Sécurité routière à Bobo-Dioulasso : ces « volontaires » pour aider à réguler la circulation

Le chef d’équipe de Bobo-Dioulasso, Ardjouma Ouattara (gauche), explique que le manque d’emplois contraint certains à rejoindre l’AFOV.

De nombreux usagers sont quotidiennement victimes d’accidents de circulation dans la ville de Bobo-Dioulasso. Pour suppléer la Police et les Volontaires adjoints de sécurité (VADS), plusieurs associations se sont investies dans les actions de sensibilisation à la prévention routière, afin d’assurer la sécurité des différents usagers. Dans la matinée du jeudi 25 août 2022, une équipe de Sidwaya est allée à la rencontre de l’une d’entre elles. Il s’agit de l’Association Faso one village (AFOV).

Il est environ 9h30 mn, ce jeudi 25 août 2022, dans la ville de Sya. Sur l’avenue de l’Indépendance, un embouteillage s’est créé à la hauteur du camp Ouezzin- Coulibaly. Entre klaxons et freinages, nous avançons à pas de caméléon dans ce brouhaha. Un peu plus loin, nous apercevons un stop. Certains usagers marquent l’arrêt tandis que d’autres l’ignorent royalement et continuent leur chemin.

A ce stop, nous remarquons la présence d’un jeune homme habillé en tenue bleue qui régule la circulation d’un simple geste manuel. Pendant ce temps et entre les usagers, une jeune fille se promène avec une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « l’Association Faso one village, votre contribution pour nous membres volontaires de la sécurité routière mère ». Au constat, la régulation de la circulation sur l’avenue de l’Indépendance, du lundi au samedi, est une initiative de cette association (AFOV) qui rassemble des volontaires désirant soutenir des actions en matière de civisme sur le terrain.

Créée en 2008 avec pour siège à Ouagadougou, elle œuvre principalement dans le domaine social (environnement, sécurité routière santé…). Fort aujourd’hui de 226 membres dont 13 à Bobo-Dioulasso, l’AFOV, selon son président, Ousmane Ouédraogo, a pour but de promouvoir la sécurité routière et de protéger l’environnement. « La sécurité routière est devenue notre principal défi depuis 2011, au regard du nombre croissant d’accidents.

Nous faisons de notre mieux avec les moyens qui sont à notre disposition », a-t-il signifié. Pour le chef de l’équipe de Bobo-Dioulasso, Ardjouma Ouattara, c’est le nombre élevé d’accidents qui l’a conduit à être un agent bénévole de la sécurité routière afin d’apporter sa contribution au développement de sa Nation. Il regrette cependant que les usagers n’accordent pas de l’importance à leur activité. « Nous recevons toutes sortes d’injures. Certains ne respectent pas le stop, ce qui crée souvent des accidents », fait-il savoir avec amertume.

Initiative bien appréciée

Le président de l’AFOV, Ousmane Sawadogo : « J’ai obtenu l’autorisation avec la Police nationale de réguler la circulation au carrefour vers la BRAKINA ».

Si Ardjouma Ouattara fait ce travail pour réduire le nombre d’accidents de circulation, Farida Sanou y trouve un plaisir. A l’écouter, c’est en voyant les autres membres exercer qu’elle a été incitée à faire ce travail. « On nous dit souvent d’aller chercher quelque chose à faire ou que ce n’est pas un bon travail, mais cela ne nous décourage aucunement. C’est un plaisir pour nous de réguler la circulation pour la population », dit-elle.

Tout de même, le travail des volontaires est apprécié par les usagers. A entendre Ardjouma Ouattara, certains usagers font des dons en nature ou en espèces (argent, gilets, packs d’eau …) à l’association. « C’est l’ensemble de ces recettes journalières qui nous sert de salaire. A chaque fin de journée, nous partageons équitablement les sommes obtenues et le reste est versé dans la caisse de l’association », confie-t-il. Boureima Dao, un usager, relève que l’association est d’une grande utilité pour la population.

« Bien avant l’implantation de cette association à ces carrefours, il y avait beaucoup d’accidents. Mais aujourd’hui, le nombre est assez réduit et on ne peut que les féliciter », lance-t-il. Pour Marie Vanessa Ouédraogo, c’est une bonne initiative d’aider les usagers à mieux circuler. « Autrefois, nous avons du mal à traverser sans ces agents. Il est vrai que c’est du volontariat, mais ce travail contribue à réduire le chômage », renchérit-elle.

Quant à Souleymane Marra, il invite l’Etat à accompagner l’AFOV. « L’Etat devrait sensibiliser davantage la population au respect du code de la route et former les membres de l’association », sollicite M. Marra. Pour l’ensemble de ces efforts, l’AFOV, selon ses premiers responsables, a reçu une attestation de reconnaissance de la commune de Ouagadougou en 2018 et de la Police nationale en 2020.

Hazama Kadi COULIBALY

Hazamakadic@gmail.com

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