Scolarisation des élèves déplacés au Sahel : La croix et la bannière pour résister à l’obscurantisme

Fanta Dicko profite d’un après-midi pour réviser ses cours à la maison.

La crise sécuritaire dans la région du Sahel burkinabè a entrainé la fermeture de 57 établissements secondaires sur un total de 98. Cette situation a occasionné un déplacement massif des élèves vers les chefs-lieux de province afin d’avoir une chance de poursuivre leur cursus scolaire. Ce qui n’est pas une chose aisée. A Dori, dans la province du Séno, ils sont nombreux à vivre le calvaire annexant vie familiale, contingences sociales et vie scolaire. Fanta Dicko et Issa Diallo (des noms d’emprunt) poursuivent depuis deux ans, leur cursus scolaire malgré des conditions de vie et d’études difficiles. Parmi tant d’autres, leur vie reflète la résistance et la résilience des enfants qui tentent de résister à l’obscurantisme qui leur est imposé par les hommes armés non identifiés.

Après sa classe de 5e au lycée départemental de Titabé dans la province du Yagha, l’établissement de Fanta Dicko n’a jamais rouvert depuis que les hommes armés ont troublé l’ordre dans la localité. A la rentrée scolaire 2019-2020, elle quitte sa famille pour continuer ses études en classe de 4e au lycée départemental de Sampelga, une localité située sur l’axe Dori-Sebba dans le Séno.

Là, elle devait garantir une place dans cette classe et selon son témoignage, elle a dû payer la somme de 20 000 F CFA à cet effet. Contente d’avoir pu s’inscrire, elle commence à rêver d’une nouvelle année scolaire. Mais cette joie sera de courte durée. A peine le deuxième trimestre entamé que les enseignants et les élèves prennent leurs jambes à leur cou du fait des menaces des groupes armés. En fin janvier 2021, Fanta Dicko est à nouveau contrainte d’aller voir ailleurs.

Elle dépose son baluchon dans la capitale du Liptako et intègre à l’occasion, le lycée municipal de Dori. Pour cela, elle a dû se faire identifier à la Direction provinciale des enseignements postprimaire et secondaire du Séno en présentant son bulletin du 1er trimestre de la classe de 4e du lycée départemental de Sampelga. Cette identification lui permet d’avoir un sésame, l’attestation d’Elève déplacée interne (EDI).

Malgré son attestation d’EDI, elle a affirmé avoir déboursé, à nouveau, 1 500 F CFA pour les frais de dépôt de dossier à l’inscription. Les problèmes surviennent à nouveau. Le rêve de Fanta Dicko de poursuivre à tout prix ses études vire au cauchemar une fois de plus avec la suspension des cours sur le plan national à cause de l’avènement de la maladie à coronavirus.

En dépit de tous ces soubresauts, en fin d’année, Fanta Dicko est admise en classe de 3e avec une moyenne annuelle de 11/20. Pour des raisons personnelles, elle change encore d’établissement et se retrouve au Collège d’enseignement général (CEG) de Gnarala au secteur 5 de Dori pour l’année scolaire 2020-2021.

Là également, elle paye 1 500 F CFA pour les frais de dépôt de dossier, 10 500 F CFA comme frais de scolarité et 2 500 F CFA pour les frais de dossier d’examen au BEPC. Les résultats en fin d’année n’ont pas été ce qu’elle attendait. Ayant échoué au BEPC, demoiselle Dicko reprend sa classe de 3e pour l’année scolaire 2021-2022 et il faut batailler pour rester dans l’établissement.

Afin de pouvoir conserver sa place, elle a déboursé 12 000 F CFA comme frais de scolarité et 2 500 F CFA pour les frais de dossier d’examen. Fanta Dicko, d’une grande ténacité, avance malgré les difficultés qui l’assaillent de toutes parts. Malheureusement, elle n’est pas la seule dans cette situation. Son chemin de croix, d’autres élèves le vivent de façon identique. C’est le cas de Issa Diallo.

« Nous avons perdu une année scolaire »

A l’issue de sa classe de 2de A4 durant l’année scolaire 2017-2018 au lycée départemental d’Arbinda, une commune rurale située sur l’axe Dori-Djibo, Issa Diallo était heureux de passer en classe supérieure. Selon ses dires, l’année scolaire 2018-2019 a débuté avec trois mois de retard du fait de l’insécurité.

