Sandrine Folané, promotrice de Africa Mousso : « Nous projetons délocaliser l’édition prochaine à Bobo-Dioulasso »

Du 28 au 30 octobre 2020 se tiendra à Ouagadougou, la 4e édition de Africa Mousso, un espace de promotion des activités des femmes du secteur informel. De passage à Bobo-Dioulasso, la promotrice, Sandrine Folané a voulu lever un coin de voile sur les préparatifs.

Sidwaya (S): Madame Folané, vous êtes la promotrice de Africa Mousso. Dites quelle est la vocation de Africa
Mousso ?

Sandrine Folané (S.F.) : Africa Mousso, est un évènement, un espace culturel, pour offrir aux femmes du secteur informel, une visibilité dans leurs activités quotidiennes. Vous n’êtes pas sans ignorer que ces femmes sont la plupart du temps dans la transformation des produits non ligneux, dans l’agriculture, la vente des légumes, coiffure, la couture etc. La raison qui sous-tend cette initiative est que nous avons constaté qu’il y a beaucoup de cérémonies qui ne prennent pas en compte cette catégorie de femmes, pourtant leurs actions contribuent fortement au développement de l’Afrique et plus particulièrement de notre pays.

S : Quels sont vos critères de sélection surtout que ces femmes sont reparties sur l’ensemble du territoire national ?

S. F. : L’un des critères majeurs est qu’il faut que ces femmes, ou structures féminines exercent dans le secteur informel au cours des cinq dernières années avant la date de la présélection. En plus, pour les associations ou entreprises, elles doivent employer au moins cinq femmes, être également actives et disposer d’une expérience de plus de cinq ans dans les activités génératrices de revenus et autres.

Généralement, les membres du jury se déplacent sur le terrain pour voir ce que font ces femmes et les évaluer. Ils s’entretiennent aussi avec les structures locales en charge des questions de la promotion de la femme. Quant aux inscriptions, nous procédons par des communiqués mais pour les femmes du monde rural, nous effectuons des déplacements vers elles.

S : Africa Mousso, a-t-elle des partenaires ou des sponsors qui l’accompagnent quand on sait souvent que l’argent constitue le nerf de la guerre ?

S. F. : A ce niveau, nous pouvons affirmer que c’est la principale difficulté que nous rencontrons pour la mobilisation des ressources financières et matérielles pour l’organisation de nos cérémonies. Mais nous comptons sur notre volonté et au regard de la noblesse de l’initiative, nous nous disons que nous devons être les porte-parole de ces grandes dames du secteur informel. C’est en somme leur offrir un cadre agréable d’expression véritable et de promotion en valorisant leurs initiatives.

Il y a quelques partenaires qui nous accompagnent et c’est le lieu pour moi de leur témoigner mes sincères reconnaissances. Pour la 4ème édition qui coïncide avec la pandémie de coronavirus et l’insécurité, nous savions que ce ne sera pas facile. Mais avec l’aide du bon Dieu, nous allons nous jeter à l’eau pour ne pas rompre. Nous osons croire sinon espérer qu’un jour, nous aurons le soutien des plus hautes autorités.

S : Vous pensez élargir les prochaines éditions dans d’autres villes ou pays d’Afrique. Qu’en est-il exactement ?

S. F. : Après la 4ème édition qui se tiendra cette année à Ouagadougou, nous projetons délocaliser l’édition prochaine à Bobo-Dioulasso, capitale économique et par essence ville culturelle de notre pays. A l’impossible nul n’est tenu, mais avec les partenaires éventuels, nous espérons que cela sera une réalité. Après Bobo-Dioulasso, nous allons essayer de nous étendre vers l’internationale au regard des différentes sollicitations exprimées par les femmes d’autres contrées. Pour ce faire, il y a la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Bénin, le Togo et bien d’autres pays de l’Afrique.

S : Un mot à l’endroit des femmes du secteur informel qui souhaitent prendre part à Africa Mousso 2020.

S. F. : Nous tenons à remercier toutes les femmes du Burkina Faso et de l’Afrique qui, depuis la première édition en 2017, se sont approprié « Africa Mousso ». Dès l’annonce de la 4ème édition, de partout, les femmes ne cessent d’appeler pour demander la date de la cérémonie. D’ores et déjà, nous les félicitons et les remercions pour la mobilisation dont elles ont toujours su faire montre depuis l’édition première. Le thème retenu pour la présente édition et au regard du contexte national, est : « Capacité de résilience des femmes entrepreneures en période de crise sanitaire ». Africa Mousso a une pensée pour les femmes déplacées et éprouvées par la situation sanitaire et sécuritaire du Burkina Faso et du monde entier.

Propos recueillis par
Fréderic OUEDRAOGO

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