Tourisme dans l’espace CEDEAO : Des experts en quête d’une stratégie de relance

Le processus d’élaboration de la nouvelle réglementation des ETE sera validé par les experts.

La réunion des experts et acteurs du secteur privé du tourisme de la CEDEAO se déroule, du 14 au 18 décembre 2020, à Ouagadougou pour valider des textes réglementaires des établissements touristiques au sein de l’espace communautaire.

La commission de la CEDEAO s’est dotée en 2019 du plan d’actions ECOTOUR 19-29 (2019-2029) avec pour ambition de doubler le volume des flux touristiques sur la décennie à venir. Il s’agit de 39 actions prioritaires réparties dans 5 programmes majeurs qui ont été identifiés, selon l’organisation sous régionale, pour porter la destination ouest africaine vers le cap de 20 millions d’arrivées touristiques.

Un groupe de travail a été mis en place, à cette occasion, avec un agenda décliné en quatre phases (Réalisation d’un état des lieux de la mise en œuvre de la réglementation de 1999 ; identification des catégories d’Etablissements touristiques d’hébergement (ETE) et les critères de classement ; proposition d’un dispositif de suivi et de contrôle national et régional de mise en œuvre ; adoption d’un règlement par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO). Pour examiner le résultat des travaux des phases 1 et 2 du processus d’élaboration de la réglementation des ETE, une réunion des experts et des acteurs privés du tourisme des Etats membres se tient, du 14 au 18 décembre 2020, à Ouagadougou.

“Nous appréhenderons, au cours de ces quatre jours, la pleine mesure de l’impact de l’épidémie à la COVID-19 sur le secteur du tourisme afin de construire les piliers de la résilience pour la relance et l’atteinte des objectifs du plan d’actions ECOTOUR 19-29”, a précisé, le lundi 14 décembre 2020 à la cérémonie d’ouverture, le Commissaire Industrie et promotion du secteur privé CEDEAO, Mamadou Traoré.

Une synergie d’actions

Le ministre en charge de la culture, Abdoul Karim Sango: “ Notre secteur touristique ne pourra survivre que grâce à notre capacité d’anticipation”.

Les répercussions de la maladie à coronavirus sur le secteur sont majeures et peuvent déjà, a-t-il dit, se mesurer sur le court, moyen et long terme, pour un secteur d’activité économique qui pèse pour 5% du PIB de l’espace CEDEAO. “Des millions d’emplois directs et indirects, de nombreuses PME dans le secteur de l’hôtellerie, de la restauration, des agences de voyages, des métiers du tourisme se retrouvent ainsi menacés du fait de la pandémie”, a souligné M. Traoré.

Les décisions de voyage seront désormais fortement orientées, a-t-il poursuivi, par le capital confiance “perçu” ou avéré que les visiteurs placeront sur le dispositif sanitaire des pays à visiter. Pour lui, le défi de la reconquête de son image au travers d’une stratégie de communication et de marketing se pose avec acuité pour la destination CEDEAO. A son avis, une analyse de l’impact de l’épidémie sur tous les rouages du secteur du tourisme dans l’espace communautaire s’avère donc nécessaire.

Le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango a salué, pour sa part, la tenue de cette rencontre des experts et acteurs privés du tourisme communautaire pour mener la réflexion sur les stratégies de résilience et de relance des activités touristiques. “La COVID-19 nous a montré que dans un monde en perpétuelle mutation et en proie à des maux divers, notre secteur touristique ne pourra survivre que grâce à notre capacité d’anticipation, d’adaptation et d’innovation”, a soutenu le ministre Sango. Ce diagnostic permettra d’identifier, a-t-il affirmé, des piliers de résilience, notamment le tourisme interne et intracommunautaire et de profiler les scénarii et conditionnalités de relance de l’activité touristique.

“Nous resterons particulièrement intéressés par vos recommandations afin de les implémenter au niveau national, en vue de l’émergence d’une industrie touristique performante et compétitive au Burkina Faso”, s’est-il adressé aux experts. Il a interpellé, par ailleurs, l’ensemble des acteurs sur la nécessité de renforcer le partenariat entre acteurs privés et publics pour le développement du tourisme dans les pays ouest africains. Car, c’est dans une synergie d’actions, a-t-il conclu, que seront véritablement posées les bases d’une stratégie de résilience et de relance rapide du tourisme au sein de la CEDEAO.

W. Aubin NANA

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