Pire, après pratiquement un mois de cours, l’établissement a été fermé parce que la situation sécuritaire a commencé à se dégrader fortement à Arbinda. Par conséquent, l’année scolaire 2018-2019 de Issa Diallo a été une « année blanche », tout comme les autres élèves « infortunés » du lycée départemental d’Arbinda.

« Dans l’espoir d’une reprise des cours, tous les élèves ont attendu en vain. La situation allait de mal en pis et c’est ainsi que nous avons perdu une année scolaire », raconte le jeune élève. Après une « année blanche » imposée par l’insécurité, beaucoup d’élèves du lycée départemental et du CEG d’Arbinda ont décidé de rejoindre le chef-lieu de région en vue de poursuivre leur cursus scolaire.

A cet effet, dès septembre 2019, ces élèves, dont Issa Diallo, parcourent la centaine de kilomètres qui séparent Arbinda de Dori en empruntant des camions de marchandises, des tricycles ou encore des engins à deux roues. Ces différents convois, révèle Issa Diallo, ont été escortés par les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) pour rallier Dori.

Sans attestation, il paye 30 000 F CFA

Issa Diallo a vécu une situation similaire à celle de Fanta Dicko, à l’exception de l’obtention de l’attestation dont il n’avait pas connaissance de l’existence. En effet, arrivé dans la capitale du Liptako le 17 septembre 2019, il est logé avec trois autres élèves déplacés internes venus également d’Arbinda, chez un tuteur, un fonctionnaire à la retraite.

Informé par un ami, lui aussi élève déplacé interne, de l’accompagnement des services de l’Action humanitaire pour trouver une place dans un établissement, trois jours plus tard, Issa Diallo s’y rend accompagné du fils de son tuteur. Arrivé, il lui est demandé de fournir une copie de son extrait d’acte de naissance et promesse lui a été faite de lui trouver une place au lycée municipal de Dori.

« Ceux qui nous ont reçus nous ont montré une liste de plus de 200 élèves déplacés. J’ai souhaité fréquenter dans un établissement privé, mais ils ont précisé qu’ils travaillent uniquement avec les établissements publics. C’est pourquoi j’ai opté pour le lycée municipal de Dori », rapporte Issa Diallo.

Impatient de retourner sur les bancs, il se rend au lycée municipal de Dori toujours accompagné du fils de son tuteur pour s’inscrire en classe de 1re A4 pour l’année scolaire 2019-2020. Sans l’attestation d’EDI, il dit avoir déposé une demande timbrée à 300 F CFA, payé 2 500 F CFA pour les frais de dossier et 30 000 F CFA comme frais de scolarité lui donnant accès aux différents livres. En fin d’année, les résultats obtenus n’étaient pas reluisants. Il doit reprendre la classe de 1re A4 l’année scolaire suivante.

Pour ce faire, il paye cette fois-ci 15 000 F CFA avec le droit d’avoir également les livres. L’année suivante, il est admis en classe de Tle A4. Mais, le jeune Diallo a laissé entendre

L’essentiel pour le jeune Diallo est de surmonter les difficultés et réussir au baccalauréat.

qu’il ne sait pas comment il pourra assurer les différents frais. Il est donc à la recherche des ressources financières pour s’acquitter desdits frais, à savoir 16 000 F CFA, donnant accès aux livres et 15 000 F CFA pour les frais du dossier du baccalauréat. Ne sachant pas d’où lui viendra cette somme, il scrute l’horizon attendant d’éventuelles bonnes volontés. Outre ces différents frais, les élèves déplacés doivent se battre et trouver d’autres moyens de subsistance : nourriture, eau, électricité, vêtements, entre autres.

« J’ai abandonné les études »

« Une fois, on a fait deux mois sans payer le loyer. Quand le propriétaire est venu, nous lui avons expliqué la situation et il a été compréhensif », explique le jeune Diallo.

En effet, ayant passé deux semaines chez son tuteur au quartier Hamdalaye, secteur 5 de Dori, Issa Diallo avait décidé de louer une maison au quartier Gnarala, précisément dans la zone « non lotie », avec un autre élève déplacé. Il a partagé le loyer mensuel de 5 000 F CFA avec ce dernier jusqu’à son admission au baccalauréat.

Ce loyer, il leur était régulièrement difficile de l’honorer. Le propriétaire leur accordait souvent un sursis quand ils n’arrivaient pas à payer. Le quotidien était insupportable, en plus des études. Diallo a même repris la classe de 1re A4. Mais sa situation sociale ne s’améliorait pas. « J’ai abandonné les études en pleine année scolaire à cause des difficultés », dit-il. En effet, en février 2020, il a décidé de retourner à Arbinda auprès de la famille et n’est revenu à Dori qu’à la rentrée scolaire suivante.

