Reconstruction des marchés de Colma et d’Accart-ville : Les commerçants libèrent finalement les sites

Les commerçants des marchés d’Accart ville et de Colma ont libéré les sites pour permettre à l’arrondissement 2 de commencer les travaux.

A la suite de la décision de l’arrondissement 2 de Bobo-Dioulasso de reconstruire les marchés des quartiers Colma et Accart-ville de la ville, les commerçants avaient manifesté leur colère et leur refus de déguerpir. Mais après moult interventions, ils ont finalement libéré les lieux ce mardi 18 janvier 2022 comme prévu dans l’ultimatum des autorités.

Des maisonnettes sans toits ni fenêtres par-ci, quelques commerçants qui essaient de prendre le reste de leurs affaires de fortune par-là, des fruits, légumes, céréales ou produits divers absents des lieux … Tel est le constat que l’on fait dans la matinée du mardi 18 janvier 2022 dans les marchés de Colma (secteur 11) et d’Accart-ville (secteur 9) de Bobo-Dioulasso.

En effet, la destruction desdits marchés avait fait grincer les dents au sein des occupants actuels que sont des commerçants. Après de nombreuses concertations entre les autorités et les commerçants, la date du déguerpissement qui était prévue pour le 5 janvier, a été repoussée au 18 janvier à la demande des occupants. Abdramane Ounwéba, l’un des commerçants du marché d’Accart-ville, fait savoir que l’information du déguerpissement a été donnée très tard, même s’il approuve l’idée de sa reconstruction. « Nous avons été informés brusquement.

Nous avons tout fait pour libérer totalement le marché à la date du 18 janvier. C’est pourquoi aujourd’hui tous les commerçants ont fait leurs hangars », laisse-t-il entendre. A entendre Moussa Koné, commerçant au marché de Colma, le déguerpissement a été possible grâce à l’intervention des chefs coutumiers et religieux. Les commerçants ont par ailleurs précisé que des recensements ont été faits au moins 4 à 5 fois et qu’ils gardent l’espoir qu’on en tiendra compte après la finalisation des travaux de construction. « On nous a demandé de quitter pour qu’on reconstruise.

Nous espérons qu’après les travaux, ils nous redonneront les places qui nous reviennent de droit », souhaite Abdramane Ounwéba. Pour l’instant et à en croire les commerçants, aucun site provisoire ne leur a été donné pour continuer leurs activités. « Ils ne nous ont pas donné de lieu provisoire pour nous installer. On a réclamé, mais la mairie ne nous propose que pour alternative de nous installer dans les six-mètres des quartiers », poursuit Abdramane Ounwéba.

Selon lui, cette solution ne prend pas en compte la gestion intégrale du problème, ce qui les oblige à mettre en place d’autres stratégies. « Tout le monde n’a pas pu avoir de la place dans les six-mètres. D’autres se sont vu obligés de s’installer aux abords du goudron. On va leur demander de libérer ou pas, nous n’en savons rien », s’inquiète-t-il.

Manque de place et morosité du marché

Abdramane Ounwéba, l’un des commerçants du marché d’Accart-ville, approuve la reconstruction du marché, même si l’information a été donnée tardivement.

Mariam Fofana, vendeuse de condiments de ce marché, se pose les mêmes questions. « La commune nous a demandé de rentrer dans des six-mètres pour vendre, mais tout le monde n’a pas pu avoir de la place. Certains ont été obligés de s’installer aux abords du goudron afin de pouvoir avoir leur pain quotidien. Nous espérons qu’ils ne nous demanderont pas de quitter », lance-t-elle. Pour la commerçante Salimata Sako, la construction du marché est une bonne chose, mais des supplications demeurent toujours. « Nous implorons les autorités de nous permettre d’exercer au bord du goudron.

Les quartiers sont restreints et tous les commerçants n’arrivent pas à s’y installer », insiste-t-elle. M. Ounwéba de son côté interpelle les autorités à être plus indulgentes « Que le maire fasse de son possible pour ne pas décevoir les occupants du marché installés aux abords du goudron car ce sont des veuves pour la plupart qui ont d’énormes charges familiales », précise-t-il. Au marché de Colma, le constat est tout autre.

Les occupants ont effectivement libéré les hangars. Toutefois, les commerçants déjà réinstallés se plaignent de la morosité du marché dans leurs nouveaux points de vente. Mais comme au marché d’Accart-ville, d’autres commerçants peinent à avoir de la place pour s’installer. « Nous, on a eu la place pour exposer nos marchandises.

Mais certains n’ont toujours pas de place et sont obligés de rester à la maison avec leurs produits », indique Adjara Ouédraogo, une commerçante. Selon elle, la solidarité entre commerçants se fait rare à cause de la concurrence. « Certains commerçants refusent de laisser leurs camarades s’installer à côté d’eux car ils craignent qu’ils leurs arrachent leurs clients, et c’est dommage », confesse-t-elle.

Adaman DRABO

Sosthène SOMBIE (Stagiaire)

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