Soutien au peuple malien : Basolma Bazié à la tête d’une initiative citoyenne

Le porte-parole de l’ISPM, Basolma Bazié: « Notre initiative ne vise aucunement à apporter un quelconque soutien à la junte ».

L’Initiative de soutien au peuple malien (ISPM) était face à la presse, le mardi 18 janvier 2022, à Ouagadougou, pour se présenter à l’opinion nationale et inviter le peuple burkinabè à adhérer à sa cause.

Les sanctions infligées au Mali par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’est pas du goût de Bassolma Bazié, ancien secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B).

C’est ainsi que de concert avec d’autres personnalités qui partagent son point de vue, il a mis en place une organisation dénommée Initiative de soutien au peuple malien (ISPM). Il l’a présentée à l’opinion nationale au cours d’une conférence de presse animée, le mardi 18 janvier 2022, à Ouagadougou.

Aux dires de M. Bazié, porte-parole de l’initiative, l’ISPM est une organisation apolitique regroupant diverses personnalités désirant soutenir la cause du peuple malien et africain. Il a pour objectifs, selon lui, de contribuer à la réouverture immédiate des frontières maliennes, d’encourager et exhorter la société civile malienne à parler de la même voix, d’œuvrer à obtenir le dégel des avoirs du peuple malien dans les institutions financières et rechercher la levée des obstacles sur la jouissance des droits fondamentaux des populations maliennes.

Pour les membres de l’ISPM, les sanctions de la CEDEAO, même si elles visent à contraindre les autorités de la transition à organiser les élections, auront un impact direct sur les populations maliennes.

Des populations qui, à les entendre, sont déjà durement affectées par les effets négatifs de la crise multidimensionnelle que vit le pays depuis 2012. Et Basolma Bazié d’ajouter que ces sanctions risquent de plonger le Mali dans une crise humanitaire sans précédent dans la mesure où elles privent les populations de leurs droits élémentaires.

Au-delà du Mali, l’ISPM est convaincue que ces mesures auront des conséquences sur les autres peuples de l’espace sous régional au regard des interactions humaines, des échanges économiques et des liens étroits qu’entretiennent ces peuples unis par l’histoire et la géographie depuis des siècles.

Les meilleures réponses

De ce fait, elle a invité l’ensemble des Africains à un engagement individuel et collectif pour l’amorce d’une nouvelle dynamique en vue de trouver les meilleures réponses à la crise diplomatique entre le Mali et la CEDEAO. « Il est nécessaire que les peuples africains se rassemblent pour témoigner une véritable solidarité à l’endroit de leurs frères maliens », a-t-il estimé.

Pour leur part, les membres de l’ISPM ont promis de réfléchir à des moyens d’assister le peuple malien et contribuer à un dialogue pouvant aboutir à la résolution de la crise malienne. Est-ce à dire que votre initiative a été créée sans une vision claire des actions qu’elle pourrait mener pour atteindre ses objectifs ?

Ont questionné les journalistes. En réponse à cette question, le porte-parole de l’ISPM a indiqué que la présente conférence de presse constitue une première étape qui visait à lancer officiellement l’initiative. Les autres étapes, a-t-il dit, se déclineront au fur et à mesure en fonction de l’évolution de la situation et de l’accueil qui sera réservé à l’organisation par l’opinion nationale et internationale.

Bassolma Bazié a néanmoins fait savoir que le comité ad hoc de création de l’initiative a déjà ciblé quelques actions qu’elle pourrait mettre en œuvre, notamment des rencontres avec certaines autorités burkinabè et maliennes. Il a cependant précisé que la mise en œuvre de ces actions est toujours en examen par le comité qui est en train d’analyser la faisabilité.

Le porte-parole de l’ISPM a invité l’ensemble des citoyens désirant soutenir la cause malienne à adhérer à l’initiative, car le premier moyen pour l’organisation d’atteindre ses objectifs est d’avoir des ressources humaines de qualité. « Quels que soient les moyens que nous allons développer, si nous n’avons pas des hommes de qualité, capables de consentir des sacrifices pour se faire entendre, ce n’est pas sûr que nous allons avancer », a-t-il estimé. Il a par ailleurs rappelé que l’ISPM est ouverte à toute personnalité de bonne moralité sans distinction de nationalité, d’ethnie ou de religion.

Nadège YAMEOGO

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