« J’avais du mal à joindre les deux bouts en termes d’alimentation, de fournitures scolaires et même d’argent pour subvenir à certains besoins. J’utilisais des anciens cahiers pour suivre des cours. En un mot, toutes les conditions n’étaient pas réunies pour étudier ». Voilà comment il justifie son abandon.

Pour soutenir son choix, il fait savoir que sa première année à Dori n’a pas été facile parce qu’il était dépaysé, désorienté et désemparé par les multiples problèmes. Auprès des parents à Arbinda, se remémore-t-il, Issa Diallo était à l’aise et avait même de l’argent de poche et se rendait à l’école à moto. A Dori, déplore-t-il, « la vie est dure dans la mesure où il faut débourser de l’argent pour acheter tout ce dont on a besoin ».

A la question de savoir pourquoi la famille restée à Arbinda ne le soutient pas, le regard du jeune homme devient sombre. D’une voix empreinte de tristesse, Issa Diallo se lâche : « la vie est encore plus difficile pour ma famille, donc je ne peux pas demander un soutien financier. Qu’à cela ne tienne, les difficultés me poussent à recourir à mon père qui, souvent, m’envoie 2 000 F CFA, 3 000 F CFA ou du haricot.

Et même là, par moments, il me dit qu’il n’a pas d’argent ». C’est avec cet argent que Issa Diallo s’organise avec son camarade élève déplacé pour faire face aux besoins alimentaires en achetant du riz et quelques condiments pour la cuisine. A défaut d’un repas consistant, les deux jeunes élèves se contentent d’une simple bouillie, témoigne Issa Diallo.

Issa Diallo, un « battant »

Le proviseur du lycée municipal de Dori, Jean François Kabré, connait Issa Diallo. Il a trouvé en lui un « battant », parce qu’il a abandonné les études et a eu le courage et la volonté de revenir les poursuivre. Selon le témoignage de M. Kabré, le cas du jeune Diallo n’est pas isolé car, beaucoup d’autres élèves déplacés sont venus sans aucune prise de dispositions nécessaires pour faciliter leur intégration à Dori.

Il a indiqué avoir vu des cas où la situation était intenable pour les élèves déplacés à telle enseigne que s’alimenter était compliqué pour certains. « Quelques rares fois, il y a des élèves déplacés qui nous informent et nous prenons attache avec la mairie ou d’autres structures pour trouver des solutions et empêcher ces enfants de partir parce que nous ne savons pas s’ils pourront revenir », explique M. Kabré. Malheureusement, reconnait-il, « d’autres sont partis et ils ne sont plus revenus sur les bancs.

Nous ne savons pas s’ils ont eu la place dans un autre établissement ou pas ». En revanche, il a évoqué le cas de ceux qui, ayant fui l’insécurité sans savoir où étaient leurs parents et après leur localisation, décident de les rejoindre. Malgré tout, Issa Diallo a résisté afin de pouvoir acquérir le savoir. Comme Issa Diallo, Fanta Dicko vit également avec sa sœur aînée, une étudiante.

Elles reçoivent du soutien de leurs parents en termes de vivres et d’argent. « On fait la

Demoiselle Dicko traitant un exercice au tableau pendant
un cours de renforcement.

cuisine tous les deux jours. A midi, on reste à l’école. Personnellement, je ne mange pas à midi puisqu’il n’y a pas de cantine scolaire dans mon établissement », fait remarquer la demoiselle. Pour se procurer de l’eau pour les besoins divers, les deux EDI disposent de bidons de 20 litres qu’ils remplissent à raison de 10 F CFA l’unité.

L’inaccessibilité à l’électricité, un handicap

Venus de Titabé et d’Arbinda, Fanta Dicko et Issa Diallo vivent les mêmes calvaires. Tous habitent dans une maison appelée communément « entrer-coucher » dans un quartier « non loti ». Dans ce quartier, il n’y a pas d’électricité. Pour étudier, le candidat au baccalauréat se rend au lycée provincial de Dori à environ 1 kilomètre de sa maison, où il trouve des espaces aménagés à cet effet. Hormis cette option, il dit se contenter des lampadaires installés sur la voie publique.

