui retardent l’exécution des marchés et les défaillances des entreprises dans le respect des clauses contractuelles. « A cela s’ajoute le refus de certaines institutions financières d’accompagner les entreprises ayant un marché dans les régions couvertes par le programme du fait de l’insécurité. Le faible suivi des indicateurs des appuis budgétaires dans le cadre du PUS-BF par les ministères sectoriels faisant perdre des ressources budgétaires. La faible mobilisation des ressources promises par les partenaires techniques et financiers », a expliqué Tayoub Ould Targui.

Améliorer la maîtrise d’ouvrage

Dans l’optique d’apporter sa contribution à la bonne exécution du PUS dans la région du Sahel, l’ONG Eau Vive internationale a bénéficié d’un financement de l’Union européenne pour la mise en œuvre du projet d’Appui à la maîtrise d’ouvrage communale et à la communication (AMOC-COM). A en croire le chef d’antenne de l’ONG Eau Vive internationale de Dori, Jean-François Bazo, le projet a permis d’apporter un appui technique aux 26 communes et aux services déconcentrés pour améliorer la maîtrise d’ouvrage en matière d’accès à l’eau et l’assainissement, la santé et la sécurité. De son avis, le projet a également contribué à l’amélioration du suivi par les communes des activités de mise en œuvre ainsi que de la communication et de la visibilité du PUS. Outre l’ONG Eau Vive internationale, Equal Access et l’Union fraternelle des croyants de Dori (UFC-Dori) ont également livré des communications sur leurs apports à la mise en œuvre du PUS dans la région du Sahel.
Pour sa part, le gouverneur de la région du Sahel, le colonel-major, Salfo Kaboré, a salué l’effort consenti par les différents acteurs qui participent à la mise en œuvre du PUS dans un contexte sécuritaire et sanitaire difficile. « Dans la mise en œuvre de cet ambitieux programme, des difficultés subsistent tant du point de vue de la réalisation physique des investissements que du point de vue de la coordination, le suivi et l’évaluation des actions. Cette situation nous commande d’analyser, sans complaisance, les goulots d’étranglement qui minent la mise en œuvre du programme et de proposer des mesures correctives », a-t-il suggéré aux participants. A propos du cadre de concertation régional, il a indiqué que c’est un espace d’échanges d’information, de formation et d’harmonisation des approches pour les différents acteurs de développement du Sahel en vue de promouvoir le développement local.

Souaibou NOMBRE
snombre29@yahoo.fr

Laisser un commentaire