Régulation du secteur de l’énergie: des résultats encourageants en 2019

L’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (ARSE) a animé une conférence de presse sur le rapport 2019, le 29 janvier 2021, à Ouagadougou.

Après la remise de son rapport 2019, le 26 décembre 2020 au Premier ministre, l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (ARSE), a rendu public le contenu de son document au cours d’une conférence de presse, le vendredi 29 janvier 2021, à Ouagadougou. Deuxième exercice du genre après celui de 2020, la présidente de l’ARSE, Mariam Gui Nikiéma, a noté dans son exposé que l’état du secteur de l’énergie en 2019 a été meilleur comparativement à celui de 2018. Selon elle, ce constat positif est la conséquence « des réformes engagées par le gouvernement qui ont abouti à l’adoption de la loi 014 du 20 avril 2017 portant règlementation du secteur de l’énergie et de la rigueur sur l’application de certains textes d’application ». Une donne qui a suscité, d’après elle, des résultats encourageants à plusieurs niveaux. Elle a fait référence à « une augmentation de 7% de l’énergie totale du système (SONABEL et COOPEL interconnectées) passant de 1858 GWh en 2018, à 1989 GWh en 2019, soit un surplus de 131 GWh, un taux d’électrification nationale estimé à plus de 45% en 2019 contre 43,2% en 2018 selon l’Enquête régionale intégrée sur l’emploi et le secteur informel (ERI-ESI) réalisée par l’INSD en 2018 qui prend en compte l’électrification des ménages par le solaire photovoltaïque ». D’après la présidente, la réduction des pertes au niveau de la production et du transport passe de 2,31% en 2018 à 2% en 2019, soit un gain de 0,31 point et un gain de 0,11 point au niveau de la distribution.

176 coupures en 2018

Aussi, le rapport stipule que les coupures passent de 176 pour une durée de 126 heures en 2018 à 149 pour une durée de 86 heures. Même constat au niveau des délestages dont l’énergie non distribuée du fait de délestage a été de 3,5 GWh en 2019 contre 18,5 GWh en 2018, soit une baisse de plus de 81%. Au titre des litiges, Mme Nikiéma a rappélé le différend qui oppose la commune de Solenzo à la Coopérative d’électricité de Solenzo (COOPELSO), soumis en juillet 2018 en vue d’un arbitrage final, a connu également une suite de traitement en 2019. Cependant, le résultat positif engagé depuis quatre ans par la Société nationale d’électricité du Burkina, SONABEL, l’apport considérable de l’AGGREKO, la centrale thermique Ouaga II sis à Gounghin, et la hausse des importations de l’énergie, notamment celle venant du Ghana (hausse de 113%), le secteur jouit d’une qualité de service insuffisante, selon Mme Nikiéma. « Ce qui n’est pas un bon signe pour le climat des affaires selon les critères de Doing Business de la Banque mondiale », a-t-elle déclaré. Elle en veut pour preuve, la note de 0 en qualité de service pour les pays dont les indices SAIFI et SAIDI sont supérieurs à 100. Cette qualité insuffisante du secteur de l’énergie est due à plusieurs facteurs. Ce sont notamment, selon la présidente de l’ARSE, une insuffisance d’investissements, une absence de réserve de production, une forte dépendance à l’égard des énergies fossiles importées, un coût élevé du kWh d’origine thermique diésel et la faible valorisation des ressources énergétiques endogènes. Ainsi, dans le souci d’une disponibilité de l’énergie en quantité et en qualité, la première responsable de l’ARSE insiste, dans un premier temps à l’endroit de l’Etat, pour la poursuite de réformes, le choix des ressources de production d’énergie moins onéreuses et la maîtrise de certaines charges de production. Dans un second temps, elle plaide pour le choix des énergies renouvelables à l’endroit des concessionnaires dans les zones rurales et leur encadrement par l’Agence burkinabè de l’électrification rurale (ABER). Tout en insistant sur le respect de tous les engagements issus du contrat-plan Etat-SONABEL 2015-2019, Mme Nikièma a relevé le manque de planification, de statistiques et d’investisseurs privés dans le secteur de l’énergie. Pour une action efficiente de son institution, elle a formulé des recommandations, tels la mise en place de la séparation comptable de la SONABEL afin de mieux appréhender les coûts, la mise à leur disposition de ressources conséquentes et l’accord de pouvoir d’octroi des titres d’exploitation au régulateur ainsi que la dotation d’un pouvoir de fixation/régulation de tarifs de l’électricité.

Rémi ZOERINGRE

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