Ve édition du forum des jeunes Chine-Afrique

En dépit du contexte difficile de la COVID-19, la Ve édition du forum des jeunes Chine-Afrique s’est tenue du 26 au 31 octobre 2020, à Pékin sur le thème « Condenser le rêve de la jeunesse et créer une nouvelle ère des relations sino-africaines ». Aïda Nadège Ouédraogo, qui poursuit ses études doctorales dans la capitale chinoise dans le domaine de l’énergie solaire, a représenté son pays, le Burkina Faso, à ce rendez-vous. Elle nous livre les leçons apprises au cours de ce forum, à travers cette interview réalisée en ligne.

Sidwaya (S 🙂 : Au cours de la Ve édition du forum des jeunes Chine-Afrique, deux panels sur l’influence de l’éducation sur la pauvreté et la lutte conjointe de la Chine et de l’Afrique contre la COVID-19 ont été développés. Pouvez-vous nous dire les leçons dégagées autour de ces échanges ?

Aïda Nadège Ouédraogo (A. N. O.) : Du premier panel de discussions sur l’influence de l’éducation sur la pauvreté, nous pouvons retenir essentiellement que l’investissement dans l’éducation et la formation sont une nécessité pour une meilleure lutte dans le cadre de la réduction de la pauvreté, ainsi que pour le développement économique de l’Afrique. De plus, il faudrait une implémentation rigoureuse de l’éducation dans la lutte contre la pauvreté afin de stopper la transmission inter-générationnelle de celle-ci. De nombreux exemples et récits de vies nous ont été presentés afin de mieux comprendre l’impact de l’éducation dans la lutte contre la pauvreté. La Chine, à travers son programme actif de réduction de la pauvreté instauré par le président Xi Jing Pin, a permis aux ménages les plus pauvres de sortir de la pauvreté et cela, à travers entre autres, des séances de formations techniques à l’endroit des populations locales les plus démunies, réhaussant ainsi leur niveau de connaissance, de vie et par ricochet, celui de leur village, municipalité, commune ou province. A cet effet, la Chine au cours de ces sept dernières décennies, a réussi à sortir plus de 850 millions de Chinois de la pauvreté ; soit un taux de réduction de plus de 70%. Avec un tel exploit, l’Afrique, en l’occurrence le Burkina Faso, a de quoi s’inspirer. De plus, il faut surtout noter la nécessité d’orienter la formation des jeunes vers des secteurs où les besoins de nos sociétés se font le plus sentir. C’est un impératif capital auquel nous ne pouvons pas nous soustraire. Egalement à travers ce forum, la Chine a reitéré son engagement à accompagner la jeunesse africaine dans le processus d’acquisition d’une meilleure éducation non seulement à travers les bourses d’études qu’elle offre aux étudiants africains, ou encore à travers les stages de formations techniques des jeunes en Chine. Il y a aussi le financement des projets à but educatif pour la jeunesse en afrique. En ce qui concerne la lutte conjointe de la Chine et de l’Afrique contre la COVID-19, il faut rappeller que la Chine bien qu’étant gravement atteinte par la pandémie de la COVID-19, a été l’un des premiers pays à apporter son soutien aux pays africains en difficulté à travers le déploiement d’équipements sanitaires, mais aussi et surtout de personnel qualifié afin de partager des informations capitales dans la réponse anti-épidémique. Néanmoins, il convient de souligner qu’aux premières heures de la pandémie en Chine, les Africains n’ont ménagé aucun effort pour témoigner leur soutien à la Chine. Tel fut le cas de beaucoup de jeunes Africains résidant en Chine, qui dans un élan de solidarité à l’endroit de celle-ci, se sont mobilisés et enrôlés dans des programmes de volontariat aux côtés des agents de santé ou dans la supervision et le ravitaillement en vivres dans des résidences. D’autres ont également matérialisé leur soutien à travers des textes, messages audios et vidéos ou encore de la musique sur les réseaux sociaux chinois. Toutes ces actions dénotent l’amitié profonde qui lie les peuples chinois et afriains.

S : Qu’est-ce que ce cadre de rencontre entre jeunes Africains et Chinois offre-t-il comme opportunités ?
A.N. O. : Le forum de la jeunesse Chine-Afrique est un événement de marque établi dans le cadre du Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC).
Il s’agit d’un cadre important d’échanges entre les jeunes Africains et Chinois leur permettant de confronter leurs idées, d’apprendre les uns des autres, ainsi que d’approfondir leur compréhension de l’amitié sino-africaine afin de la renforcer.
L’initiative de ce forum est à saluer.
Les peuples chinois et africains ont énormément à apprendre les uns des autres. Au-delà de l’immersion dans la culture, c’est une véritable aubaine de pouvoir échanger directement avec les plus hautes autorités chinoises afin de leur faire part de nos préoccupations et attentes vis-à-vis de la coopération sino-africaine. J’espère que nos recommandations formulées lors de ce forum seront prises en compte afin de continuer à créer un plus grand avenir pour le développement commun de la jeunesse africaine et chinoise.
S. : En prenant part à ce 5e forum, qu’avez-vous appris des autres participants ?

A.N. O. : La principale remarque que j’ai faite est que tous les jeunes Africains avaient pratiquement les mêmes préoccupations qui étaient à la fois éducatives, culturelles, sanitaires et surtout économiques. Je profite de votre tribune pour remercier nos autorités burkinabè pour la confiance placée en ma modeste personne pour représenter les jeunes de notre pays à ce forum. Aussi, j’exhorte tous les jeunes de notre beau pays, de quelques horizons qu’ils soient, d’être de dignes ambassadeurs de notre nation. La responsabilité nous incombe en tant que jeunes de poser les bases solides d’un réel et profond développement du pays et de hisser haut son drapeau quel que soit notre lieu de résidence.
Nous devons fortement privilégier le travail collectif et surtout de qualité pour bâtir une nation solide.

Propos recueillis
par Karim BADOLO

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