Projet mil : L’expertise chinoise donne satisfaction aux producteurs

Dans le cadre du Programme de coopération agricole Burkina Faso/République populaire de Chine (PCA-BF/CH), les experts chinois expérimentent depuis près de trois ans, le «Projet d’assistance technique pour la démonstration de culture de mil au Burkina Faso’’, dénommé projet mil. Du bilan de sa mise en œuvre, le projet est bien apprécié aussi bien chez les producteurs que chez les experts chinois.

Le ‘’Projet d’assistance technique pour la démonstration de culture de mil au Burkina Faso’’, dénommé projet mil, mis en oeuvre depuis avril 2019, dans le cadre du Programme de coopération agricole Burkina Faso/ République populaire de Chine (PCA-BF/CH) pour une durée de trois ans tire vers sa fin. D’ores et déjà, la mise en œuvre de ce projet donne un motif de satisfaction.

C’est du moins le constat des responsables du projet et des producteurs bénéficiaires. Selon le chef d’équipe du projet mil, Xu Guoxin, avec l’attention et les conseils des gouvernements des deux parties, des résultats fructueux ont été obtenus depuis la mise en œuvre du projet. En termes de sélection et de multiplication des variétés améliorées, a-t-il indiqué, le projet mil a introduit la variété de mil SUPERSOSAT et des variétés de mil chinois.

Ces variétés montrent des excellentes performances en termes de rendement, de résistance aux maladies, de résistance au stress hydrique, d’adaptabilité multi-environnement et de stabilité. Dans le même temps, a-t-il ajouté, grâce aux efforts inlassables de l’équipe du projet, quatre variétés de mil chinois à haut rendement et de haute qualité ont été initialement sélectionnées pour inscrire dans le catalogue du Burkina Faso, ce qui contribuera à la sécurité alimentaire du Faso.

« Le rendement moyen de la variété de mil SUPERSOSAT introduite peut atteindre 2,98 tonnes/ha, et le rendement le plus élevé de mil chinois planté dans l’essai peut atteindre 4,84 tonnes/ha. En ce qui concerne la formation en technologie agricole, nous avons organisé 81 formations et la fréquence des bénéficiaires atteint 15 000 personnes.

Un grand nombre de pilotes de culture de mil et d’ouvriers agricoles qualifiés avec de riches expériences théoriques et pratiques sont mis en place, ce qui va faciliter la vulgarisation des technologies avancées de culture de mil au Burkina Faso », a souligné l’expert chinois. A l’entendre, 10 sites de démonstration de culture ont été établis à travers le pays, et la superficie de culture de variétés améliorées est de plus de 3 000 hectares.

La production cumulée des sites, a-t-il relevé, est d’environ 6 000 tonnes de semences de variétés de mil de haute qualité permettant la production moyenne de mil de passer de 0,65 tonne/ha en 2019 à 0,82 tonne/ha en 2021 au Burkina Faso et la production céréalière cumulée d’augmenter d’environ 200 000 tonnes.

D’importantes réalisations

L’équipe du projet, a-t-il cité, a également réalisé la rénovation de l’installation de la base de sélection semencière à Loumbila, la restauration du système de l’irrigation, l’irrigation économisant l’eau et la construction d’usine de transformation du mil, avec un investissement total de plus de 180 millions FCFA. Parmi ces réalisations, la mise en place d’une usine de transformation du mil est le point clé du projet mil, qui est une exploration active du développement de l’industrialisation de la filière mil par le développement de la transformation, a signifié Xu Guoxin.

« Nous sommes très disposés à continuer à renforcer la coopération dans le domaine agricole avec le Burkina Faso, et continuer à élargir l’étendue et la profondeur de la coopération. Nous espérons aider le Burkina à réaliser plus tôt la sécurité alimentaire », a-t-il espéré. Le chargé du suivi des sites de démonstration du mil des Hauts Bassins, Salifou Ouattara s’est réjoui de la mise en œuvre du projet.

Pour lui, le projet mil est un élément fort de la coopération avec la Chine parce qu’il permet de donner un souffle nouveau au système de production agricole du Burkina Faso. « La mise en œuvre du projet mil a été très bénéfique pour nous. D’abord, ce projet a apporté beaucoup de technologies en matière de productions et de techniques au niveau du mil au Burkina Faso. Cela a permis aussi de renforcer les capacités des acteurs locaux en techniques agricoles.

Nous étions à moins de 700 kg à l’hectare, mais actuellement avec ce projet nous sommes à trois (03) tonnes à l’hectare. Le mil proposé par les Chinois est adapté à notre climat. Son goût est également très intéressant. En plus de la consommation, nous arrivons à vendre le surplus pour gagner un peu de revenus », a-t-il expliqué. Non seulement son cycle est court, a-t-il déclaré, mais aussi il est très productif.

A l’en croire, les transformateurs aussi apprécient bien la qualité de ce mil et le réclament à tout moment, car sa conservation est aussi bonne. Il a félicité les experts chinois qui ont beaucoup travaillé, selon lui, sur le terrain afin que les producteurs puissent s’approprier des techniques nécessaires à l’exploitation de cette variété de mil. Il a traduit la reconnaissance des bénéficiaires au peuple chinois pour ce projet aussi salutaire que vital. M. Ouattara a par ailleurs souhaité une seconde phase du projet pour que la filière mil soit un secteur porteur du Burkina Faso.

« Nous demandons toujours l’expertise des Chinois pour nous trouver d’autres variétés plus performantes et adaptées à notre sol et notre climat afin de booster notre agriculture qui est toujours pour le moment celle de subsistance. Nous souhaitons que la Chine nous aide davantage avec de matériels agricoles tels les semoirs, les petits matériels aratoires, les motoculteurs, les tracteurs, les moissonneuses, les batteuses et les égreneuses », a-t-il fondé l’espoir.

Synthèse de Kowoma Marc DOH

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