Rester digne

Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, s’est adressé à la nation hier jeudi 7 novembre 2019. Ce message intervient vingt-quatre heures après la barbarie, perpétrée par des hommes sans foi ni loi, contre un convoi de la société minière SEMAFO dans l’Est du pays, avec un bilan officiel de 38 morts et une trentaine de blessés. Le garant de l’unité nationale et de la stabilité des institutions a appelé la nation à faire corps avec elle-même, à rester digne dans l’adversité, afin de « surmonter cette sale guerre ».

Faut-il encore rappeler que le pays est en guerre ? Une guerre qui n’arrêtera pas le Burkina dans sa marche héroïque vers le progrès. En trois minutes, le président Kaboré a eu les mots durs pour caractériser ce mal qui a fini par devenir une psychose pour le pays dont le combat majeur demeure la lutte pour son développement. Par une mesure concrète, réclamée du reste à cor et à cri par les populations des zones directement affectées par la spirale des attaques quasi quotidiennes, le chef de l’Etat a affirmé que le Burkina continuera à mettre tout en œuvre pour combattre l’entreprise terroriste.

En effet, chaque Burkinabé devrait trouver en ce drame de trop, une raison supplémentaire de se tenir debout, de se battre, de défendre la nation. Car, le but ultime de cette vague de terreur est de nous diviser et de faire de nous, des proies faciles à la portée de n’importe quel pied nickelé. Comme une mise en garde à d’éventuels pêcheurs en eau trouble, le président du Faso a donc invité le peuple à «demeurer digne», et a ordonné aux forces de défense et de sécurité «de combattre sans compassion» les ennemis de la nation. Il a par ailleurs invité la population à la «mobilisation générale».

Et comme souvent, en de pareilles circonstances, les mots peuvent paraître dérisoires et insuffisants. Seul l’engagement de chacun de nous, la cohésion et la vision commune marqueront le début de la victoire du peuple sur les obscurantistes.
Le président Kaboré a su choisir les mots pour traduire la détermination du peuple burkinabè à libérer le pays de l’emprise du terrorisme, par un recrutement massif de volontaires. En somme, il a appelé à une union sacrée sans considération des clans politiques, des origines sociales, pour l’intérêt du Burkina, qui a connu des moments difficiles au cours de son histoire sans jamais fléchir.

C’est la preuve que, de plus en plus, nos divergences cesseront et feront place au combat contre la « rapacité qui veut avoir pignon sur rue ». En appelant chaque Burkinabè où qu’il se trouve, quoiqu’il fasse à l’introspection, Roch Kaboré a exhorté chacun de nous à participer ardemment à la lutte contre le terrorisme.
Pour l’histoire, chaque Burkinabè se doit d’être artisan de la libération du pays. Pour les générations futures, aucun sacrifice ne sera de trop. Même celui de verser son sang, pour que nos enfants continuent l’action de fortification de la nation, là où nous avons pris le relais de nos devanciers.

Mahamadi TIEGNA

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