Reprise du transport inter urbain : Boromo revit !

Les vendeuses et vendeurs interdits d'approcher les passagers et clients. Les passagers doivent les rejoindre.

La gare de Boromo, poumon économique de la ville, a retrouvé son rythme le mardi 5 mai à la faveur de la reprise du trafic interurbain. De nombreuses familles qui y tirent leur pitance quotidienne et autres besoins nécessaires à la famille ont fait leur retour sur le site de la gare routière, dans une grande ferveur mais avec des mesures strictes.

« La vie est revenue à Boromo ». Ainsi s’exprimait une marchande que nous avons rencontrée à la gare routière, le mardi 5 mai 2020 aux environs de 7 heures. Avec la maladie à coronavirus, la gare avait été fermée conformément aux décisions gouvernementales pendant un mois et demi.

Cette fermeture n’a pas été sans conséquences pour ses occupants parmi lesquels, les vendeuses de poulets rôtis, de viande grillée, de sésame et ses dérivés, d’oignon, et autres gérants de kiosques et boutiques dans l’enceinte de la gare.

Depuis lors, c’est la croix et la bannière pour ces marchands et leurs familles qui ne savaient plus à quel saint se vouer quant à leurs besoins alimentaires et sanitaires. A en croire la plupart d’entre eux, ils n’ont que pour seule activité le commerce, et ils sont à la gare depuis des décennies. C’est le cas de Mariam Touré (60 ans, vendeuse d’oignon) : « je ne sais faire que le commerce et toute ma vie je l’ai faite dans cette gare et à cette même place.

J’ai vu de nombreuses compagnies de transport naître et disparîitre. C’était comme ma vie on avait fermé ». Tout comme elle, Nourdine Sankara (jeune homme de 23 ans,gérant de boutique) témoigne : « j’étais devenu un chômeur sans rien à manger. Beaucoup comme moi ont souffert de cette fermeture ». Ses témoignages traduisent suffisament l’impact de la maladie à coronavirus sur les populations à Boromo qui, depuis la matinée d’hier entre doute et souhait, attendaient de voir arriver effectivement les premiers cars.

D’ailleurs, elles n’ont pas manqué de rendre à Dieu pour la gare qui rouvre ce jour pour leur plus grand bonheur. La réouverture de la gare obéit à la volonté du gouvernement qui a autorisé la reprise du trafic inter urbain en ce jour mardi 5 mai 2020. Selon le maire de la commune de Boromo, Adama Yao, le comité d’organisation de la réouverture, les polices nationale et municipale et les agents de santé ont procédé à l’installation des occupants des hangars avec des règles obligatoires dont le respect devrait faciliter la reprise des activités.

Parmi ces règles, on peut retenir l’interdiction à tout marchandambulant sans place ni occupation à la gare, l’interdiction d’accès aux mineurs pour raison de commerce, talibés et autres mendiants. Toute personne ayant accès à la gare se doit de respecter le lavage des mains, le port de cache-nez, la distanciation sociale.

Toutefois, la difficulté principale, reconnaît le maire, reste la réinstallation des nombreux ambulants. Une réflexion qui est d’ailleurs en cours. Pour le moment, la gare reste sous haute surveillance de la police afin d’éviter tout désordre pouvant mettre la population en danger. Il y a aussi la prise obligatoire de température par les agents de la santé aux portes d’entrée afin de repérer tout cas suspect de maladie à coronavirus.

De nombreuses activités de l’intérieur comme de l’extérieur de la gare sont liées à la dynamique économique de celle-ci dont le nombre de fréquentants est évalué à des milliers de personnes par jour, passagers comme commerçants. La gare routière de Boromo est donc un pôle économique important pour de nombreuses personnes qui, sans détour, affirment que la gare routière est leur « tout ». Aussi, de nombreux voyageurs connaissent son rythme ambiant fait d’appels acharnés des vendeurs, et des mendiants inlassables derrière les passagers souvent dépassés.

Obkiri MIEN
Collaborateur /Boromo

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