« Lorsque nous habitions le quartier Gnarala, non loin de mon établissement, je partais étudier dans son établissement jusqu’à 22 heures, où étaient installés des lampadaires solaires. Nous avons quitté le quartier parce que la maison suintait en saison des pluies, les documents scolaires et les habits étaient toujours mouillés », renseigne demoiselle Dicko. C’est pourquoi Fanta et sa sœur ont aménagé dans un autre studio dans une cour commune au quartier Petit Paris au secteur 1 de Dori. Certes, leurs effets ne sont plus mouillés, mais elle parcourt une plus longue distance pour se rendre à l’école, soit en moyenne, une quarantaine de minutes à pied chaque matin.

Autre conséquence, Fanta n’arrive plus à aller réviser ses leçons et revenir tard dans la nuit, de peur de se faire agresser. Face à cette difficulté, elle fait avec les moyens de bord en étudiant seule à la maison avec une lampe solaire.

L’accompagnement des partenaires

Avec l’arrivée massive des EDI dans les localités sécurisées comme Dori, les partenaires de l’éducation jouent un rôle crucial d’accompagnement. « A ce jour, aucun établissement n’est en location grâce aux soutiens multiples et multiformes de nos partenaires qui ont facilité l’accueil et l’enseignement de ces élèves. L’accompagnement consiste à réaliser des infrastructures, donner des bourses aux élèves, des kits scolaires et la prise en charge des cours d’appui » a confié le Directeur régional des enseignements postprimaire et secondaire du Sahel, Dramane Dermé. Il cite entre autres le HCR, Save the Children, l’UNICEF et le conseil régional du Sahel.

Contrairement à Issa Diallo, Fanta Dicko bénéficie de l’accompagnement des partenaires. Au premier trimestre de l’année scolaire 2020-2021, elle a reçu un kit de dignité composé de quatre pagnes, trois boules de savon et deux bouilloires. Aux deuxième et troisième trimestres, elle a bénéficié respectivement de 25 000 FCFA et 10 000 F CFA ainsi que de cours de renforcement en mathématiques, en français et en physique-chimie. Pour l’année scolaire en cours, elle a encore bénéficié d’un accompagnement financier et matériel constitué de 55 000 F CFA et de 5 cahiers.

« J’ai utilisé 35 000 F CFA pour acheter les fournitures scolaires, du riz et j’ai envoyé le reste à mes parents au village pour qu’ils gardent pour moi pour ne pas le dépenser inutilement », confie-t-elle.

2 909 EDI retrouvent le chemin de l’école

Une vue de l’intérieur de la maison louée par Issa Diallo.

A la date du 30 novembre 2021, la Direction régionale des enseignements postprimaire et secondaire du Sahel a enregistré 57 établissements (collèges et lycées) fermés sur un total de 98. Ces fermetures ont ainsi affecté 183 enseignants et 8 536 élèves. Dans l’optique de permettre à ces enfants de continuer leur cursus scolaire, le ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales a pris une circulaire, et ce, depuis 2019, une note renouvelée chaque année, portant obligation d’inscription, de réinscription systématique et sans condition de tout EDI dans un établissement-hôte.

C’est ainsi qu’à la même date, 2 909 EDI ont pu reprendre les cours dans quatre chefs-lieux de province à savoir Dori, Djibo, Gorom-Gorom et Sebba. A en croire, le Directeur régional des enseignements postprimaire et secondaire du Sahel, Dramane Dermé, pour qu’un élève soit considéré comme EDI dans un établissement, il doit au préalable se présenter dans les services provinciaux pour se faire identifier et il lui est délivré une attestation d’EDI. Ce document, explique-t-il, sert de « passeport » aux EDI pour s’inscrire gratuitement dans un établissement hôte comme prévu par la circulaire du ministère.

« En revanche, les EDI en classe de 3e et de Tle payent respectivement 2 500 F CFA et 15 000 F CFA pour les frais de dossier pour le BEPC et le BAC. C’est le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan qui met à notre disposition ces fiches d’inscription aux examens. Si nous recevons par exemple 1 000 fiches, il est évident que nous devons envoyer l’argent y relatif », a précisé Dramane Dermé. Malgré tout, certains élèves continuent de verser des sommes d’argent afin de garantir la simple inscription.

Pour lui, l’identification permet de vérifier les classes antérieures fréquentées par l’élève aux moyens des rapports de fin d’année des différents établissements qui précisent le statut de chaque élève par les mentions « redoublement », « exclusion » ou « passage ». Une fois ces informations connues, poursuit Dramane Dermé, elles sont communiquées à l’établissement d’accueil en indiquant la classe à fréquenter par l’EDI.

