Une cuvée en renfort

Le 21 août ; la cuvée 2022 de la 21e promo des élèves officiers d’active de l’académie militaire Georges-Namoano a célébré sa sortie officielle. Au total 56 jeunes qui ont subi le laquais, qui ont affronté toutes sortes d’intempéries, se sont juré de défendre vaille que vaille la patrie meurtrie par l’intrusion des terroristes pour perturber notre quiétude. Dans le jargon militaire, deux termes siéent pour décrire ce symbolique évènement rehaussé par la présence du chef de l’Etat, chef suprême des armées, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Le choix du parrain, l’officier le plus capé de notre armée, professeur en médecine et général de division Guiguimdé.

Un autre symbole. Ce sont donc ces jeunes qui seront projetés sur le théâtre des opérations où ils vont directement faire la preuve que sans cet examen probatoire qui aurait exigé qu’ils se frottent dans différentes unités, ils répondront d’un oui patriotique à la Nation en danger. La promotion « Refondation » vient au moment où l’académie Georges-Namoano a fini sa mue en s’imposant comme l’une des écoles de formation des pépinières de nos armées en Afrique de l’Ouest. En atteste le nombre croissant d’impétrants venus de toute la sous-région pour y fourbir leurs armes et servir leurs pays. Cette promotion compte bien 12 nationalités sur la soixantaine de jeunes sortis. Des jeunes qui serviront dès leur sortie comme commandant de sous compagnie où ils exerceront avec courage et détermination leur option de défendre la patrie en cas de danger. Ne regardons donc plus leurs jeunes âges. Revisitons notre histoire douloureuse de décembre 1974 dans la guerre contre le Mali, admettons-le avec un certain sous-lieutenant Thomas Sankara à l’époque, âgé de 25 ans donc le même que ces jeunes sortis pour affronter les terroristes. Il est donc loisible de rétorquer à tous ces compatriotes qui regardent le jeune âge de nos combattants pour dire que chacun de nous doit pouvoir être ce combattant dans son domaine.

Le sommes-nous vraiment ? Chacun répondra selon sa conscience. Mais à la vérité, il y a toujours des questions sans réponses. Nous n’avons pas encore réussi notre première grande victoire qui conduira inlassablement à la victoire finale. Celle de ranger nos contradictions dans nos armoires afin de vêtir la camisole d’un peuple conscient qu’il joue sa survie dans cette guerre qui ne dit pas son nom, mais qui porte tous les stigmates d’une guerre qui, au-delà de tout, peut nous surprendre sur sa durée. Le Mali constitue cet exemple d’une guerre partie depuis 2012. Bientôt dix ans. Même si inéluctablement la victoire reviendra au peuple burkinabè, quel que soit le temps que cela mettra, nous ferons preuve de sagesse ; en nous fixant des limites dans nos divergences que nous étalons maladroitement au grand jour, au grand bonheur de ceux qui nous attaquent.

Et si tous nous étions ces soldats de la patrie en danger, habillés de la discipline militaire, du respect de la hiérarchie, pour monter au front chacun dans son domaine. Avec ce zeste de patriotisme qui n’a jamais quitté ce peuple « ardent, travailleur » malheureusement qui perd une de ses qualités, la discipline qui fonde au succès. La promotion « Refondation », par son porte-voix, a pris l’engagement et le pari que ses camarades et lui se donneront pour la sauvegarde des institutions de la République. Et s’il le faut, jusqu’au sacrifice suprême. C’est plus qu’un appel ; c’est un sacerdoce, une invite à chaque partie du corps social professionnel que nous constituons de se regarder pour une fois dans son miroir. Dans cette introspection franche, honnête et sincère, chacun de nous verra certainement du bon, mais du moins bon. Pour ne pas dire plus. Notre peuple a l’occasion de prouver au reste du monde que son histoire n’a jamais été un fleuve tranquille. Elle a été marquée par plusieurs évènements ; desquels il a toujours triomphé. Ainsi la promotion « Refondation » qui prendra contact avec le terrain en compagnie de ses ainées, réussira pour le bonheur des armées du Burkina ; et pour le triomphe de la liberté.

Jean Philippe TOUGOUMA

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