Province de Xinjiang en Chine : «Un bel exemple en matière de lutte contre le terrorisme», Issa Joseph Paré

Le chargé d’Affaires de l’ambassade du Burkina Faso en Chine, Issa Joseph Paré : «Nous avons beaucoup à apprendre de la province de Xinjiang en matière de lutte contre la pauvreté et l’insécurité ».

Le ministère chinois des Affaires étrangères a organisé un séjour au profit de l’ambassade du Burkina Faso en Chine, du 9 au 13 septembre 2019 dans la province de Xinjiang. Le chargé d’affaires de l’ambassade, Issa Joseph Paré, revient sur quelques possibilités de coopération avec cette province.

A l’initiative du ministère chinois des Affaires étrangères, une délégation de l’ambassade du Burkina Faso en Chine a découvert la province de Xinjiang. La délégation était conduite par le chargé d’affaires de l’ambassade, Issa Joseph Paré. La province de Xinjiang est un territoire autonome, situé au Nord-Ouest de la Chine.

Elle couvre une superficie de 1 million 665 mille Km2 avec une population de 25 millions d’habitants. Elle fait frontière avec des pays comme la Russie, l’Afghanistan, la Mongolie, le Pakistan et le Kurdistan. Le Xinjiang est peuplé, entre autres, des Hans, des Ouïghours, des Kazakhs, des Kirghizes, des Tatars et des Ouzbeks. A cause des revendications identitaires de certains groupes ethniques, la province a longtemps souffert du terrorisme.

Aujourd’hui, grâce à la détermination du pouvoir central, le terrorisme a été éradiqué de cette région. Pour le chargé d’affaires, la sécurité est revenue et l’on peut y circuler sans aucune crainte. «Actuellement, le Burkina Faso fait face au terrorisme et l’expérience de la province de Xinjiang dans la lutte contre ce phénomène peut aider notre pays. L’expérience de cette province peut nous être aussi utile face au défi sécuritaire », a-t-il souligné. A l’entendre, pour venir à bout du phénomène dans la province de Xinjiang, le renseignement et les moyens adéquats ont été mis à profit. Selon les explications de Issa Joseph Paré, la stratégie n’a pas été que militaire.

Une stratégie multidimensionnelle

D’autres moyens ont été employés pour extirper le terrorisme dans cette partie de la Chine. « Un centre de dé-radicalisation pour une réinsertion sociale a été mis en place pour mieux endiguer le phénomène. Les pensionnaires y apprennent le chinois, la langue ouïgoure, des métiers, de la musique et la danse. En plus, ils sont initiés à la connaissance des lois du pays et au droit international en fonction de leurs niveaux », a-t-il expliqué.

En plus, la lutte contre la pauvreté a été une arme utilisée pour le retour à la sécurité. A ce titre, a confié M. Paré, une méthode d’irrigation, vieille de plus de 2000 ans, a été exploitée pour promouvoir l’agriculture. « L’eau issue de la fonte des glaces des montagnes est récupérée pour la culture d’irrigation. Grâce à ces efforts, la province est première dans la production de tomates et de coton en Chine », a soutenu le chargé d’affaires.

Cette province, a-t-il poursuivi, est un bel exemple que l’on peut utiliser pour venir à bout des difficultés à force de travail. « C’est une région désertique où les terres arables sont rares. Mais aujourd’hui, c’est une autre réalité qui se présente grâce à l’agriculture par irrigation », a argué M. Paré.

Aux dires du diplomate, le Burkina Faso dispose d’énormes potentialités de développement qu’il suffit simplement d’exploiter. « Dans cette coopération qui a activement repris entre nos deux Etats, nous devons faire confiance à la Chine qui dispose de la technologie et de l’expertise pour nous aider dans les questions de sécurité, d’électricité et d’autosuffisance alimentaire », a-t-il indiqué.

Karim BADOLO
(Depuis Pékin en Chine)

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