Les services de l’éducation soumettent les EDI à l’identification pour éviter que certains d’entre eux donnent de fausses informations dans le seul but d’aller en classe supérieure. ( lire encadré) Malheureusement, a-t-il déploré, certains élèves ont quitté les localités où les cours ont été suspendus du fait de l’insécurité et sont allés s’inscrire ailleurs par leurs propres moyens sans se faire identifier officiellement. « De ce fait, nous ne pouvons pas les qualifier d’EDI parce qu’ils ne sont pas comptabilisés dans nos listes comme EDI. Mais au niveau de l’établissement-hôte, on peut les citer comme EDI parce qu’ils viennent d’ailleurs », renchérit-il.

Souaibou NOMBRE

snombre29@yahoo.fr


Un établissement réservé aux élèves déplacés

Le CEG de Gnarala, situé au secteur 5 de Dori, a ouvert ses portes à la rentrée scolaire 2020-2021. Il a une particularité en ce sens qu’il est fréquenté majoritairement par des élèves déplacés. Au départ, l’établissement construit par la mairie de Dori était composé de deux bâtiments avec deux classes chacun, mais sans administration.

Avec la crise sécuritaire, la commune de Sampelga, localité située à une quarantaine de kilomètres de la capitale du Liptako sur l’axe Dori-Sebba, a sollicité ces classes en vue de renforcer les connaissances de ses élèves en classe d’examen. Ainsi, les classes ont été équipées et pendant plus d’un mois, les élèves des classes de 3e et de Tle ont révisé les cours avant les examens de fin d’année.

A l’issue des examens, la Direction régionale des enseignements postprimaire et secondaire du Sahel a sollicité le HCR pour la réalisation d’un bâtiment administratif afin d’ouvrir un collège pour accueillir les EDI. L’objectif visé au départ était uniquement la classe de 6e, mais l’engouement des élèves a permis de recruter dans toutes les classes. Toute chose qui a conduit à l’ouverture du CEG avec un effectif de 224 élèves dont 189 EDI. Avant la rentrée scolaire 2021-2022, l’UNICEF a réalisé quatre salles de classe et l’effectif est passé à 263 élèves dont 131 EDI.

S.N


Un faux EDI démasqué

En 2020, le Secrétariat technique de l’Education en situation d’urgence (ST-ESU) du ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales a été saisi par le maire de la commune rurale de Tin-Akoff dans la province de l’Oudalan pour un « faux » EDI qui n’a pas pu s’inscrire ni à Gorom-Gorom ni à Dori.

Par conséquent, le maire est allé voir directement le ministre à Ouagadougou pour ce cas. Lorsque le Directeur régional des enseignements postprimaire et secondaire du Sahel, Dramane Dermé, a été saisi à son tour, il a fait comprendre que l’élève en question n’est pas un EDI. En effet, celui-ci a eu son BEPC à Tin-Akoff dans les conditions normales avant la dégradation de la situation sécuritaire.

Du fait de l’inexistence de lycée dans ladite localité, il se rend à Gorom-Gorom, chef-lieu de la province de l’Oudalan où il a fait la 2de et la 1re. En fin d’année scolaire, il n’avait pas la moyenne requise pour la Tle. Il demande une faveur au responsable de son établissement parce qu’il veut aller vaille que vaille en Tle. Ce dernier lui fait savoir que c’est un conseil qui a décidé et que par conséquent, il ne peut rien faire pour lui. « Il a cru que les gens étaient contre lui. Il est allé voir une autorité pour intervenir. L’autorité en question a cherché à comprendre avant de se désister.

A force d’insister, le responsable de son établissement lui a conseillé d’aller s’inscrire dans le privé d’où son arrivée à Dori, vu qu’il n’en existe pas à Gorom-Gorom capable de l’accueillir », relate M. Dermé. Une fois à Dori, l’élève refuse d’aller dans le privé et veut forcément s’inscrire dans le public, une chose impossible au regard de la décision du conseil.

C’est ainsi qu’il est passé par le maire de sa commune pour toucher le ministre en vue de faire la classe de Tle à Ouagadougou en se faisant passer pour un EDI et bénéficier de tous les avantages y relatifs. C’est pourquoi, a soutenu Dramane Dermé, l’identification des EDI par les services de l’Education est nécessaire pour démasquer les faux EDI.

S.N

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