Réconciliation nationale : le Centre-Ouest propose des « solutions endogènes »

La région du Centre-Ouest a animé, le lundi 22 novembre 2021 à Koudougou, une conférence régionale publique, sur le processus de la réconciliation nationale et la cohésion sociale, en vue de recueillir la contribution des forces vives.

La cité du Cavalier rouge a accueilli, le lundi 22 novembre 2021, la conférence régionale sur la réconciliation nationale et la cohésion sociale. Il s’est agi d’élucider les concepts de réconciliation, de cohésion sociale, d’extrémisme violent, du pacte du vivre-ensemble, de susciter des débats sur les maux et les réalités, que ceux-ci traduisent sur les plans national et régional. Pour la gouverneure de la région du Centre-Ouest, Irène Coulibaly, ce processus de réconciliation démarré depuis le mois de juillet 2021 à travers la collecte des données a permis aux populations de se prononcer déjà sur certaines préoccupations­­ . « Le Burkina Faso était jadis, un havre de paix envié par d’autres pays, mais depuis quelques années, il traverse une situation difficile. Il faudra que nous trouvions des solutions endogènes, qui puissent nous réconcilier et nous permettre de mieux vivre», a-t-elle souhaité. Pour cette conférence, deux communications ont été respectivement données par les conférenciers, Dr Cyrille Semdé et Pr Maurice Bazemo. Dr Semdé a signifié que la réconciliation est un acte qui intervient dans le renforcement du lien social, pour apaiser les tensions, recoudre les fissures apparues dans les relations à un moment donné et établir un climat de paix et de concorde.

A l’échelle de la communauté, elle traduit la recherche d’une vie apaisée. Pour le cas particulier du Burkina Faso, il a défini la réconciliation comme étant un processus inclusif et participatif, consistant, d’une part, à la reconnaissance d’une ou de plusieurs violations, de violences causées par un acteur ou un groupe d’acteurs. D’autre part, elle se résume à la réparation des torts commis, qui nécessite un engagement dans la vérité, la justice et le pardon, afin d’éviter de commettre les mêmes violations et de préserver de manière durable, la cohésion sociale, dans le respect des valeurs culturelles. « La réconciliation vise la restauration du tissu social, économique et politique, pour un meilleur vivre-ensemble, dans une paix durable et profitable à tous », a-t-il expliqué. A l’entendre, les conflits sont inévitables et il s’agit de faire en sorte, qu’ils ne constituent pas des sources de déchirures sociales. De l’analyse de la situation actuelle du Burkina Faso, il est ressorti de l’avis du Dr Semdé, que trois stratégies ont été mises en œuvre, en vue de conduire le forum national. Ce sont la stratégie nationale de la réconciliation, de cohésion sociale et la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent.

Peut-on parler de réconciliation du moment que certaines personnes sont ‘’affamées’’ ? Quelles sont les solutions concrètes dans le processus de réconciliation ? Quelles seront les équipes chargées de sensibiliser les populations pour un Burkina réconcilié ? Ce sont autant de préoccupations soulevées par le public. Le communicateur, Pr Maurice Bazemo, a estimé que les populations doivent renouer avec leurs cultures en ne sous-estimant pas les sciences humaines et sociales et en rompant avec les préjugés sur autrui. « Pour retrouver la paix, il faut réhabiliter le large champ familial comme de par le passé », a-t-il convenu. Pour la chargée de mission du ministère en charge de la réconciliation nationale, Henriette Zoumbaré, la situation actuelle est inquiétante. « La question sécuritaire est la priorité des priorités, mais il y a aussi d’autres difficultés, qui méritent toute notre attention. Nous devons faire en sorte que le pays retrouve sa sérénité », a-t-elle lancé. Elle a rappelé que le ministère est en train de préparer les documents de stratégie, qui seront présentés lors du forum national du 17 au 23 janvier 2022.

Afsétou SAWADOGO

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