Sensibilisation aux aflatoxines : Les acteurs réfléchissent aux mécanismes de lutte

Les acteurs des filières agricoles, les structures étatiques et de recherches, les partenaires techniques et financiers vont accorder leurs violons sur les enjeux sanitaires et socio- économique des aflatoxines.

La représentante du ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles (MAAH), Aïssata Weremé, a présidé la cérémonie officielle d’ouverture de l’atelier d’information et de sensibilisation aux aflatoxines, le mardi 22 décembre 2020 à Ouagadougou.

Le gouvernement, à travers le Projet d’agriculture contractuel et de transition agro-écologique (PACTE), entend faire du développement et de la valorisation des produits agricoles, des enjeux majeurs. L’atteinte de ces objectifs nécessite une attention particulière sur la qualité des produits mis sur le marché de la consommation. Or, au titre des facteurs nuisibles à la production et à la santé du consommateur figurent les aflatoxines.

Pour informer du danger, un atelier a été initié, le mardi 22 décembre 2020 à Ouagadougou.
La représentante du ministre en charge des aménagements hydro-agricoles, Aïssata Weremé, a indiqué que l’objectif de cette rencontre vise à informer et à sensibiliser aux effets néfastes des aflatoxines. « Les aflatoxines sont des champignons qui affectent les produits tels que le maïs, l’arachide, le sorgho, le piment, le gingembre, le manioc et les fruits secs, etc. », a-t-elle expliqué. Et d’ajouter que la contamination des produits est due aux mauvaises pratiques agricoles. Le présent cadre de réflexion, a-t-elle laissé entendre, est une invite pour les 67 participants de présenter les conséquences socio-économiques, voire sanitaires des contaminations des aflatoxines et les solutions. Une telle chose se fera, a-t-elle confié, par une identification et de mobilisation des différents acteurs impliqués dans la lutte contre les aflatoxines.

« Elaborer une feuille de route »

A écouter Mme Weremé, l’élaboration d’une feuille de route pour réduire la contamination viendra corroborer cette journée à travers une des échanges sur quatre thématiques animées par des experts dans la filière agricole et sanitaire. « Il s’agit de s’entretenir sur les modes de contamination des cultures, les enjeux économiques et sanitaires, les méthodes de lutte et enfin les normes et règlements sur les aflatoxines », a dévoilé le conseiller technique. Car, a-t-elle relevé, le phénomène a entrainé en Afrique près de 30% des cancers et de nombreux problèmes de santé chez les humains comme les animaux. Toute chose, a dit Aïssata Weremé, qui a engendré des pertes économiques d’environ 40% des produits agricoles sur les marchés africains soit 364 milliards FCFA par an en opportunités d’affaires.

Le chargé du PACTE, David Tiemtoré a fait savoir que l’organisation de cet atelier entre en droite ligne avec les objectifs du PACTE qui est de mettre en relation producteurs et acheteurs. Pour lui, les producteurs et les acheteurs font face à l’aflatoxine. De son avis, la plupart d’entre eux ont vu leur produit rejeté à la vente sous prétexte qu’ils n’ont pas respecté les normes en matière d’aflatoxines. David Tiemtoré a confié que la norme est contraignante au niveau des acheteurs et les paysans ont du mal à suivre la cadence. « Pour cela, nous avons jugé utile d’organiser cet atelier pour lancer la réflexion afin de venir à bout du phénomène », a affirmé M. Tiemtoré. A cet effet, a-t-il soutenu, l’aboutissement de l’atelier est de dégager un plan d’actions en vue de décliner les différentes activités à mettre en œuvre au niveau des champs.

Selon lui, la mise place d’un dispositif de stockage qui sera utilisé pour la conservation après transformation. Le chargé de contrôle qualité à l’entreprise agro-alimentaire INNOVAFASO, Jean Christophe Dabiré, a indiqué que cette réflexion vient à point nommé pour lutter contre la contamination des produits entrant dans la fabrication d’aliments au profit des enfants malnutris. L’arachide, a-t-il avancé, qui constitue l’élément de base dans la fabrication de nos produits, subit cette attaque à l’aflatoxine. Ce qui amène la société, a-t-il confié, à l’importer de l’Argentine. Démarré en 2019, le PACTE est financé par l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne (UE). Le coût du PACTE est de 23, 6 milliards FCFA.

Achille ZIGANI
(Collaborateur)

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