Projets et programmes de développement : une baisse de performance entre 2019 et 2020

Le Premier ministre Albert Ouédraogo a noté que l’insécurité a eu un impact négatif dans la mise en œuvre des projets de développement.

Les 10es Assises générales (AG) des Projets et programmes de développement (PPD) se sont tenues, le vendredi 27 mai 2022 à Ouagadougou, sous la présidence du Premier ministre Albert Ouédraogo.

Prévues pour se tenir en 2021, c’est finalement, le vendredi 27 mai 2022 à Ouagadougou, que se sont tenues les 10es Assises générales (AG) des Projets et programmes de développement (PPD). Pour cette année, la rencontre statutaire a été placée sous le thème : « Cadre législatif et règlementaire pour une meilleure coordination et un impact soutenu des projets et programmes de développement sur les conditions de vie des Burkinabè ». Elle avait pour objet selon le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective Seglaro Abel Somé, d’évaluer de façon globale la performance PPD au niveau national sur la période 2019-2020. A ses dires, 232 projets sur un portefeuille de 275 ont été concernés par cette évaluation.

Et, c’est au Premier ministre, président de ces AG qu’est revenu la responsabilité de dévoiler le taux moyen de performance obtenu par les PPD durant cette période. Il a indiqué à cet effet qu’il est de 36,55 sur 50 contre 37,48 pour les années 2017 et 2018. Une légère baisse de performance qui est due en majorité selon le Chef du gouvernement au contexte sécuritaire difficile que traverse le pays. En effet, Albert Ouédraogo a déploré, le fait que beaucoup de projets aient été suspendus du fait des attaques terroristes. En plus de l’insécurité, le chef du gouvernement a ajouté des difficultés, notamment administratives et de gestion.

Il s’agit de la modicité de l’enveloppe dédiée aux investissements, du non-respect du plan de financement des projets par les ministères, de la mise à disposition tardive des ressources de la contrepartie nationale, de la non-sécurisation foncière de certains sites, etc. Le redimensionnement continu des PPD au cours de leur mise en œuvre et le retard dans la mise en œuvre des plans de gestion environnementale constituent aussi des entraves au bon déroulement des projets selon Albert Ouédraogo.

Redoubler d’efforts

Au niveau des unités de gestion des projets, le Premier ministre a relevé comme insuffisances la non-maîtrise des procédures de certains bailleurs et la faiblesse dans la gouvernance avec comme corollaires l’absence d’anticipation et les retards.

La baisse de performance des PPD est également due selon le chef du gouvernement, à la défaillance de certains prestataires de services. Il a déploré, entre autres, le non-respect des délais contractuels et le manque de rigueur dans le suivi-contrôle par les bureaux de contrôle. Tout en remerciant les Partenaires techniques et financiers (PTF) pour leur accompagnement continu dans la mise en œuvre des projets, le Chef du gouvernement a avoué qu’ils ont aussi une part de responsabilité dans le faible résultat enregistré par les PPD.

Il leur a reproché notamment leur retard dans la délivrance des avis de non-objection, entrainant souvent des faibles taux de décaissements et les ingérences intempestives de leurs chargés de projets dans la gestion opérationnelle des programmes. Albert Ouédraogo a également dénoncé le non-respect des engagements financiers annoncés par certains partenaires et le double niveau de contrôle (contrôle national et contrôle des PTF), entrainant des retards dans l’approbation des marchés et des contrats. Il a souhaité que cette AG soit l’occasion de réfléchir à des solutions pour pallier toutes ces insuffisances afin de faciliter la mise en œuvre des projets et les rendre plus performants.

Le Premier ministre a par ailleurs encouragé les acteurs à redoubler d’efforts afin de faire des PPD, des instruments efficaces de développement économique et social. Il les a notamment recommandé de prendre en compte l’appréciation réelle des populations bénéficiaires dans la mesure des performances de chaque projet. Le Chef du gouvernement a aussi appelé les acteurs à une mutualisation des moyens destinés au suivi-évaluation des programmes et à un engagement plus accru quant aux résultats réalisés.

Nadège YAMEOGO

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