Souveraineté alimentaire : L’Afrique à la recherche de solutions endogènes

 L’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique ou Alliance for Food Sovereignty in Africa (AFSA), en collaboration avec African Biodiversity Network (ABN), organise une conférence continentale sur la l’agroécologie, la souveraineté alimentaire et le changement climatique en Afrique, du 6 au 8 décembre 2021, à Nairobi, au Kenya.

 L’indépendance alimentaire du continent africain préoccupe l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique ou Alliance for Food Sovereignty in Africa (AFSA). Elle est en quête de solutions durables et endogènes pour répondre à cette problématique.  Dans cette dynamique, l’AFSA, en collaboration avec African Biodiversity Network (ABN), organise une conférence continentale sur l’agroécologie, la souveraineté alimentaire et le changement climatique en Afrique, du 6 au 8 décembre 2021, à Nairobi, au Kenya. Une soixantaine de participants venus d’une vingtaine de pays africains prennent part à cette rencontre.

Le président du conseil d’administration de l’AFSA, Dr Chris Macoloo, s’est réjoui qu’après les contraintes imposées par la Covid-19, cette rencontre se tienne et qu’elle donne l’occasion à son organisation d’échanger sur la nécessité pour l’Afrique de bâtir un système alimentaire local, endogène. Pour lui, la société civile du continent a un grand rôle à jouer dans l’instauration de la souveraineté alimentaire africaine.

Car le continent ne dois plus se contenter de manger le gâteau venu d’ailleurs mais il doit prendre toute sa place dans la cuisine pour préparer ses propres gâteaux, ironise-t-il. La tâche ne sera pas aisée, au regard des géants de l’industrie agroalimentaire du monde qui se dressent devant lui. C’est pourquoi, poursuit Dr Chris Macoloo, l’Afrique, doit se doter d’une organisation stratégique, de moyens et techniques efficaces de guerre, de combat.

Définir son propre agenda alimentaire

Le coordinateur général de l’AFSA, Dr Million Belay

De l’avis du directeur exécutif de Homegrown Solution, Dr Tsedeke Abate, ce combat mérite d’être mené car l’agriculture représente la vie, le bien-être de l’Afrique. Et pour ce faire, il invite le continent noir à s’interroger sur les maux qui minent son agriculture, à tirer leçon de son passé et à apprendre des autres qui ont réussi à développer leur secteur agricole. Pour lui, l’Afrique peut mettre fin aux importations. Il suffit qu’elle change d’approches, sache saisir les opportunités, mise sur la diversification, tout en valorisant les systèmes agricoles traditionnels.

Pour le coordinateur général de l’AFSA, Dr Million Belay, dans un contexte marqué par l’influence du narratif de l’industrie agricole, les crises climatiques, une forte urbanisation non planifiée, la souveraineté alimentaire de l’Afrique devient un impératif. L’Afrique doit, ajoute-t-il, définir son propre agenda alimentaire, réaliser ses propres recherches, ses propres narratifs sur son agriculture. Et l’agroécologie doit être au centre de cet agenda africain.

Le directeur exécutif de Homegrown Solution, Dr Tsedeke Abate

Pour réussir cette transition vers l’agroécologie, il y a nécessité de mener des plaidoyers, de former les acteurs, de mobiliser les communautés, les citoyens pour soutenir la durabilité de l’agriculture africaine, indique Dr Belay. L’accent doit être mis également sur la recherche, l’entrepreneuriat agroécologique et climat, le développement et l’organisation des marchés locaux, insiste-t-il.  Mais tout cela ne marchera pas sans la communication qui constitue la colonne vertébrale de la stratégie. Les médias ont un rôle capital à jouer dans la promotion des bonnes pratiques agroécologiques, dans la construction du narratif africain, se convainc-t-il.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

Depuis Nairobi, Kenya

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