«VDP ou la mort, nous vaincrons!»

Dans la guerre que le Burkina Faso mène contre le terrorisme, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) jouent un rôle très important, sous le couvert de la loi. Ils fournissent de précieux renseignements aux forces armées nationales et arrivent à résister avec brio à des attaques ou à des incursions djihadistes dans leurs localités. Les VDP marchent, tant bien que mal, sur les pas des « Civilian joint task force » (groupes civils de défense) du Nigéria, qui ont contribué à engranger de nombreux succès face au groupe terroriste Boko Haram. Le péril est grand, mais la détermination des VDP est sans faille dans la protection du pays. Ils ont donné, à notre devise nationale « la patrie ou la mort, nous vaincrons », tout son sens.

Entrés en action dans les zones sous menace début 2020, à l’initiative du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, ces supplétifs de l’armée sont désormais en première ligne, dans le combat contre les forces du mal. Le chef de l’Etat, qui mise fortement sur la mobilisation générale des populations pour vaincre le terrorisme, n’a-t-il pas salué leur engagement remarquable dans son adresse à la Nation du 25 novembre 2021 ? C’est un hommage mérité, vu les efforts consentis par les VDP contre les agissements hors du commun des individus sans foi ni loi, décidés à semer le chaos sur la terre de nos ancêtres. Même si certains citoyens les accusent de commettre des exactions ou de faire de la stigmatisation, leur apport à la lutte contre l’insécurité au Burkina est largement salué au sommet de l’Etat et dans les rues. Brièvement formés au maniement des armes et au Code de conduite militaire (certains d’entre eux n’ont pas eu cette chance vu l’urgence d’agir) et sous équipés, les VDP comptent tout de même des hauts faits de guerre. Ces jours-ci, ils se sont illustrés positivement à Titao dans la région du Nord, en résistant à la pression des terroristes, qui voulaient prendre la localité, jusqu’à l’intervention de l’armée. Sans grands moyens face à l’ennemi, les VDP de Titao ont fait montre d’un courage digne de nos devanciers. Quatorze volontaires en provenance de Ouahigouya, qui leur venaient en aide, ont été sauvagement assassinés dans une embuscade, tendue par des hommes armés, le jeudi 9 décembre dernier.

Ce qui atteste, une fois de plus, de la dangerosité de leur mission. Les VDP ont souvent réussi, en coordination avec les forces de défense et de sécurité ou seuls, à mettre en déroute des terroristes ou à les envoyer sous terre. Les exemples sont légion. Malgré les pertes en vies humaines (plus de 200 d’entre eux seraient morts), leur armement dérisoire et la maigreur de leurs primes (200 000 FCFA par groupe de 10 personnes par mois), les VDP tiennent debout pour la Patrie. Ils sont prêts à tout. Malheureusement, leurs appels au soutien en termes d’assistance par l’armée, d’équipements, de motivation et de nourriture n’ont pas toujours été entendus. Certains d’entre eux, gagnés par le découragement à cause des conditions de travail insatisfaisantes, ont levé le camp, mais ils sont plus que jamais nombreux à se sacrifier pour le pays. C’est le lieu donc pour les autorités de revoir sérieusement le traitement de ces volontaires, qui font preuve d’un grand patriotisme. Le président du Faso a promis, en juin dernier, de revoir la doctrine de l’emploi des VDP et on espère que des changements vont être opérés pour faciliter davantage la tâche à ces dignes fils du Faso. Les VDP, dont l’importance n’est plus à démontrer, méritent de meilleures conditions de travail, pour mieux défendre la Nation. C’est une urgence dans l’urgence sécuritaire…

Kader Patrick KARANTAO

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