Souveraineté des Etats africains : des savants prospectent des solutions

L’Université Thomas-Sankara (UTS) organise, les 1er et 2 juin 2023, à Ouagadougou, un colloque international sur le thème : « La souveraineté de l’Etat africain face aux défis sécuritaires, environnementaux et humanitaires ». Cette rencontre scientifique, présidée par le Premier ministre, Me Apollinaire Kyélem de Tambela, vise à engager entre des spécialistes du droit, de la science politique et de l’économie, une réflexion approfondie sur la souveraineté de l’Etat africain face aux défis du monde actuel .

Durant 48 heures, les participants au colloque auront à dégager des perspectives d’une consolidation de l’Etat protecteur en Afrique.

Les chercheurs de l’Université Thomas- Sankara (UTS) ne sont pas insensibles face aux grands bouleversements auxquels font face aujourd’hui les Etats africains. Plusieurs d’entre eux sont confrontés à des défis liés à leur souveraineté. Pour les relever, l’Unité de formation et de recherche en Sciences juridiques et politiques (UFR/SJP) de l’UTS organise, les 1er et 2 juin 2023 dans l’enceinte de l’établissement, un colloque international sur le thème : « La souveraineté de l’Etat africain face aux défis sécuritaires, environnementaux et humanitaires ». L’ouverture de ce conclave est intervenue hier sous le patronage du Premier ministre, Me Apollinaire Kyélem de Tambela et le parrainage du Président de l’Assemblée législative de Transition, Dr Ousmane Bougouma. Selon le président de l’université Thomas- Sankara, le Pr Pam Zahonogo, cette rencontre de haut niveau réunit d’éminents universitaires juristes, politistes et économistes ainsi que des praticiens du droit exerçant dans l’administration publique, dans le secteur privé, des étudiants, des acteurs de la société civile et des partenaires techniques et financiers. M. Zahonogo, à l’occasion, a salué la présence des éminents professeurs de droit venus des universités Cheikh-Anta-Diop, Félix-Houphouët-Boigny de Cocody d’Abidjan, des Sciences juridiques et politiques de Bamako, Abdou-Moumouni de Niamey et de Bordeaux en France pour prêter main forte à leurs collègues du Burkina Faso. Ce cadre scientifique, a-t-il expliqué, vise à dresser l’état des lieux de l’évolution de la souveraineté de l’Etat africain et des défis auxquels, il se trouve actuellement confronté, afin de dégager des perspectives d’une consolidation de l’Etat protecteur en Afrique. Cette initiative des universitaires a été saluée par les autorités burkinabè.

Préserver la souveraineté des Etats africains

Le Premier ministre, dans son discours lu par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le Pr Adjima Thombiano, a indiqué que ce colloque vient à point nommé, à un moment où le Burkina Faso et d’autres pays de la sous-région sont confrontés à des défis complexes, dont la crise sécuritaire est la plus dominante. Pour le chef de l’exécutif burkinabè, cette situation commande non seulement un sursaut national pour préserver l’unité nationale et repositionner nos Etats dans le concert des nations. Il a, de ce fait, relevé que les pays africains ne peuvent plus continuer à être de simples pions sur l’échiquier mondial, ni à servir les intérêts d’autres Etats au détriment de ceux de leurs peuples. C’est pourquoi, a-t-il justifié, que le pays des Hommes intègres a décidé sous le leadership du Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, d’assumer pleinement sa souveraineté à travers des actions fortes de libération totale du territoire national et la reconfiguration de sa politique extérieure. Pour une souveraineté plus affirmée, Me Apollinaire Kyélem de Tambela a dit attendre des conclusions de ces assises scientifiques qui pourraient aider substantiellement le Burkina Faso et d’autres pays africains à surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Pour sa part, le Président de l’Assemblée législative de Transition, Dr Ousmane Bougouma, a aussi reconnu l’importance de la tenue d’un tel colloque. « Nous restons aussi très attentifs aux conclusions qui en seront issues. La Transition a consacré un volet à la refondation. Si le colloque propose des réformes, nous ferons en sorte qu’elles soient prises en compte par le gouvernement », a-t-il assuré. Dr Bougouma a par ailleurs relevé la nécessité pour l’Assemblée législative de Transition en tant que représentant du peuple, dépositaire de la souveraineté du peuple, de s’associer au colloque. Par conséquent, il a invité les participants à faire des propositions concrètes pour une préservation de la souveraineté des Etats africains dans un contexte de défis multiples.

Abdoulaye BALBONE

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