Promotion de l’emploi des jeunes: Un programme pour les jeunes déscolarisés lancé

Selon le ministre en charge de l’éducation nationale, Pr Stanislas Ouaro, les compétences que les bénéficiaires du programme vont acquérir vont permettre de contribuer à l’amélioration de la productivité des exploitations familiales et des entreprises agricoles.

Le Fonds pour l’alphabétisation et l’éducation non formelle a officiellement lancé, le Programme de renforcement des capacités des jeunes de 14-18 ans, le mardi 19 novembre 2019 à Manga dans la région du Centre-Sud.

L’éducation non formelle et la formation qualifiante constituent une porte d’entrée dans le monde du travail et une solution contre le chômage des jeunes. Conscient de cela, le ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales à travers le Fonds pour l’alphabétisation et l’éducation non formelle (FONAEF) a mis en place un programme dédié aux jeunes déscolarisés.

En effet, le Programme de renforcement des capacités des jeunes (PRCJ) de 14-18 ans déscolarisés des cours moyens et sortants des structures d’éducation non formelle 2018-2021 initié par le FONAEF a été officiellement lancé, le mardi 19 novembre 2019 à Manga, dans la région du Centre-Sud. Pour le président du conseil d’administration du FONAEF, Abraham Ky, le projet entend apporter une réponse dans une démarche qui intègre les préoccupations des populations et les options prises par le gouvernement pour faire face à la demande croissante d’éducation.

En effet, ce projet dont les domaines de formation sont les filières agro-sylvo-pastorales, est implanté dans 66 communes des régions du Centre-Sud, de l’Est et du Nord, et va concerner 15 000 jeunes dont 50% de filles et de femmes. Son exécution est estimée à un coût global de 5 187 686 884 de francs CFA avec une contribution de la Confédération Suisse à hauteur de 80%, soit 4 137 256 884 de francs CFA. «L’impact recherché à travers le PRCJ est de contribuer à l’épanouissement, au développement économique et à l’expression de la citoyenneté des hommes et des femmes bénéficiaires grâce à l’acquisition de connaissances et compétences adaptées à leurs besoins», a indiqué M. Ky. Pour l’atteinte de cet objectif, il a fait savoir qu’un itinéraire pédagogique comprenant trois phases a été envisagé.

Il s’agit notamment de la consolidation des acquis scolaires à travers le développement de matériels didactiques et pédagogiques et l’ouverture de centres pour une session de trois mois de remise à niveau du développement des capacités professionnelles et entrepreneuriales des bénéficiaires pendant 15 mois et enfin, la promotion de la postformation sur trois options : l’insertion socioéconomique, l’accès aux établissements d’enseignement technique formel, et possibilités d’inscription dans les centres de formation professionnelle non formelle au niveau supérieur.

Quant au ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Pr Stanislas Ouaro, il a salué l’initiative. «En même temps qu’elle participe des stratégies de mise en œuvre des politiques sectorielles d’éducation et de formation des jeunes, l’initiative est en cohérence avec le programme d’alphabétisation-formation en faveur des adolescents, des jeunes et des adultes et le PNDES qui ambitionne de développer le capital humain et de dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois», a-t-il apprécié.

Accéder à l’éducation

A l’occasion, des opérateurs ont reçu des chèques allant de 12 à 19 millions de francs CFA pour promouvoir l’alphabétisation dans leurs zones d’intervention.

De plus, a poursuivi le ministre, l’articulation du PRCJ sur le triple type éducation-formation-emploi prend la mesure des enjeux de développement des programmes d’éducation incluant la formation professionnelle comme vecteur de stimulation des savoirs utiles dispensés. A l’entendre, le choix sur le secteur agro-sylvo-pastoral réside dans le fait que le développement du Burkina Faso repose essentiellement sur ces secteurs qui contribuent beaucoup au PIB (32, 46 % sur la période 2005-2015).

Et pour lui, ces indicateurs interpellent sur la nécessité d’intégrer de nouveaux paradigmes d’accroissement de la productivité afin de relever les défis de l’agriculture durable, de l’autosuffisance alimentaire, et la prospérité économique surtout quand l’on sait que ces secteurs occupent plus de 80% de la population active. «Grâce aux connaissances et compétences professionnelles que ces bénéficiaires vont acquérir, ils seront mieux outillés pour promouvoir l’agriculture durable, l’élevage et les technologies de transformation des produits locaux, une croissance économique locale stable, le plein emploi productif et un travail décent, préserver et restaurer les écosystèmes, tisser des partenariats efficaces pour la réalisation des objectifs d’autonomisation des populations et de réduction de la pauvreté», a souligné M. Ouaro.

Aussi, il a dit l’attachement du gouvernement aux programmes tel le PRCJ qui fondent leur action sur la vision d’offrir aux jeunes des possibilités d’accès à une éducation de qualité et à un apprentissage tout au long de la vie. Sur ce, le ministre a exprimé l’ambition du gouvernement de l’étendre à l’échelle nationale. «Notre contribution vient renforcer cette offre éducative résiliente créatrice de perspectives d’auto emploi pour les jeunes et adaptée aux aspirations de toutes les communautés», s’est exprimée la représentante du bureau de la Coopération Suisse au Burkina Faso, Elisabeth Pitteloud Alansar. Toutefois, elle a souligné qu’en plus de l’appui financier au programme, il faut noter la mobilisation dans les prochains jours de l’Expertise de l’Association pour la promotion de l’éducation non formelle (APENF) qui sera mise à la disposition du FONAEF pour l’accompagner dans le suivi rapproché des centres ouverts par les opérateurs.

Kadi RABO

Laisser un commentaire