Tribunal de commerce de Ouagadougou 26 juges consulaires en fin de mandat honorés

Le Tribunal de commerce de Ouagadougou, en collaboration avec la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso, a organisé une cérémonie d’hommage à 26 juges consulaires en fin de mandat, dans la soirée du vendredi 5 février 2021 à Ouagadougou.

Après une décennie passée au Tribunal de commerce, 26 juges consulaires en fin de mandat ont été honorés pour les « bons et loyaux services rendus à la communauté des affaires » et à la nation tout entière. C’était au cours d’une soirée d’hommage organisée conjointement par le Tribunal de commerce de Ouagadougou et la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF). Aux dires du président du Tribunal de commerce de Ouagadougou, Alain Zerbo, cet hommage était « obligatoire » afin de reconnaître le mérite de ces hommes d’affaires qui ont accepté de façon gracieuse sacrifier de leur temps et de leur énergie pendant une décennie pour participer au règlement des litiges commerciaux aux côtés des juges professionnels. « En dépit des conditions de travail particulièrement rudes et un traitement pécuniaire dérisoire, les juges consulaires à qui nous rendons hommage ont fait preuve de disponibilité. Ils ont su s’acquitter de leurs obligations avec professionnalisme et engagement », a-t-il apprécié. Dans la même veine, le vice-président en charge des services de la CCI-BF, Sékou Oumar Doudou Doumbia, a salué la contribution des juges consulaires sortants à la création d’un environnement des affaires assaini, gage d’un secteur privé prospère. « Vous êtes des héros, car vous avez su vous surpasser pour les causes hautement stratégiques du secteur privé », a déclaré M. Doumbia. Il a, par ailleurs, souligné leur apport au rayonnement des tribunaux de commerce dont l’importance n’est plus à démontrer dans l’écosystème judicaire burkinabè. « Créés en 2009 pour connaître et résoudre les contentieux à caractère commercial, les tribunaux de commerce sont aujourd’hui des institutions de référence dans le milieu judicaire et celui des affaires. La célérité dans le traitement des dossiers dont ils sont saisis contribue à améliorer considérablement l’environnement des affaires », a-t-il noté. Face à toute cette panoplie de félicitations, les juges consulaires sortants, par la voix de leur représentant, Moussa Millogo, se sont dit satisfaits. « Nous étions les pionniers des juges consulaires au Burkina Faso. Nous avons fait deux mandats de quatre ans avec une période transitoire de deux ans, soit un total de 10 ans. Et voir notre mérite reconnu aujourd’hui est plus qu’une fierté pour nous », a-t-il laissé entendre. Par ailleurs, cette cérémonie d’hommage constitue, de l’avis de Mr Millogo, une marque d’estime à l’endroit des juges consulaires qui étaient considérés par les juges professionnels comme des bouche-trous. « Au début de la création de notre corps, beaucoup étaient traités de bouche-trous car n’étant pas des professionnels du monde judicaire. Mais voilà qu’aujourd’hui, ils se voient décernés des attestations. Le juge consulaire n’est donc plus le bouche-trou de 2009 mais tout le monde reconnaît désormais à sa juste valeur son apport à la vie de la citoyenneté », a-t-il déclaré. Le représentant des bénéficiaires a, par ailleurs, saisi cette opportunité pour soumettre quelques doléances à la CCI-BF et au ministère de la Justice. La première a concerné l’équipement des tribunaux de commerce qui, selon son témoignage, manquent de matériels. « Nos machines qui datent de 2009 sont très souvent en panne et les serveurs non fonctionnels faute d’entretien », a-t-il déploré. Il a, en outre, pointé du doigt le manque de formation continue pour les membres des tribunaux de commerce. Le vice-président chargé des services de la CCI-BF ayant pris note de l’ensemble de ces doléances a promis qu’ils seront examinés avec une grande attention dans l’intérêt des milieux d’affaires qui sont les premiers bénéficiaires des actions des tribunaux de commerce. « La participation des juges consulaires aux travaux des tribunaux de commerce doit améliorer la qualité des décisions rendues. Il est donc important que ceux-ci soient suffisamment outillés pour faire face aux exigences de leurs milieux. C’est pourquoi, la CCI-BF s’engage à initier des actions de renforcement des capacités des juges consulaires », a soutenu M. Doumbia. Concernant le manque de matériels, la CCI-BF s’est dit consciente de l’impact négatif des mauvaises conditions de travail sur la bonne administration de la justice. Pour ce faire, elle s’est engagée à accompagner les tribunaux de commerce dans l’acquisition de matériels et mobiliers de bureau.

Nadège YAMEOGO

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