Réseau national de lutte anti-corruption : Les activités réalisées à 71,62% en 2019

Au cours de sa 20e assemblée générale ordinaire, tenue, le jeudi 28 mai 2020, le Réseau national de la lutte anti-corruption a dénoncé le manque d’exemplarité au sommet de l’Etat dans la gestion des biens publics. Les travaux ont permis d’examiner le rapport d’activités et financier de 2019 et d’adopter le programme d’activités de l’année en cours.

Les membres du Réseau national de lutte anti-corruption (RENLAC) se sont réunis le jeudi 28 mai 2020 à Ouagadougou, à l’occasion de la 20e assemblée générale ordinaire de la structure. La rencontre a permis au réseau de donner sa lecture de la gestion des biens publics au Burkina Faso. Ainsi, le secrétaire exécutif du RENLAC, Sagado Nacanabo, a déploré le faible engagement des pouvoirs publics en faveur de la bonne gouvernance. « A quelques mois de la fin du premier mandat constitutionnel de Roch Marc Christian Kaboré, le RENLAC note une profonde déception en matière d’assainissement des finances publiques, de bonne gouvernance et d’exemplarité au sommet de l’Etat. Par exemple, d’après le Plan national de développement économique et social, l’indice de perception de la corruption de « Transparency international » qui devait passer de 38 points sur 100 en 2015 à 60 en 2020, après la note encourageante de 42 points entre 2016-2017, est retombé à 40 points en 2019.

A l’évidence on est très loin des 60 points visés en 2020 », a-t-il déclaré. Le RENLAC a également réitéré son appel au chef de l’Etat pour désamorcer la crise sociale en cours en renouant le dialogue avec les syndicats. Au cours de l’assemblée générale ordinaire, les membres du réseau ont adopté les rapports d’activités et financiers présentés par le secrétariat exécutif, l’organe dirigeant du RENLAC. Il ressort qu’en 2019, le taux global d’exécution des activités se chiffre à 71,62% pour un taux d’exécution financier de 82,64%. Les activités réalisées dans 33 provinces et 99 communes ont concerné les différents axes du plan stratégique. Il s’agit de l’éveil des consciences et la mobilisation citoyenne, le contrôle de l’action publique, la lutte contre l’impunité des crimes économiques puis le développement institutionnel et organisationnel du réseau.

Les lauréats du prix anti-corruption

Pour le secrétaire exécutif de RENLAC, sans une veille effective des populations, le phénomène de la corruption a encore de beaux jours devant lui. C’est pourquoi au cours de 2020, une bonne partie des actions du RENLAC va être orientée en direction des populations afin qu’elles continuent de dénoncer et pour les aider à développer des initiatives locales adaptées à leurs réalités. A la clôture de la 20e assemblée générale ordinaire du RENLAC, le palmarès du prix de la lutte anti-corruption 2020 a été dévoilé. En catégorie presse écrite, le lauréat du premier prix est revenu à Aimé Nabaloum du journal Le Reporter pour son article « Affaire charbon fin de Essakane. Mais qu’est ce qui fait tant courir le ministre ? », paru le 30 juin 2019. Le 2e prix a été attribué à Lamoussa Bazoum du Courrier Confidentiel pour son article « ONEA : grand tripatouillage dans un marché de plus d’un milliard de francs CFA », paru le 25 février 2019. Le duo constitué de Hervé d’AFRIK et Abraham Touré a raflé le 3e prix pour leur œuvre intitulé « Affaire exploitation frauduleuse d’or » par IAMGOLG ESSAKANE. Les experts aboutissent à des conclusions terrifiantes », paru dans le Courrier confidentiel n°179 du 10 mai 2019. Dans la catégorie radio, le PLAC 2020 a récompensé un seul journaliste. Il s’agit de Boniface Zagré de la radio UNITAS de Diébougou pour son article « Cantines scolaires, un deal au MENA, cas du Sud-Ouest », diffusé le 26 décembre 2019.

Un livre pour les 20 ans du RENLAC

Le président du jury du PLAC 2020, Arsène Evariste Compaoré a annoncé que le jury décerne une mention spéciale au journaliste Ladji Bama pour son courage et sa ténacité dans l’affaire de charbon fin. Le livre intitulé « 20 ans d’existence, le Réseau vous conte sa vie », édité par le RENLAC a été officiellement remis à plusieurs acteurs impliqués dans la lutte contre la corruption. Ecrit par Lézin Didier Zongo et Salifou Yago, ce livre de 144 pages comprenant 3 parties de 10 chapitres a été préfacé par le contrôleur général d’Etat, Luc Marius Ibriga. Dans un style narratif personnifié, le RENALC capitalise son expérience dans la lutte contre la corruption. « La modeste ambition du RENLAC est de parvenir à convaincre non seulement l’immense majorité des Burkinabè mais aussi des Africains que la corruption distrait ¼ de la richesse nationale. Chaque document capitalise 20 ans de vie et de lutte pour une société débarrassée de corruption. Cette évasion massive des richesses est d’autant plus dommageable que le Burkina Faso se positionne comme pays vulnérable aux ressources très limitées », explique l’ancien secrétaire exécutif Dr Claude Wetta.

Nadège YE

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